(inachevé) You're my strength (Willow & Hazel)

You're my strength
Hazel & Willow
Avec le retour de l'été, Willow devait mettre les bouchés doubles pour terminer sa thèse, son oral arrivant à grand pas. Elle était bien décidée à valider son diplôme pour pouvoir quitter les études et construire une vie d'adulte. Une véritable vie d'adulte - ou pas éventuellement - qu'elle partagerait entre le salon de tatouage, le Coffre, une possible place dans un des musées de la ville (ou alors elle continuera à travailler en tant que guide touristique) et Yoenai. Elle a eut quelques contact avec son ... sa meilleure amie ? Sa confidente ? Son ex-belle-soeur ? Son amante ? Elles n'ont pas eut l'occasion d'en discuter; de leur relation, de Paris, du fait d'avoir recouché ensemble, de William... tout cela est bien trop dur encore, trop récent. Le décès déclaré du frère jumeau de Willow date d'un mois à peine, et la jeune veuve reprend pied et goût à la vie, lentement. Bien qu'elles se voient assez souvent elles n'ont pas forgé les bases d'une possible relation. Et bien que Willow brûle de pouvoir se déclarer, elle continue les mots d'amour qui l'assaillent.
Elle fait sa vie alors, se plongeant dans la fin de ses études, sachant qu'elle sera à débarrassée de cela deux semaines plus tard. Mais la fatigue commençait à se faire sentir, et en cette journée de week-end elle avait décidé de profiter d'un instant de pause pour voir Hazel. Sa douce filleule qu'elle avait pris sous son aile dés l'arrivée de la jeune aveugle à Oxford. Elle l'avait adoptée comme une adorable petite soeur - soeur que Willow n'avait pas eut dans sa fratrie d'hommes viriles. Ses cinq frères, elle les aime à en mourir, mais une soeur lui avait manqué malgré tout. Hazel avait la douceur et la tendresse que Willow n'avait pas. Elle était brute de décoffrage. Mais avec Hazel elle avait apprit à être plus ou moins douce.

Ce jour-là, la jeune fille lui envoya un message à la sortie de ses cours, et Willow prépara de quoi faire un pique-nique au bord de mer avec sa filleule adorée. Elle monta sur sa belle moto - elle adore sa moto c'est un fait - et elle prit la direction de l'appartement d'Hazel, l'appelant quand elle fut sur place. Une étreinte, une bise, et les voila parties sur la moto de la jeune rouquine. Une heure de route, zigzaguant entre les voitures, et déjà l'air iodé fait sourire Willow. Elles arrivent sur une des plages de sable balayée par les vents. « On a de la chance, il fait beau ! » « Pour une fois ! » Déclare la rouquine en remettant ses lunettes de soleil sur son nez. Elle n'était pas très féminine, mais elle portait malgré tout un maillot dans l'espoir de voir sa peau prendre une teinte halée. Elle espérait que cela plairait à Yo.
Elles s'installent, posant les serviettes, les pique-niques, et se mettant à l'aise. Willow enlève son jean, ses converses, et son haut pour dévoiler un maillot deux pièces noirs très simple. « Bon dieu, il fait chaud. » Elle s'assoit sur la serviette et observe Hazel, sourire aux lèvres. « J'suis contente de te voir. Alors... As-tu parlé à tes frères ? Comment se sont passés les retrouvailles dis moi ? » Demanda-t-elle. Si elle connaissait Eliakim - un de ses clients - et qu'elle l'appréciait, elle était moins proche des deux autres. Elle connaissait les Dingoes, allant les voir avec les autres étudiants d'Arts Plastiques de temps en temps. Mais jamais elle n'avait parlé à Mischa. « La fin de l'année arrive. Stressée par les examens ? Pas trop j'espère. »  Dit-elle avec un sourire avenant. « Excuse moi, j'ai pas été vraiment présente ce dernier mois... J'ai eut... des problèmes familiaux. »  Dit-elle en grimaçant, le visage de son frère revenant derrière ses paupières closes.

