(inachevé) Less Than Zero - 2013 - Oxford - appartement de Charlotte

Vous avez passé la soirée dans un de ces nouveaux restaurants japonais qui venaient d'ouvrir à Londres. Dans la Porsch que tu avais louée pour l'occasion et elle avait tout critiqué. De la marque, trop tape à l’œil, à la présence du chauffeur, jusqu'au temps de trajet, (parce que, à l'en croire, trois heures de transports pour aller manger des sushis, c'était franchement exagéré). Arrivés dans le restaurant, elle n'a toujours pas terminé de cracher son venin : la taille de la salle de réception bien trop luxueuse, l'air pincé et faux-cul des serveurs, l'ambiance inexistante et les clients trop riches. Elle est même allée jusqu'à remettre en question, ton irréfutable goût en matière de mode. Mais même lorsqu'elle retourne ses propos volontairement acerbes contre ta personne, tu ne te démonte pas. Tu commandes presque un tiers du menu, ton imperturbable sourire tantôt suffisant, tantôt franchement amusé, plaqué sur les lèvres. La soirée se prolonge et tu as tout le loisir de l'observer s'énerver, baguettes au poing. ça te fais doucement rire. Charlotte a sans doute l'une des personnalités les plus fortes et déconcertantes qu'il t'ai été donné de croiser dans ta vie. Cette fille de boxeur, cette fille de la plèbe, c'est une révélation. Un nouveau jouet dont les coups d'éclats t'amuse et ne te lasse pas. Et bien au contraire d'elle, tu passes un excellent moment. Tu l'abandonne un moment à table pour aller discuter au comptoir avec le gérant. Il t'ouvre le compte que tu demandes, et tu règles l'addition d'une simple signature sous le regard peu amène de ta comparse. Tu reviens la chercher, imperturbable, mais la lueur qui brille dans tes yeux laissent présager que le pire est encore à venir. Tu prends tes aises à côté d'elle dans la Porsch, et après que le chauffeur ait claqué la portière. Ton sourire se fait séraphique tandis que tu lances un « Je t'invite partout, tu ne m'invite jamais nul part,  même pas chez toi, c'est à se demander ce que tu cherches à planquer, Levinson. » tu ne lui avais pas laissé le temps de répondre, communiquant son adresse, qu'elle n'avait mentionnée qu'une seule et unique fois, au chauffeur, sans te soucier de la réaction de la blonde à tes côtés. Une heure plus tard, la Porsch s'immobilisait devant une colonne d'appartement et des lotissements. Si les maisons te paraissais toutes minuscules, quelle ne fût pas ta stupeur en la voyant se dandiner vers l'immeuble. Tu l'observes une seconde, ton joint se consumant entre tes doigts. Comment peut on habiter dans un endroit pareil ? Tu la suis à l'intérieur, et c'est à ton tours de relever un sourcil, la cage d'escalier est sale, et il n'y a même pas d’ascenseur. Vous montez les escaliers et tu refuses d'éteindre ton joint, te souciant peu de l'odeur que tu laisses dans les couloirs. Elle déverrouille et entre dans l'appartement, tu fais de même, et tu dois baisser la tête pour pénétrer à l'intérieur. « C'est... » ton regard fait rapidement le tours de la pièce principale. « pas très grand. » euphémisme. Tu n'as absolument pas l'air à ta place au milieu du petit salon, c'est presque grotesque. Tu dézip ton manteau avant de faire quelques pas vers le coin de le plus bordélique, là où trône un chevalet. « Tu te sens pas un peu à l’étroit ici? » lances-tu en passant un doigt  sur le cadre de la toile. Tu frottes ton index contre ton pouce pour en décoller la poussière, tu te retournes vers elle, grimaçant. « Je vais t'appeler un décorateur. » déclares-tu en hochant la tête comme pour toi même. Il ne te vient même pas à l'idée qu'elle aime son appartement, que peut être tes goûts ne sont pas universels, et qu'elle a sans doute déjà envie de te mettre à la porte, toi et ton air suffisant.

