L'attrape coeur.

The story of my life

« Regarde toi Lilly, tu es de plus en plus belle. » Ses mains entre les siennes, il la regarde en souriant. Il a vieillit, et sous ses yeux on lit le temps passé, les années marquées sur sa peau fatiguée. Du bout de ses doigts abîmés, il glisse une de ces mèches brunes derrière l'oreille de l'enfant, de cette femme qu'il ne reconnaît plus. Il fut un temps où elle s'asseyait dans l'herbe devant la maison, qu'elle s'inventait des histoires, et glissait des fleurs blanches dans ses cheveux défaits. Il aimait cette innocence qu'il lit à nouveau dans ses yeux quand elle se serre dans ses bras en souriant. « Tu m'as manqué. » Sa voix est une murmure remplit de vérité. Il lui a manqué, terriblement. Elle aimerait rentrer plus souvent, mais le chemin jusqu'à lui est parfois long, nécessitant souvent de l'argent qu'elle n'a pas. Il dit peu importe, il dit qu'il préfère recevoir les lettres qu'elle lui envoie, couverte d'anecdotes qui le font rire ou sourire. Il aime l'imaginer blanche colombe au milieu de ce troupeau de loup hébergé par Oxford. Il aime savoir qu'elle s'y sent bien, qu'elle a finit par y trouver une place. L'enfant devient femme, le bourgeon s'épanouit pour devenir cette fleur aux couleurs vives. « Va nous chercher à boire et rejoins moi au salon, tu dois avoir des tas de choses à me raconter. » L'odeur de la pièce est enivrante tant elle est familière, et Lilly suit du regard cette ombre paternel. Elle aime le désordre qu'il laisse un peu partout, la vaisselle qui s'empile dans l'évier, et les cadavres de repas entamés que le chien s'empresse de terminer. Son père à toujours été proche de cet animal qui grognait sans cesse devant ceux qui l'approchaient. Comme si, a une période, il avait été capable de chasser le brouillard dans sa tête. Une sorte de sauveur silencieux.

Assit sur le canapé, son père s'est assoupit quand Lilly s'approche et dépose une bière devant lui. Ses traits semble apaisés, et son souffle chaud s'échappe bruyamment d'entre ses lèvres. Elle a toujours aimé l'entendre respirer fort. Devant lui, elle dépose la bière qu'elle était allée lui chercher, avant de se laisser tomber à son tour dans un des canapé, une canette entre ses doigts de poupée. Elle s'apprête à sortir de son sac de quoi travailler, elle, cette princesse éprise de savoir, quand le souffle de son père s'arrête. Il la regarde et porte le liquide froid a ses lèvres. Aussi loin qu'elle se souvienne, elle l'a toujours vu boire de l'alcool assit dans son canapé. Ce père protecteur. « Lilly, es-tu heureuse ? » Il en a toujours rêvé, de la voir devenir femme malgré la disparition de cette mère tant aimée. La voilà grande, effleurant des doigts des gens qu'elle n'aurait jamais pu rencontrer. De la tête elle affirme que oui, elle est heureuse à présent, qu'elle la toujours été après tout. Éprise de la terre entière, amoureuse du monde et des gens autour. « Es tu amoureuse Lilly ? »


Debout face à Rose, Lilly écoute sans vraiment la regarder. Parfois, elle rit doucement en écho à son rire à elle. Rose à ses cheveux blonds en cascades sur ses épaules. Rose et son sourire à faire battre tous les coeurs. Elle est tellement différente de tout ces gens autour d'eux, de ces silhouettes persuadées de ne devoir se mélanger qu'avec les gens de leur rang, de devoir rester unis contre ces pauvres gens. Ils ont cette manière méprisante de regarder, cette arrogance désarmante. Ils sont tristes. Mais Rose est différente,, Rose est rayonnante. Rose est plus belle que toutes les autres autour, quand elle agite les mains pour appuyer ses propos. Il est des gens qu'il semble évident de devoir croiser. Rose est à Lilly ce que le jour est à la nuit. Deux opposées pourtant indissociables. Pourtant face à elle, Lilly ne la regarde plus, elle se contente d'écouter, le regard posé sur cet extérieur abritant tous les spécimens masculins, superficiels et arrogants qu'Oxford peut accueillir. Les splendides. Parfois quand ils s'invitent à la bibliothèque, elle se surprend à les observer, finalement incapable de comprendre leurs manières. Elle est l'oiseau s'ils sont les loups, et avec le temps, elle a finit par choisir des chemins qui ne la forçait pas à les fréquenter. « Oh, Wes. Qu'est-ce que tu fais là ? » Le regard de Lilly bascule et un instant son coeur s'affole. Le loup s'approche, et son odeur emplit soudain l'endroit. Elle aime autant qu'elle déteste les moments où il vient voir Rose. Il ne la regarde pas, il ne semble même pas faire attention à sa présence, et Lilly sentirait presque sa peau trembler, troubler par la colère, face à ce vilain, et le trouble maladroit qu'il fait naitre dans son ventre. Elle voudrait qu'un jour, un instant, il ouvre les yeux et accepte de la voir autrement que comme cette chose jamais loin de Rose. Un objet fragile et sans interet. Il est le frère protecteur, l'être sans scrupules.. Alors elle souffle, et finit par s'éloigner, les laisser pour ne plus être de trop, pour qu'il cesse de faire comme si elle n'était pas là. L'arrogant qu'elle m'éprise, et qui pourtant accapare son esprit.
Elle écrira pour qu'il disparaisse un peu, que son imagine tangible le devienne un peu moins.
Elle écrira son nom et ceux des autres, jusqu'à ce qu'il ne dérobe le cahier.
Et que le jeu puisse commencer.