(inachevé) Let us alone. Sarah & Phoenix

Let us alone !
Phoenix & Sarah
Il a besoin de retrouver ses marques à Oxford. Cela fait deux mois qu'il est revenu à l'Université. Il y a trois semaines il a commencé à donner ses cours. Il y a trois semaines il a revu Adam Harper, son ancien amant. Le seul être à l'avoir vu tel qu'il était et à ne pas avoir tourné les talents. Un idéaliste, aux yeux de Phoenix, mais un idéaliste qui donnait envie de rêver à ses côtés. Il savait que ses sentiments pour Adam restaient inchangés, pourtant les choses avaient beaucoup trop changé. Quant bien même la base de leur relation restée la même : ce sont deux hommes, Phoenix est instable, ils n'ont pas de futur possible ensemble. Mais Adam est un aimant, Phoenix ne peut qu'être attiré, cherchant sa présence sans même s'en rendre compte. Il le veut à ses côtés. Qu'importe les sacrifices, il sait qu'il ne désire que cela au fond. Aux côtés d'Adam il se sent capable de tout.
Mais pour l'heure il a ses démons intérieurs à détruire. Odessa, l'armée, les années de meurtres, de sang, de manipulation. Seattle, Moscou, Paris. Tant de villes qu'il a parcouru pour voir ce qu'elles ont de plus terribles, de plus sombres, de plus dangereux. Tant de personnes détruites qui ont croisé son chemin. Il essaie de les laisser en arrière. C'est pour cela qu'il a changé d'identité, se faisait à présent appelé Phoenix, alors qu'il était connu comme Gabriel jusqu'à maintenant. La dernière fois qu'il s'est retrouvé à Oxford. Il était Gabriel. Comment ne pas l'être à nouveau ?

Névrosé, perdu, il décide finalement de se lever, d'agir. De se créer une nouvelle vie, et de tenter de laisser Adam faire la sienne. Mais il est toujours là, dans un coin de son esprit. Putain d'obsession. Il soupire, s'habille d'un jean noir et d'une chemise blanche. Classique, peut être même un peu trop. Il décide de se promener à Oxford, sans but. Sur le coup de quatorze heures il se retrouve dans le marché couvert. Il y a pas mal de monde. Il regarde les magasins qui s'étalent devant lui : de fruits et de légumes, de poissons, de bonbons, d'épices. Toutes ces couleurs le fascinent, et il s'oublie. Il ne pense à rien, écoutant les autres autour de lui qui parlent, échangent, rigolent. Il se sent loin de tout cela. Il se sent loin de leur quotidien.
Il s'arrête dans le vendeur de cookies, et en choisit une bonne dose, motivé par la faim qui le tiraille. Alors qu'il sort, (ré)ouvrant la porte, il prend un cookie et l'observe, ne regardant pas où il marche. Il ne voit pas la fille qui arrive droit sur lui. Il la bouscule de plein fouet. Lâche ses cookies, et vacille. Merde . Un livre tombe à terre, les affaires de la fille sont éparpillés autour d'eux. Il se penche, automatiquement et les ramasse. « Désolé, je ne faisais pas attention à ce que je faisais... Vous lisez les Liaisons dangereuses ? » demanda-t-il en voyant l'ouvrage qu'il rend à la jeune femme. Qu'il connait. Qu'il reconnait. La dernière fois qu'il l'a vue elle était bien plus jeune. Il était venu voir Adam chez lui lors de vacances, parce qu'il l'avait mis au défis de le faire. Il n'aurait pas oublié le visage de sa soeur, même si cela fait des années, et qu'ils se sont à peine parlé. « Sarah... Ca fait un bail... » Que dire de plus ? Rien. Absoluement rien.