Tu as tout détesté. Absolument tout. En revanche, tu as adoré faire la gueule. Et, tu as commencé en découvrant la voiture. Franchement, qui a idée de payer une horreur pareille? Ça te dépasse. Pour le prix de la location, tu pourrais certainement payer ton loyer plusieurs mois. Avec un chauffeur, en plus. Si ce n'est que ça, t'aurais très bien pu conduire. T'aimes pas le fait qu'un étranger reste si près de toi, si longtemps. Qu'il écoute ce que tu racontes, qu'il t'observe. Parce que, tu vois bien ses regards accusateurs dans le rétroviseur. T'aurais jamais du monter dans cette putain de voiture. De toute façon, c'est un cercueil sur quatre roues. Et puis, arrivée au restaurant, c'est encore pire. Tu te sens pas à ta place. Tu fais tâche, c'est affligeant tant ça saute aux yeux. En acceptant de manger japonais, t'avais pas prévu de passer une soirée si atroce. Alors, tu râles, parce que c'est une des choses que tu fais le mieux, mais également parce que ça te fait du bien. Tu te plains des les baguettes, qui ne sont pas efficaces selon toi, des serveurs et leur balais dans l'cul. Même la tête des clients ne te revient pas. T'as qu'une hâte : lever l'ancre. N'importe qui se serait offusqué face à une réaction si ingrate, mais, c'est Mervi. Il se dégonfle pas, il se dégonfle jamais. C'est sans doute ce que tu préfères. Avec lui, tu cries, cognes, éclates, et il n'en a jamais rien eu à faire. Tu peux être toi sans restriction, dans l'excès de tous tes démons. C'est reposant. Du moins, après la tempête, c'est reposant. Tu penses enfin voir le bout du tunnel, mais tu ne t'attends pas à ce qui arrive. A peine assise sur le cuir de la voiture, Mervi décide de donner le coup de grâce. « Je t'invite partout, tu ne m'invite jamais nul part,  même pas chez toi, c'est à se demander ce que tu cherches à planquer, Levinson. » Tu fronces les sourcils. T'allais lui répondre d'aller se faire voir, mais il n'a pas terminé de te torturer. Il indique ton adresse exacte au chauffeur, et, tu te décomposes. T'as beau refuser, aucun des deux hommes ne s'en soucie. T'es seule à argumenter, la décision est déjà prise. T'es folle, tu t'agites sur la banquette sans trouver de position confortable. T'as sans doute de la fumée qui sort des oreilles. Personne, jamais personne ne met les pieds chez toi. Mais là, le finlandais te force la main. T'es au pied du mur, puis, au pied de ton immeuble. Merde. Ça fait deux semaines que tu n'as pas mis les pieds dans l'appartement londonien. Les visites se font plus rares avec les cours et ça te fait drôle. Tu hésites à sortir, puis tu te résignes. Mais, tu ne préfères pas regarder Mervi, tu devines qu'il tire une tête de trois mètres de long, et, tu ne veux pas lui donner l'occasion d'enfoncer le clou. Il pense assez fort pour que tu saches tout, et, le voir fumer son joint dans le hall, c'est bien suffisant. " Ça va puer le tabac froid, putain! " Siffles-tu en attaquant les escaliers. Ton sanctuaire se trouve au dernier étage, aménagé dans les combles du vieil immeuble. Tu entres directement dans le salon, une petite pièce aux murs chocolat et poutres apparentes. T'es plutôt satisfaite de ton cocon, un canapé noir et des coussins bordeaux, une table basse en bois, une petite télévision et ton atelier, qui prend la poussière.  « C'est... (il hésite, et, tu lui files un coup dans les côtes.) pas très grand. » Tu l'observes évoluer dans l'appartement, encore sur le pas de la porte, et, tu soupires. T'es amusée, sauf que tu te gardes bien de le montrer. Il semble aussi à l'aise que toi, une demi-heure plus tôt. Mais, Il avance vers l'atelier, et tu grimaces en le voyant soulever la poussière. Le faire venir ici, c'est vraiment une idée pourrie. « Je vais t'appeler un décorateur. » Tu lèves les yeux au ciel en faisant claquer la porte derrière toi. Puis, t'avances jusqu'à lui. Tu donnes des coups sur sa main, pour qu'il arrête de toucher à tout. D'abord doucement, puis avec plus de ferveur. " Oh, mais la ferme. Si t'arrêtes pas, tu pourras juste appeler ton chauffeur. " Claques-tu en lui réservant le plus noir des regards. " Me fais pas déjà regretter, je peux encore te mettre dehors. " Déterminée, tu hausses les sourcils, avant de te débarrasser de ta veste en cuir. Tu lui proposes pas de faire comme chez lui, tu sais qu'il en a l'intention. Alors tu files ouvrir une fenêtre. Deux semaines c'est long, et, ça sent le renfermé, ça te pince le nez. Du meuble de la télé, tu sors une bougie à la vanille que tu allumes et poses sur la table basse. Aussi sec, tu sens le regard moqueur de Mervi glisser sur toi. Il a forcément une connerie bien pensée à sortir. Tu lui fais signer de se taire avant qu'il l'ouvre. " Chut. " Non, tu n'es pas devenue romantique, et non, ce n'est pas pour lui faire du charme. Tu préférerais le cramer. Une fois chose faite, tu peux enfin entamer ce que tu veux vraiment : rouler. Alors tu te saisis de ton matos, dans ton sac à main, et tu t'installes sur le sofa pour commencer. " Un restau comme ça, plus jamais! " Décrètes-tu, sans appel. Pourtant, tu sais bien que ce serait pas la dernière fois.