You're my strength
Hazel & Willow
Willow aimait la mer, pourtant elle détestait le sable. Le sable c'est le genre de chose qui la démange, qui l'agace, qui la gratte. Ca s'incruste partout, que vous soyez sèches ou mouillée, et durant les trois jours après votre petite session bronzage, vous trouvez encore des grains de sables dans la raie de vos fesses quand vous vous douchez. C'est insupportable, pourtant elle peut pas s'empêcher de foutre ses mains dedans pour jouer avec, commençant déjà à creuser des petits trous, et à faire des petites mottes de sable comme des pseudos-châteaux forts qu'elle est prête à construire. A ses côtés, Hazel dévoile un maillot qui ressemble fort au sien, et posant un regard attendri sur la jeune femme, Willow se rend compte qu'elle est vraiment jolie. Malgré son regard bien trop clair, prouvant qu'il y a quelque chose chez elle de brisé. Willow la trouve magnifique, Hazel, et elle voudrait qu'elle soit un peu plus confiante. Pour le moment, c'est elle qui prend soin d'elle, qui la protège du monde, des autres, de tout ce qu'elle peut. Comme une grande soeur, parce qu'elle l'aime comme cela. « Je suis heureuse de te voir aussi, ça m'a manqué ! Ecoute, ça s'est bien passé, ils sont adorables. Je n'ai pas encore vu Aedan, j'essaye d'entrer en contact avec lui. Mischa m'a prévenu qu'il risque d'être un peu moins facile à approcher... » Elle est heureuse de l'entendre. Elle ne connait pas bien la famille Crowlley - uniquement via les réseaux sociaux et encore Willow n'en a cure de tout ce qui se dit sur ce genre de site. Mais elle est heureuse d'apprendre que cela s'est bien passé avec Hazel. La demoiselle méritait d'être entourée d'une famille qui saurait la rendre heureuse. « Tu es adorable, Hazel. Il t'aimera c'est sûr. » Lâche la Leah-Rose avec un sourire entendu. Elle ne peut pas croire qu'on ne puisse pas aimer Hazel. Sauf si on est fou. Ou inhumain. Ou les deux.

Installées, elles commencent alors à parler de tout et de rien, leurs voix chaleureuses s'élevant dans les airs autour d'elles. Il n'y a pas grand monde sur la plage - sans doute à cause du léger vent ou parce que les Anglais ne sont pas très « je vais me baigner au mois de juin » finalement. « Stressée à mort, et toi alors ? » Willow lui prend la main et la sert pour lui donner de la force, lui assurer que tout irait bien, et qu'elle ne doit pas s'inquiéter. « J'passe ma soutenance dans quelques jours. Ca va l'faire, j'veux pas partir avec un noeud dans le ventre. J'ai taffé comme une malade, et là c'est la dernière ligne droite. Ca doit le faire ! » Dit-elle avec sa hargne habituelle, une manière pour elle de se motiver, de se rassurer, et d'être sûre que personne ne se mettra sur son chemin. Les années d'étudiantes seront bientôt du passé, et elle entrera parfaitement dans la vie active. Elle a hâte, bien qu'elle ne sache pas encore ce que cela allait donner. Elle continuera son métier de tatoueuse, et de guide sans doute. Histoire de terminer de rembourser le prêt pour le Coffre. Mais après ? Après elle en sait rien.

Pour le reste, cela fait longtemps qu'elle n'a pas vu Hazel, et elle est prise d'une vague de remord. Elle n'aime pas passer aussi longtemps sans voir sa filleul - encore moins depuis un an. Mais elle n'a pas vraiment eut le choix. Et sans doute parler de ces derniers jours à Paris, de William, de Yoenai, à Hazel lui ferait du bien. Elle sent encore la boule d'émotion dans sa gorge quand elle pense à son frère. Ca passera, sans doute, avec le temps. « Tu n'as pas à t'excuser pour ça. J'espère que ça va mieux. Si t'as besoin d'aide, ou d'en parler, n'hésite pas. » Elle regarde le sable qui coule de sa main, et elle soupire. « Je... Je t'ai déjà parlé de William ? Mon frère jumeau, celui qui était militaire ? » Commence-t-elle, sachant qu'il était facile de se perdre dans toute sa famille : 4 frères, et une fille, les noms se mélangeaient pour ceux qui ne connaissaient pas les Leah-Rose. « Ils l'ont finalement retrouvé, et rapatrié au pays... en France. Il voulait être enterré en France. Je... J'ai dû m'occuper des papiers, de tout ce bordel, parce que c'était trop dur pour ma mère. Ca faisait deux ans qu'on avait pas... La moindre nouvelle, et elle avait encore de l'espoir. Pas moi. Alors j'men suis occupée. » Elle tente de parler d'une voix monocorde, de contenir son émotion, mais les larmes se mettent à couler, et elle inspire profondément pour ravaler ses sanglots, utiliser le revers de sa main pour essuyer les gouttes salées de ses joues. « J'étais à Paris jusqu'à la semaine dernière pour ça. Ca ira... J'veux dire. Au moins on sait, et il repose en paix maintenant. Il est rentré au pays. » Dit-elle en se tournant vers Hazel, un sourire triste sur les lèvres, mais malgré tout rassurée. « C'pas très joyeux, j'suis désolée de t'embêter avec ça... »