Une seule question trottait dans la tête de la jeune femme depuis des années à présent, est-ce que tout était arrivé par sa faute ? Elle en avait bien l'impression et elle se maudissait pour faire vivre à son frère un véritable enfer permanent. Il avait fallu qu'elle gâche la vie de toute une famille dès sa naissance et quelque part elle comprenait parfaitement que son père la considère comme un déchet qui au final ne faisait que gâcher son existence. Parfois, Sarah pensait que la vie d'Adam aurait été plus douce si c'était elle qui était morte à la place de leur mère. Sarah essayait de faire bonne figure en permanence et elle y arrivait plutôt bien en temps normal enfin bien sur il fallait qu'elle redouble d'effort devant Adam mais c'était un jeu assez simple devant les personnes qui ne la connaissaient pas depuis des années. Lorenzo, son colocataire, devait déjà être parti car l'appartement était bien silencieux. Sarah avait jeté un œil à la fenêtre et visiblement le soleil était au rendez-vous pour le moment. Après une douche rapide, Sarah avait enfilé un jeans et un sweat, rien de très glamour mais en même temps elle avait juste envie d'aller flâner dans son endroit préféré à savoir le marché couvert. Elle aimait l’atmosphère qui régnait dans cet endroit et puis parfois on faisait d'étrange découverte. La jeune femme avait fait une légère grimace en appuyant en dessous de son œil, petit cadeau que son père lui avait laissé lors de leur dernière entrevue. Sarah avait le don de le mettre en colère faut dire que c'était plus fort qu'elle, comme ci elle se sentait dans l'obligation de le pousser à bout. Seulement, la main de son père était parti et déstabilisée elle avait fini sa course en se cognant que le rebord de son bureau. Heureusement, c'était plus impressionnant que ça en avait l'air. Elle avait attrapé ses lunettes de soleil pour pouvoir cacher le tout et décaler légèrement ses cheveux, ça ferait illusion.

Elle se retrouvait donc dans les allées du marché couverts alors qu'elle tenait à la main un livre qu'elle devait étudier pour un de ses cours. La jeune femme était une mordue de littérature, C'était son échappatoire quand elle était petite fille et ça n'avait pas changé avec les années. La jeune femme avait un léger sourire sur les lèvres alors que certaines odeurs venaient lui chatouiller les narines. C'était un endroit vraiment extraordinaires car on avait pas besoin d'aller très loin pour pouvoir voyager à travers le monde. Enfin y avait bien une boutique qui attirait son attention, la boutique où l'on trouvait les meilleurs cookies de la ville. Sarah avait bien envie d'en ramener quelques uns à Lorenzo, il pouvait se montrer gourmand quand il s'y mettait. Bref, Sarah avait poussé la porte alors qu'elle finissait de lire son paragraphe, cependant elle n'eut pas le temps de dire ouf qu'elle rentrait dans quelqu'un et que ses affaires se retrouvaient éparpillés sur le sol. _ Oh je suis... Sarah s'était baissée et avait commencé à s'excuser avant de relever son regard sur l'homme bulldozer. Homme qu'elle connaissait, elle n'avait pas mis longtemps avant de reconnaître _ Gabriel ? Sarah avait attrapé ses affaires dans les mains de Gaby avant de se redresser. _ Pas assez longtemps. La jeune femme avait levé un sourcil intrigué, elle se demandait ce qu'il faisait là. Elle se souvenait très bien de la détresse d'Adam après son départ. _ Qu'est-ce que tu fais là ?

Let us alone !
Phoenix & Sarah
La famille c’est une chose que l’on ne choisit par. Sans doute adam aurait-il aimé vivre dans une autre famille, une autre histoire personnelle qui ne soit pas porté par la rancœur et la cruauté de son père. Mais s’il y avait bien une personne qu’Adam aimait plus que tout, dans sa famille, c’était sa petite sœur : Sarah. Cela Phoenix ne l’avait jamais mis en cause, même dix ans auparavant. Quand Adam parlait de sa petite sœur il avait cette flamme de fierté dans le regard, et le sourire aux lèvres. Il l’adorait, c’était une évidence, qu’importe qu’elle soit à l’original des maux des Harper. Phoenix ne comprenait pas vraiment cet attachement, sans doute parce que lui-même n’avait pas de famille. Il avait deux mères adoptives, qu’il avait trouvé à ses quatorze ans. Mais c’était déjà trop tard, il avait appris à s’occupait de lui-même et à ne rendre de compte à personne. Pas qu’il ne les appréciait pas, bien au contraire, il leur était reconnaissance de s’être portée garante pour lui, et d’avoir payé plus d’une fois sa sortie de prison. Sans jamais poser de questions, sachant qu’il ne servirait à rien de lui imposer des limites. Après être passé de foyer, en maison d’accueil, de famille plus terribles les unes que les autres, il avait eut de la chance de tomber sur elles. Mais trop tard, définitivement. Il n’avait aucun sentiment familiale. Il ne savait pas aimer. Et l’amitié lui était étrangère ; un véritable cas social.
Mais quand il sortait avec Adam à l’époque ce dernier parlait beaucoup de sa famille, tant et si bien que Phoenix avait compris l’importance qu’il lui portrait. Et à quel point il pouvait souffrir de voir cette famille se déchirer. Son père qui dédaignait sa sœur, la rendant responsable de la mort de sa femme. Son père qui exigeait de lui qui prenne sa suite sans chercher à savoir ce qu’il devrait faire. Son père qui – de manière détourné – était aussi à l’origine du départ de Phoenix sans un regard en arrière. Dans la dernière discussion – ou la dispute – entre Adam et Phoenix ce dernier avait été assez clair : Adam prendrait la suite de son père, serait exactement celui qu’il devait être, et que rien ne pourrait changer cela. Pas même lui. Véhément, cruel, sans doute injuste il était assez lucide. Adam et lui ne pourraient jamais être officiellement ensemble. Le père d’Adam l’aurait fait tué en apprenant que son fils était de la jaquette. C’était une évidence pour lui. Alors, pour le protéger, pour se protéger il s’était tiré.