Charlotte te frappe, elle te pousse, elle te foudroie du regard, elle claque la porte. Tout dans son comportement indique qu'elle n'est pas contente de te recevoir ici. T'es chez elle, parce que tu t'y ai invité, parce que t'es absolument sans gênes, et que tu n'imagines absolument pas ce qu'elle peut ressentir. Comme d'habitude tu flottes cinq mètres au dessus du ciel, t'es à l'aise. Un souverain sur son trône de suffisance. Un sourire de circonstance plaqué sur ta face de mannequin en papier glacé alors que tu évalues l’ampleur du drame. Si, habiter dans un endroit pareil, c'est un drame. Toujours sans te soucier de la froisser ou non, tu lui balances, et ça parce que t'en es intimement persuadé, qu'elle a besoin d'un décorateur. Et comme tu parles jamais en l'air, t'es déjà en train de tourner les pages de ton carnet d'adresse mentale, et de remettre de l'ordre dans la décoration, mais façon Mervi Jokinen, donc en touchant à tout, retournant tout, d'un air un peu pincé. « Oh mais la ferme! » t'as rien le temps de dire que ses mains chassent les tiennes. Vous bataillez quelques dixièmes de secondes, toi refusant de t'écarter et elle persévérant à te faire fuir, avant que tu ne cèdes. « Si t'arrêtes pas, tu pourras juste appeler ton chauffeur. Me fais pas déjà regretter, je peux encore te mettre dehors.  » tu lèves les yeux au ciel en ricanant, tu t'amuses bien toi. « Je n'ai aucune intention de me laisser mettre dehors. » répliques-tu désinvolte, un léger sourire taquin sur les lèvres. « Non mais tu dois admettre que cet appart est mal agencé. Il faudrait faire tomber ce mur. » lances-tu, très sûr de toi, en pointant du doigt le-dit mur. Tu tires sur ton joint, mais une odeur de vanille artificielle vient te chatouiller les narines. Tu renifles discrètement, c'est presque pire que l'odeur de renfermer, c'est ce que les femmes de chambre de ta mère mettait dans les toilettes. Tu grimaces avant de te retourner, tu découvres qu'il s'agit d'une bougie parfumée. Ton sourire s'étire d'une oreille à l'autre et tes yeux se réduisent à deux fentes bleus. « La prochaine fois je te porterais pour te faire entrer dans la maison. » railles-tu en faisant allusion aux vieilles coutumes françaises qui rythmaient les mariages d'antan. Regard noir de la part de Charlotte. « Chut. » tu ricanes comme un gamin avant de t'approcher de la bougie posée sur la table basse. Tu t’accroupis et commences à jouer avec la flamme du bout des doigts, sans te brûler pendant qu'elle s'installe avec son sac en face de toi pour commencer à rouler. « Un restau comme ça, plus jamais ! » tu glousses en relevant les yeux sur elle. « C'est vrai que leur Terriyaki était très décevant. La grande cuisine japonaise ce n'est plus ce que c'était. » tu écrases ton joint dans le cendrier devant toi avec snobisme. Puis tu la regarde elle, belle dans cette robe qu'elle déteste, belle concentrée sur son roulage. Et ça te fais un peu comme quand tu te retrouves face à une pièce impeccablement rangée. Faut que tu viennes foutre le bordel. Alors ton sourire s’épanouit encore un peu plus sur ton visage pour se faire diabolique. Et d'un geste rapide tu t'empares de sa feuille et balaye son contenu. « Oups. » tu as ramené ta main devant ta bouche dans un mime de culpabilité qui manque cruellement de crédibilité. « De toute façon ce sera plus rapide si c'est moi qui le fais. » t'ajoutes en tirant ta weed de ta poche. « Mais avant ça tu pourrais me proposer quelque chose à boire ! » t'exclames-tu, la provoquant encore davantage. « C'est, il me semble, la moindre des politesses je suis sûr que tu seras d’accord avec moi ! » t'es déjà en train de grinder. « Me dis pas qu'il n'y a même pas à boire chez toi ? » tu hausses un sourcil, tu te poses réellement la question.

« Je n'ai aucune intention de me laisser mettre dehors. » Tu sais bien qu'il refuserait de quitter cet appartement trop petit pour vous deux. Et, si tu avais vraiment voulu, il n'y aurait jamais mis les pieds. Alors tu le laisses dire. « Non mais tu dois admettre que cet appart est mal agencé. Il faudrait faire tomber ce mur. » Tes yeux se posent un instant sur lui, et tu ris, parce qu'il raconte n'importe quoi. Et, même si tu étais d'accord, tu n'es jamais que locataire. Un concept qu'il ne connait sans doute même pas. Là encore, tu ne dis rien. Il serait capable d'acheter l'appartement simplement pour aller au bout de son idée. Tu lèves les yeux au ciel, et, tu poses la bougie avant de commencer à rouler. C'est ce que t'as de mieux à faire, t'as besoin d'être complètement stone pour survivre à cette soirée. « La prochaine fois je te porterais pour te faire entrer dans la maison. » Il a ce putain de sourire, comme un appel à la violence. Ça te chiffonne à l'intérieur, et, tu serres les dents très fort pour ne pas entrer dans son jeu. Chut, c'est tout. Tu t'affaires autour de ta feuille, tu détournes l'attention en évoquant son horrible choix de restaurant. Ça lui fait sans doute plaisir, parce qu'il rit.  « C'est vrai que leur Terriyaki était très décevant. La grande cuisine japonaise ce n'est plus ce que c'était. » Tu hausses les sourcils avec agacement. Tu soupires, sans même reposer ton regard sur lui. Tu veux pas le voir, tu pourrais décrire son sourire suffisant les yeux fermés. " Tu m'emmerdes. " Siffles-tu, avec la force de l'habitude. T'es concentrée, tu t'imagines déjà allumer le joint. T'as pensé qu'à ça, toute la soirée. Tu disperses l'herbe au milieu de la feuille, tu roules ton toncar, tu y es presque. Mais, quand tu commences à donner forme à ton cône, il balaye tout. Oh putain. Tu regardes ton mélange s'étaler à mi-chemin entre la table et le sol. Tu piques un fard, tu sens ton cœur jusqu'au bout des doigts. « Oups. » Tu le regardes, t'as du mal à y croire. Lui, il est fier comme un poux. Sa confusion, toute mimée, est une nouvelle atteinte. T'as le poing qui se serre, tu souffles, fort, comme chaque fois que t'es dépassée par une émotion. « De