You're my strength
Hazel & Willow
« J'espère. » Willow sourit devant la modestie et le manque de confiance d'Hazel. C'est un de ses traits de caractère qui la rend le plus adorable, mais aussi la plus vulnérable et pour cette raison l'américaine l'apprécie et l'exècre. Elle aimerait parfois qu'Hazel soit plus sûre d'elle, qu'elle voit combien c'est une fille géniale, bourrée de qualités et qui a énormément à donner aux gens autour d'elle. Elle pourrait faire de grandes choses, la jeune femme en est persuadé. C'est rare qu'elle prenne autant quelqu'un en affection, surtout quelqu'un qui est son exacte opposé, mais elle était persuadée qu'il était impossible de ne pas aimer la jeune Hazel. Elle était gentille, douce, et à l'écoute des autres, elle ne se mettait jamais en avant, et ne poser jamais de question sans qu'elle soit sûre de pouvoir le faire. Elle ne voulait pas mettre les gens mal à l'aise, ou les gêner. Elle s'effaçait pour leur laisser une place au soleil et qu'importe si elle devait resté au froid et à l'ombre. Mais Willow tentait de lui faire comprendre qu'il y avait du soleil pour tout le monde, et qu'elle ne devait pas simplement s'oublier elle-même. Elle méritait d'être heureuse, d'être aimer, d'être écouter elle aussi par les autres.

Et Willow adorait ces instants passés avec elle. Hazel l'avait adoptée avec facilité, et Willow pouvait sans doute se targuer de la mettre en confiance; tout du moins essayait-elle au maximum. Alors quand elle l'entend encore douter concernant ses frères, elle ne peut que sourire et secouer la tête, refusant de croire que ces derniers ne pourront pas simplement faire une place à leur petite soeur dans leur quotidien. Au pire, il lui resterait Willow qui l'aimait véritablement comme une soeur. Et la conversation échoue sur les examens, Willow terminant son année et son diplôme alors qu'Hazel commence à peine. « Les doigts dans le nez alors ! Tu vas gérer j'en suis sûre. » « De même pour toi ! Sache en tout cas que je ne quitterai pas la ville. J'ai encore le job de tatoueuse, et j'me sens bien ici. Alors je t'abandonne pas. » Dit-elle tout de même, désirant rassurer la jeune femme sur ce point. Elle avait bien trop d'amis et de projets ici à Oxford pour penser quitter la ville. Et puis où irait-elle ? A Londres avec son petit frère ? A Chicago ou à Paris ? Sa famille était éparpillée aux quatre coins du monde, mais c'est ici qu'elle se sentait à sa place. Alors pourquoi vouloir partir ?

Enfin, elle en vient à parler de la mort de son frère jumeau, officielle à présent, qu'elle a enterré à Paris. Un week-end incroyablement surprenant, et riches en émotions dont elle revenait à peine, ne sachant comment tout analyser, et tout comprendre. « Tu m'embêtes pas. Il repose en paix désormais, tu as bien fait Wi. » Elle sourit doucement, et hoche la tête; avant de regarder Hazel et de lui remettre une mèche de cheveux derrière l'oreille. « C'est vrai que tu es très croyante toi. J'me dis que mon frère doit être au paradis, ou qu'il nous suit et prend soin de nous. C'possible tu crois ? Ca m'rassure de le penser en tout cas... » Avoue-t-elle en baissant le regard pour jouer avec ses mains, les tapant l'une contre l'autre pour faire voler le ciel. Son frère lui manquera, c'est un fait, mais elle est en paix à présent sachant qu'il ne souffre pas, ou qu'il ne souffre plus. « T'as pu voir Paris, c'est aussi beau qu'on le raconte ? » Elle sourit, et se laisse partir en arrière, s'allongeant sur les coudes pour profiter un peu de la lumière pâle du soleil d'été. « J'grandis à Paris. On a quitté les Etats-Unis quand j'avais huit ans, et on s'est installé dans la capitale. J'adore Paris; enfin j'adorais ça quand j'étais plus jeune - maintenant j'préfère Oxford y a une ambiance ici qui n'existe pas en France. J'crois qu'en France ils sont trop... Râleurs, ou boudeurs, j'sais pas. Ils écoutent pas les règles et après ils râlent parce que les autres les écoutent pas; ils manquent cruellement de logiques. » Dit-elle, déblatérant parce qu'elle aime parler de la France, et parce qu'elle aime combler le silence. « Mais j'peux pas nier que c'est le plus beau pays qui soit. Paris c'est vraiment... Unique, et magnifique. Et t'sais quoi ? J'ai vécu onze ans à Paris et j'suis jamais allée sur la Tour Eiffel. Ca craint non ? »  dit-elle avec un rire dans la voix. « Tu voudrais y aller un jour ? »