Mais finalement le passé l’avait rattrapé. Et alors qu’il pensait simplement passer une après midi loin de tout, et de tout le monde, il se retrouvait happé par le regard clair de Sarah Harper. « Oh je suis... » Déstabilisée, perdue, perplexe. Elle croise son regard, et il voit y briller une lueur de stupeur pendant un instant. Il grimace. Adam ne lui a pas parlé de son retour, apparemment. Il ne doutait pas que les Harper étaient encore assez proche. Adam ferait tout pour sa sœur, et même durant ces dernières années cet amour sans borne pour elle ne devait pas avoir bougé. Il se tient là, toujours avec les livres de la jeune femme dans les mains qu’elle récupère avec un geste vif. « Gabriel ? » Il hoche la tête, ne prend pas encore la peine de lui faire changer son nom. Gabriel… l’être qu’il était avant. Le type qui était arrivé chez elle un soir de Juillet juste parce que Adam l’aviat mis au défis de venir . Le type qui avait fait l’amour à son frère un jour de tempête, sans que personne dans la maison ne s’en rende compte. Le type qui avait brisé son frère, finalement, sans plus de cérémonie. Putain. Sarah Harper. Sans doute la dernière fille qui ferait partie de son fan club, et elle aurait raison. « Pas assez longtemps. » Il grimace, mais lâche un ricanement moqueur. Envers lui-même. « J’vois que tu fais pas partie de mon fan club hein ? » Demanda-t-il, sarcastique sans vraiment attendre de réponse. Après tout elle avait des raisons de lui en vouloir. Autant que Adam, mais dans le regard de son amant (ancien amant) brillait encore une lueur du passé. Il l’avait bien vu lors de leurs retrouvailles. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Elle était intriguée, mais aussi méfiante, elle avait mis un pied de recul. Il mit sa main droite dans sa poche, pendant que l’autre portait le sachet avec les cookies, et inspira profondément. « J’pensais manger quelques cookies, ils sont délicieux. Tu en veux ? » demanda-t-il en lui désignant son sac. Certes, ce ne devait pas être véritablement le sens de son « ici » si délicat.
Etrangement sous le regard de Sarah il se sentait le devoir de lui dire la vérité. Pourquoi elle ? sans doute parce qu’elle avait souffert aussi de son départ, de manière détournée. Parce qu’elle avait vu Adam en souffrir, et qu’elle adorait son frère. « Mutation. J’ai eut le droit à un poste de professeur de Profilage. J’viens de rentrer à Oxford. » Mais je ne sais pas pourquoi combien de temps ; mais je ne reste pas ; définitivement… Il ne savait pas quoi dire de plus. Après tout lui même ne savait pas s’il voulait rester ici, ou pas. Ou peut être. Il prit un cookie, et le croqua, un geste de gêne et d’angoisse qu’il cachait assez bien. « J’ai croisé ton frère, il y a quelques jours. Vous avez l’air en forme. Comment vas-tu ? Tu étudie ici maintenant ? » demanda-t-il en tentant de prendre un air détaché. De cacher qu’à l’évocation d’Adam son cœur s’était emballé.