toute façon ce sera plus rapide si c'est moi qui le fais. » T'en as rien à secouer. Tu veux fumer ton spliff, le tiens, à toi, toute seule. « Mais avant ça tu pourrais me proposer quelque chose à boire ! » T'as même pas le temps de répondre, il enchaîne, et, chaque fois, il malmène un peu plus tes nerfs. « C'est, il me semble, la moindre des politesses je suis sûr que tu seras d’accord avec moi ! » T'en crois pas tes oreilles. C'est dingue, il il trouve toujours un moyen de faire pire. Et, tu veux juste qu'il la ferme. Tes lèvres se pincent, et tu poses tes mains sur la table basse. Tu pousses un grand coup, pour le percuter et le faire tomber en arrière. T'espérais le renverser plus brusquement, mais il se retient sur ses avants bras. Il te nargue, il en a clairement rien à faire. « Me dis pas qu'il n'y a même pas à boire chez toi ? » Reprend-il comme si de rien n'était. Tu prends le premier truc qui t'arrive sous la main, ton sac, et tu l'envoies directement en direction de son visage. T'y mets tout ton élan, toute ta hargne. Il agite directement ses bras pour se protéger, et, t'es pas bien certaine de l'avoir eu en pleine face. Mais, t'es au moins sure du poids ; assez lourd pour faire son effet. T'as beau sentir les remous de la colère, au fond, ça t'amuse. T'as la moitié d'un sourire qui se dessine, tiraillé entre malice et malveillance. " Oh, y a bien de la bière, mais je suppose que ce n'est pas assez délicat pour tes papilles princières ! " Railles-tu avec mépris. Tu grimaces, le ton de ta voix aurait offusqué n'importe qui, tant tu te voulais mauvaise. Pourtant, tu sais que ce sera pas le cas du finlandais. Toi, il t'en faut une, bière. Alors tu te dresses pour prendre la direction de la petite cuisine. Y a pratiquement rien dans le frigo, mais tu reviens avec une petite bouteille en verre. " Mais, si jamais monsieur en veut une, il n'a qu'à bouger son cul. " Remarques tu en lui adressant un sourire forcé. Tu retrouves ta place dans le canapé, tu siffles une première gorgée de bière. Puis, tu la poses au sol, en dessous tes jambes, là où l'accès est plus compliqué. Enfin, tu reprends ce qui t’intéresse vraiment. Tu récupères le pochon de Mervi, puisqu'il vient de gâcher ta première préparation et tu entames à nouveau le processus de roulage. " Fais pas chier, Mervi. Je me suis emmerdé toute ta putain de soirée, alors laisse moi rouler mon putain de spliff! " Tu grognes plus que tu ne parles. T'as l'intention de le fumer, de a à z. Quitte à lui taper dessus pour.  

« Non.. » t'as levé une main devant toi, l'index pointé sur Charlotte alors qu'elle empoignait son sac pour te le jeter à la figure. Tentative inutile puisque le projectile s'élance déjà avec hargne en direction de ton visage. Tu te protèges de tes bras, et ce dernier non-content de te percuter, vomit son contenu sur ta tête. « Comme je dis toujours, la violence est l'arme des imbéciles ! » siffles-tu en te débarrassant d'un paquet de mouchoir toujours posé en équilibre sur le haut de ton crane. Le regard et le demi sourire moqueur que tu vois poindre sur ses lèvres t'indique qu'elle n'a rien écouté de ce que tu viens de dire, et que la situation l'amuse. « Oh, y a bien de la bière, mais je suppose que ce n'est pas assez délicat pour tes papilles princières ! » tu lèves au ciel souriant devant son ton railleur. « Je suis assis à même le sol dans un appartement minuscule qui pue le renfermé, et pourtant je suis toujours en vie. » persifles-tu en suivant le blonde des yeux tandis qu'elle effectue un allez-retour dans la cuisine pour aller se chercher une bière. T'as un sourire de chat en la voyant revenir, et tu secoues très légèrement la tête pour toi même. Comme si tu n'en croyais pas tes yeux. « Mais, si jamais monsieur en veut une, il n'a qu'à bouger son cul.  » le rictus qu'elle t'adresse à la suite fait briller une lueur vicieuse dans l'azur de ton regard. Si elle veut jouer, tu vas jouer. Tu te redresses, posant les mains sur la table pour te lever. Tu ne la quittes pas des yeux tandis qu'elle avale tranquillement une gorgée de bière et qu'elle va la planquer sous ses jambes. T'as un léger ricanement, de ceux qui n'augurent jamais rien de bon. « Fais pas chier, Mervi. Je me suis emmerdé toute ta putain de soirée, alors laisse moi rouler mon putain de spliff ! » Comme si ça pouvait marcher. Tu te laisses tomber dans le canapé à côté d'elle, et le meuble grince de douleur sous ton poids. Tu jettes un coup d'oeil surpris autour de toi. « C'est sûr que les restaurants de luxe ça doit te changer de .. » t'as faillis dire ta misère. Mais tu t'es retenu au dernier moment, tournant la tête dans sa direction, un demi sourire imprimé tordant tes lèvres dans une grimace moqueuse. Tu t'interromps, tu la regarde, et ça pourrais rester comme ça. Parce que t'aime ça la regarder, tu fais courir ton crayon dans ta tête, les mains jointes sur les genoux, tu captes toutes les ombres pour dessiner un autre jour. « Je pense que je vais dormir ici. » annonces-tu comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, avant de plonger la main sous ses jambes pour lui subtiliser sa bière. Tu fais tourner la petite bouteille entre tes doigts, avant de la porter à tes lèvres et de laisser retomber lourdement ta main sur sa préparation, réduisant une nouvelle fois à néant ses chances de réussir à rouler. Tu te comportes exactement comme un gosse, et ce soir, tu veux toute son attention, alors que tu lui donnes toujours la tienne en pointillé. T'es juste infernal, et tu t'escanes presque avec ta bière. « Comment c'est humainement possible de boire ça ? » tu lui remet la bouteille dans les mains et t'en fout partout. « Pourquoi tu t'infliges ça? » c'est presque scandalisé, et tu grimaces. Toute la scène n'a duré que quelques secondes, et t'as déjà sauté sur tes pieds pour aller te rincer la bouche dans la cuisine. « Je vais devoir boire l'eau qui coule directement du robinet en plus ? » la t'es pire qu'outré.

T'es assise, tu commences à rouler. Mais, c'est trop facile, ça ne l'est jamais tant que ça. Pourtant, tu espères de toutes tes forces. T'as besoin de rouler ce putain joint, et, surtout, de le fumer. Ton esprit fuse dans tous les sens. Après une soirée si atroce t'as besoin de déconnecter avant que tes nerfs n'explosent. Et, de toute évidence, il a décidé d'attiser le feu, il souffle sur les braises. Tu le vois venir, avec ses gros sabots. Il pue la connerie, il a l'allure d'un gosse, comme s'il était à l’affût de sa prochaine frasque. Tu l'observes du coin de l’œil, debout, au milieu de ton salon trop petit. Tu voudrais remontrer le temps et ne jamais sortir de la voiture. Il s'affale sur le sofa, et, le canapé couine. Tu soupires mais tu ne dis rien, tu sais qu'il n'attend que ça.  Alors tu reportes ton attention sur ta feuille, et ton grinder. Tes doigts s'activent machinalement. Tu essaies d'accélérer le rythme, mais les vieilles habitudes ont la vie dure. Tu es trop perfectionniste quant à la confection de ton joint pour être réellement rapide. « C'est sûr que les restaurants de luxe ça doit te changer de .. » Tu écoutes distraitement, mais tu saisis l'attaque. Aussi sec, ton visage pointe vers lui. Sans un mot, tu le défies de continuer. T'as tout un tas d'idées concernant ce qu'il avait l'intention de dire, et, aucune de ne convient. Bien au contraire. Tu le vis comme une attaque personnelle, ça heurte ta fierté. Ce cocon, tu ne le changerais pour rien au monde, alors, tu n'as pas l'intention de laisser un merdeux cracher dessus. L'espace de quelques secondes, tu restes tu restes plantée là. Là, et, à ses yeux. T'es prête à sortir les griffes, mais, sa phrase reste en suspens. Ça te laisse un gout amer au fond de la gorge, il a pensé trop fort, même s'il a gardé le silence. Tu hésites, déchirée entre l'envie de fumer et celle de lui cogner dessus. Ta moue se pince, et, le dilemme te fait grimacer. Lorsque tu choisis finalement d'achever ton roulage, il en remet un couche. « Je pense que je vais dormir ici. » Lâche-t-il, le plus tranquillement du monde. Toi, tu ris. Le genre d'éclats de voix surpris et mauvais qui suffisent à faire passer ton idée sur le sujet. " Non, ça ira. " Siffles-tu en secouant la tête. Mais, tu ne te laisses plus détourner. T'as l'intention de l'allumer un jour, ton pet. Tout est dans la feuille, tu prends un peu de temps pour donner une belle forme à ton oeuvre. Mervi décide de s'accaparer ta bière, et, tu grinces des dents. Les mains prises, t'es pas en mesure de t’insurger, alors tu lui laisses le point. Sauf qu'il s'étrangle avec sa première gorgée et ça te fait bien rire. Du moins, jusqu'à ce qu'il ne fasse voler ta feuille une deuxième fois. A vrai dire, ce coup-ci, il envoi plutôt s'écraser au sol. T'avais plus qu'à passer un coup de langue sur le collant. Le sang te monte aux joues à une vitesse phénoménale. « Comment c'est humainement possible de boire ça ? » T'écoutes pas. Tu le fusilles du regard. Puis, tu n'as pas le temps d'exploser qu'il te fout la bière entre les mains, avec une telle délicatesse, que tu te retrouves imbibée. Tes bras, tes jambes, le sol. " PUTAIN MERVI ! POURQUOI T'ES AUSSI CON! HEIN?! " Tu te dresses aussitôt, tu claques la bouteille en verre sur la table. « Pourquoi tu t'infliges ça? » Il ne se formalise de rien, comme d'habitude, il se tamponne de tout ce que tu peux lui hurler dessus. Il est déjà en direction de la cuisine. Tu prends rapidement sa suite, tu fulmines. « Je vais devoir boire l'eau qui coule directement du robinet en plus ? » Tu arques un sourcil, continuant de foncer droit sur lui. " Je dois bien avoir du White Spirit quelque part... " Railles-tu alors qu'un sourire foncièrement mauvais prend le contrôle de tes lèvres. Arrivée à son niveau, tu le pousses contre l'évier. T'as pas la force nécessaire à le faire voler, mais tu y mets tout ton cœur. " Enfoiré ! " Tout ce que tu voulais, c'était fumer. Et, puisque tu ne peux plus, t'as l'intention de lui rendre justice, à ta manière. Tu l'assènes de petits coups de poings. Tu ne frappes pas tellement fort, mais rapidement. Le dos, le flanc, le bras. Quand il se retourne pour te faire face et contrer ton attaque, tu remontes brusquement ton genou jusqu'à la cuisse du finlandais. Là, en revanche, tu y mets plus de nerfs. Cette béquille, tu veux qu'il la sente passer. " JE VEUX FUMER ! PUTAIN ! " Aboies-tu sur le grand blond. T'es trop proche pour être en sécurité, il pourrait presque entendre ton cœur malmener ta poitrine. Tu devrais reculer, mais la tension est électrique, et, t'es pas fiche d'en découdre. T'as envie de lui sauter au cou, de l'étriper.    

T'es en plein combat de regard avec l'évier peu ragoutant lorsque sa voix retentit derrière toi. « Je dois bien avoir du White Spirit quelque part...  » tu te retournes pour lui faire face, tout sourire. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle n'a pas l'air réjouit, toi ça te passe largement au dessus de la tête : une Charlotte en colère est une Charlotte en bonne santé. Tu souris donc, le plus sereinement du monde lorsque tu te rends compte qu'elle a (et de beaucoup) grillé les limites de ton espace vital. Elle te percute et tu recules un peu en désordre jusqu'à l'évier, que tu heurtes. Tu baisses les yeux sur elle, un sourcil relevé. « Aie ? » tu lui dis, et on dirait que t'essaies de communiquer dans une autre langue avec un martien, on dirait que t'es pas sûr. T'as pas tellement compris ce qu'il s'est passé là. « Enfoiré !  » ça en revanche, c'est nettement plus clair. Tu prends peu à peu conscience que son animosité atteind des sommets actuellement, et que (on ne change pas une équipe qui gagne) sa cible, c'est toi. « Oh, c'est joli ça. Enchanté, moi c'est Mervi. » tu lui as saisis la main alors qu'elle s'apprêtait à te frapper avec, et tu fais mine de la lui serrer. Mais elle se dégage rapidement et commence à t'assèner plusieurs petits coups. Tu remues à peine sous ses poings, tu laisses libre cours à sa colère, un demi sourire moqueur imprimé sur les lèvres. T'aurais presque envie de lui tapoter le haut du crâne, un peu comme s'il s'agissait d'une gamine de cinq ans. C'est ce moment qu'elle choisit pour t'envoyer une magnifique béquille dans la cuisse. Ton muscle a un sursaut avant de se contracter par réflexe. Toi t'as étouffé ton grognement de douleur en serrant les dents. Tu souffles bruyamment par la bouche, la elle ne t'a pas raté, et tu ne l'a pas volé. Elle t'aboie à nouveau dans l'oreille et t'as une grimace supplémentaire. « JE VEUX FUMER ! PUTAIN ! » T'étire ta jambe endolorie tandis qu'un sourire joueur s'épanoui sur ton visage, tes iris bleues se mettent à briller d'une lueur nouvelle. Tu te décolles lentement de l'évier, pénétrant son espace vitale. « Tu vas pas nous faire une crise de manque quand même ? » souffles-tu, ton souffle venant chatouiller sa joue. T'as trop conscience de sa proximité, et de la chaleur qui se dégage de son corps. T'as envie de la toucher, et si ton coeur tembourine dans ta poitrine ce n'est plus de douleur. Ton bras droit enlace sa taille et tu l'attires contre toi, tandis que tes lèvres capturent les siennes dans un baiser capricieux. T'as pas pu te retenir, tu sais qu'il y a un risque qu'elle t'en retourne une, on embrasse pas une grenade dégoupillée impunément, Charlotte te l'a bien fait comprendre alors oui, même toi, t'es au courant. Mais demander la permission, on t'a jamais appris.

Tu n'es satisfaite que quelques secondes. T'as senti ton genou s'enfoncer dans le muscle, jusqu'à buter contre son os.  Il grogne, souffle, et, tu vois bien que la douleur reste ancrée à sa cuisse. Les traits de son visage se crispent. Alors, c'est le parfait moment pour crier, juste à côté de ses tympans, forcément. Tu pensais lui arracher une nouvelle grimace, malmener son système auditif, mais au lieu de ça, il sourit. Instantanément, le vent tourne. Tu connais la lueur qui danse dans son regard, lui donnant de nouvelles nuances. Comme si le bleu de ses yeux fonçait, rappelant les couleurs d'un océan déchiré par la tempête. Il avance vers toi, et, tu recules instinctivement. Cette fois-ci, c'est lui qui viole ton espace vital, et, tu vis la chose tout à fait autrement. Néanmoins, si vraiment tu avais souhaité te dérober, tu aurais hâté le pas. Mais, au contraire, ta tentative de fuite manque cruellement de conviction. T'es pendue à ses yeux, tu brûles de plusieurs feux alors que son visage s'approche du tiens. « Tu vas pas nous faire une crise de manque quand même ? » Si, c'est tout à fait ce que tu avais l'intention de faire, mais t'es plus très sûre. Son souffle meurtri ta peau, et, c'est une crise beaucoup plus charnelle que ton corps réclame. Pourtant, ta fierté s'entête, et tu refuses la solution que cette proximité t'impose. Tu refuses du bout des lèvres. Lorsque son bras t'attire à lui, tu n'ériges qu'une mince barrière en plaquant tes avant-bras contre son torse. C'est une armada de frissons qui t'assaille, et, ce serait facile de perdre pieds alors qu'il t'embrasse. C'est ce que tu détestes le plus, l'emprise que lui offre l'alchimie de vos deux corps. Alors, tu restes interdite, puis, tes lèvres répondent aux siennes dans un élan mal contrôlé. Mais, le baiser que tu lui arraches est aussi brûlant qu'agressif. Parce que, c'est une intense violence qui fait trembler ton cœur. Tu ne prends pas le risque de t'éterniser. Rapidement, tu étouffes ce ballet sulfureux en pinçant sa lèvre entre tes dents. Tes mains s'accrochent au tissu de sa chemise alors que tu te hisses plus haut, plus près, pour raffermir ta prise tandis qu'il proteste. Peu importe la douleur, tu n'arrêtes d'augmenter la pression qu'avant de sentir de gout métallique du sang. Il ne pouvait pas sortir indemne d'un tel affront. Tu relâches finalement le finlandais, et, tu le pousses légèrement afin de te défaire plus simplement de ses bras. A l'intérieur, tu luttes, mais tu fais un pas de recul. " J'ai dis que je voulais fumer. " Lâches-tu, sans appel. T'as pas l'intention de renoncer. Plus encore, c'est excitant de le repousser alors que tu es sur le fil du rasoir. Tes yeux ne quittent plus Mervi, tu le boufferais si tu t'écoutais. Un fin sourire gagne tes joues alors que tu retrouves contenance. T'en peux plus de toujours le laisser foutre tes plans en l'air, même quand il s'agit de rouler un pauvre joint. A croire que c'est un putain de hobbie. Tu fais un deuxième pas en arrière, tu époussettes tes vêtements. Ils sont mouillés, t'avais oublié la bière. Tu soupires, puis t'as une idée. Alors tu relèves les yeux vers le grand blond avec une moue un peu trop malicieuse, puis tu t'éclipses. A toutes jambes, tu repasses par le salon, tu récupères le matos et tu fonces vers ta chambre. Si tu peux t'enfermer, tu peux rouler. Deux pas, un pas. Vite! Ferme la porte! Merde. Tu forces contre la planche en bois, mais tu fais pas le poids.  

Comme d'habitude tu ne prêtes d'attention qu'à ce qui t'intéresse, et ses avant-bras contre ton torse, ce n'est pas ce qui te dissuaderas de voler ses lèvres. Certainement pas, et lorsque tu la sens frissonner, et se tendre vers toi pour te rendre ton baiser, tes doigts ne font que raffermir leur prise dans son dos. Comme si t'avais peur de jamais être rassasié d'elle. Ton autre main remonte vient fourrager dans ses cheveux, ton souffle s'intensifie et ton étreinte se fait passionnée. C'est violent, les sentiments qui t'écrasent le cœur à cet instant. T'as l'impression qu'elle sera jamais assez prêt, c'est le moment que choisi la lionne pour capturer ta lèvres inférieur entre ses crocs, la pinçant avec vigueur. Un grognement t'échappe tandis qu'elle s'agrippe à ta chemise pour conserver sa prise sur ta bouche. Là oui, là t'as mal, et t'as tout le loisir de te dire que tu l'as cherché. Malgré ça, tu ne cherches pas vraiment à la repousser, peut être un peu trop obsédé par sa proximité, t'en oublierais presque la douleur si elle ne continuait pas à s'intensifier. Lorsque Charlotte consent à te relâcher tu portes aussitôt la main à tes lèvres. Tu baisses les yeux sur tes doigts et tes paupières se plissent. Aie. Tu le penses mais tu ne le dis pas. Ta respiration est légèrement haletante, et actuellement t'as plus envie de la coller contre le mur de la cuisine qu'autre chose. Pourtant lorsqu'elle te repousse en arrière, tu ne résistes pas. Tu fais craquer ta nuque, tes deux azurs fixées sur elle. « J'ai dis que je voulais fumer. » son attitude te fais penser à celles des princesses de ta famille, impérieuses, exigeantes. Un demi-sourire se plaque sur ta gueule, c'est quand même le comble pour une fille qui déteste tout ce que ta famille représente, c'est un comble et toi t'adore ça. Tes lèvres se retroussent sur tes dents en un sourire moqueur. « Pourquoi t'as pas roulé alors ? » la provoques-tu en haussant un sourcil. Lorsqu'elle fait un pas en arrière, t'en fais un en avant, tu l'as même pas consciemment décidé. Elle époussette ses vêtements en soupirant, et tu remarques ses vêtements tâchés de bière. Ah oui. T'as un rapide coup d’œil vers ta propre chemise et une grimace désapprobatrice à sa vue. Tu relèves la tête vers Charlotte, et la moue qu'elle arbore te rends instantanément méfiant. T'as aucune idée de ce qu'elle s'apprête à faire, jusqu'à ce que tu la vois tourner les talons pour quitter la cuisine à toute vitesse. Tu la suis avec un temps de retard, et t’aperçois qu'elle a fait main basse sur tout le matos. T'éclates de rire avant de t'élancer à sa suite dans le couloir. « Crois pas t'en tirer comme ça, Levinson ! » Tes doigts effleurent son dos, et glissent sur le tissus de sa robe sans que tu ne parviennes à la saisir. Elle bondit dans sa chambre et referme le battant, mais trop tard. « T'as perdu ! » ricanes-tu. T'es déjà là, tu mets ton pied dans l’entrebâillement de la porte avant de t’arque-bouter sur cette dernière. Énième échec. Tu rentres dans la chambre, tu claques le battant derrière toi, et tu te jettes sur elle, l'agrippant par les bras. « Bien essayé, ma belle, et maintenant je suis curieux de voir ce que tu vas faire! » persifles-tu en approchant son visage du sien. Ton nez effleure le siens et tu baisses les yeux sur ses lèvres une seconde comme si t'allais l'embrasser. Comme si t'hésitais vraiment. C'est un leurre, et tu te pourlèches d'avance rien qu'à imaginer sa surprise, avant de la pousser sur son lit. Entre te temps tu la dépossédée de ses biens, et tu t'écartes déjà du matelas. « Il est vraiment bas ce plafond, non ? » mais tu te fous éperdument du plafond en cet instant, et il n'y a qu'elle que tu regardes. C'est pire que ça tu la dévores du bout des cils.

« Crois pas t'en tirer comme ça, Levinson ! » Tu espères bien, pourtant. Sa main effleure ton dos, et ton cœur se serre alors que tu accélères jusqu'à ta chambre. Tu y es presque, t'as un sourire béat qui fend tes lèvres. Avec précipitation, tu fais volte-face pour refermer la porte. Merde. « T'as perdu ! » Il ne manque que quelques centimètres pour que tu puisses fermer, mais rien à faire. T'as beau envoyer tout ton poids s'écraser contre la porte, elle ne bouge pas. Au contraire, t'es rapidement expulsée en arrière. Tu retrouves ton équilibre alors qu'il fait claquer la planche de bois derrière lui. Trop rapidement, il se rue jusqu'à toi. T'as à peine le temps de lever les bras, pour te mettre en garde, qu'il emprisonne tes poignets. Tu forces, tu tentes de t'arracher à son emprise. « Bien essayé, ma belle, et maintenant je suis curieux de voir ce que tu vas faire! » Ma belle? Ta moue se pince alors que tu arques un sourcil. T'as tout un tas de réflexions à lui faire, mais il étouffe chacune d'entre elles à mesure qu'il s'approche de toi. Dans son comportement, tout te pousse à croire qu'il a l'intention de voler tes lèvres une nouvelle fois. Tu retrouves cette proximité qui te rend fébrile, qui rend tes idées brouillons. Tu voudrais qu'il te force à perdre pied, ce serait plus simple, t'aurais plus besoin de lutter. Imperceptiblement, ta bouche avance pour trouver la sienne, mais, tu déchantes brusquement. Tu te sens partir en arrière, et c'est le choc qui te fait réaliser. Le connard, mais surtout, que t'es conne. Tu le fusilles du regard alors que tu plantes tes coudes dans le matelas pour te redresser. Tu ne sais pas exactement pourquoi ton rythme cardiaque s'emballe. T'es frustrée jusqu'à l'os, mais amusée malgré toi. Un rictus rageur se dessine sur ton visage. T'as faim de lui, et, de vengeance. Mais, tu ne sais pas encore où penche la balance. « Il est vraiment bas ce plafond, non ? » Tu ricanes, t'arques un sourcil. T'es pas fichue de lâcher son regard, il a cette lueur qui t'appelle, c'est plus fort que toi. Quand tu le veux, c'est aussi fort que tu le détestes. " Non. C'est toi, t'es trop grand. Et, tu sais ce qu'on dit. Plus c'est grand ... " Tu le toises de tout son long, moqueuse. " Plus c'est con! " Termines-tu en forçant un soupir. Tu te sens poisseuse dans le tissu imbibé, tu gigotes pour le décoller de ta peau. Tes yeux quittent finalement le finlandais, et, tu te redresses pour te mettre à genoux sur le lit. " Par contre, cette robe est vraiment mouillée, non? " Siffles-tu, provocatrice. Tes doigts glissent le long de ton bras gauche, remontent jusqu'à ton épaule. Tu fais tomber la première bretelle, et, c'est à ce moment précis que tes yeux verts se posent à nouveau sur Mervi. Puis, tu fais sauter la deuxième alors qu'un sourire aguicheur prend possession de tes joues. Si, souvent, tes yeux le fusillent, à cet instant, ils brillent d'une intention différente. Pourtant, la violence demeure. Le haut de la robe tombe sur tes hanches, et, ton bassin ondule jusqu'à te débarrasser du tissu satiné. Il glisse sur tes cuisses, puis, tu bascules sur le côté pour l'attraper, et jeter la robe au sol. De toute façon, tu la détestes. Ton corps n'arbore plus qu'une fine lingerie noire. " C'est mieux. " Siffles-tu en faisant mine de t'étirer. Le regard du finlandais t'offre son lot de frissons, et ton corps se tend instinctivement vers lui alors que tu avances jusqu'au bout du lit.