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 (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.

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Eliakim A. Crowlley




Eliakim A. Crowlley
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MessageSujet: (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.   (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent. EmptyLun 29 Déc - 0:03

Rae & Eli. Mon coeur & Bébé

« La folie ne s'explique pas, elle se ressent. »

La musique retentit dans des oreilles, le fait danser encore et toujours alors que les minutes et même les heures défilent. Nous sommes le vendredi soir, Eliakim pour se changer les idées est en boite où une musique du genre techno passe en boucle. Déjà bien imbibé d'alcool, il marche pourtant jusqu'au bar et commande un autre verre qu'il avale cul sec, assoiffé par toute cette chaleur et à force de danser. Une jeune femme l'approche, lui sourit mais il ne lui sourit pas en retour. Pour tout avouer il n'a que Alice en tête et ce soir, il veut juste s'amuser et se changer les idées. Certainement pas ramener quelqu'un chez lui. Alors il repart sur la piste danser, sans faire attention à la jeune fille qui affiche un air déçu sur le visage. Sa musique préfère passe, il croise quelques étudiants qu'il semble reconnaître mais, restant dans son délire il ne fait même pas attention aux visages connus.

Pourtant la fatigue se fait sentir après une journée de travail. Aux alentours de cinq heures du matin il sort de la boite, pas frais et la chemise à moitié ouverte. Il salut les hommes de sécurité qu'il connaît bien maintenant. Il trace dans les ruelles désertes d'Oxford. Le froid lui mord les joues, ses lèvres sont fendues et il tremble. Pourtant il semblerait que la température en dessous de zéro ne l’atteins pas si on juge son air heureux et souriant. En titubant légèrement il s'arrête devant une petite épicerie de nuit pour acheter une bouteille d'eau ainsi qu'un grand sandwich au poulet. Il paye et reprend sa route, dégustant ce maigre repas sans même faire attention aux ombres autour de lui. Alors qu'il avale la dernière bouchée de son sandwich une main se pose sur son épaule alors qu'il se retourne aussitôt.

Le premier coup tombe au coin de son menton, par réflexe il recule et porte sa main droite sur son visage. Son agresseur pose une main contre la poche du professeur, signe qu'il veut son porte monnaie et la maigre somme qu'il contient. Eliakim lui donne un coup de coude en plein visage et se prend un coup de poing au coin du nez en contre-partie. Mais son agresseur lâche l'affaire et par en courant, laissant le trentenaire sonné, un goût de sang dans la bouche et le nez bien amoché.

Par chance il est proche de son appartement. Une seconde pour vérifier qu'il a toujours ses clefs, son portable et son porte monnaie avant de reprendre la route, se massant doucement le coin du visage après les coups qu'il vient de prendre. Il arrive rapidement chez lui, déverrouille la porte d'entrée et ferme à clef une fois chez lui. Son petit chien, Summer lui saute dans les bras. Il lui embrasse le crane en grimaçant, son nez est enflé et douloureux. Il repose son petit chien et marche jusqu'à la salle de bain pour regarde l'étendue des dégâts dans le miroir. Un beau bleu commence à recouvrir le coin de son menton jusqu'à sa joue. Son nez est rouge, une marque violette traverse l'arête de son nez. Son visage est barré par une trace de sang partant de son nez et terminant son chemin sur sa chemise, tachée et bonne pour le recyclage. Il soupire l'enlève et ôte le reste de ses vêtements pour prendre une douche froide.

Il se savonne et efface toute trace de sang, l'eau fraîche lui fait du bien, surtout là où il a prit les coups. Alors épuisé, il sort de la cabine de douche et attache une serviette autour de sa taille. Plutôt que se coucher il marche jusqu'au salon et s'allonge sur son canapé avant de se couvrir avec un plaid blanc qui traîne au milieu des coussins. Aussitôt Summer, Jack Russel de six mois, saute sur son maître, se colle à son torse et s'endort dans une bulle de chaleur. En regardant la télévision Eliakim sent le sommeil se saisir de lui et, dans la lumière d'un dessin animé il s'endort.

Le professeur sursaute alors que quelqu'un sonne à la porte. Summer bondit sur ses pattes et court jusqu'à la porte d'entrée. Le trentenaire, encore endormi marche jusqu'à l'entrée de son appartement. Une violente gueule de bois barre son front et une douleur lancinante l’empêche de réfléchir convenablement. Une fois arrivé il regarde par le Judas qui est la personne qui ose le déranger. Rae. Bon ok il l'épargnera pour aujourd’hui. Avec un petit sourire il déverrouille et ouvre la porte d'entrée. Toujours en serviette, les cheveux en pétard, le visage cabossé et un air assommé sur le visage, il va l'effrayer.

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Rae I. Fitzpatrick




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MessageSujet: Re: (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.   (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent. EmptyVen 2 Jan - 3:22


La folie ne s'explique pas, elle se ressent
eliakim & rae

Une trace rouge et ronde sur la table basse comme vestige de la veille. A ses côtés, une bouteille de vin vide trône. Un peu plus loin, c’est un verre à pied qui s’affiche. Encore une fois, j’ai passé la soirée seule, ordinateur portable sur les genoux alors que la télé crachait des images dans le fond. Je me demande ce qu’il m’arrive ces derniers temps, ne comprends pas pourquoi (et comment) j’ai perdu l’envie d’avant. J’ai l’impression d’avoir constamment un goût amer dans la bouche, un arrière-goût qui ne s’explique pas. Ca me pèse sur les épaules, s’abat sur mon esprit sans aucune raison, m’abruti. Ça m’abruti, voilà, cette situation. Je ne digère pas d’être revenue à Oxford sur un coup de tête. Je m’en veux de ne pas être restée en Pennsylvanie. Certes, j’y enchainais des boulots à la con. Passais mon temps à me faire licencier (ou plutôt à démissionner). N’avais pas de réels revenus. Mais j’étais libre, là-bas. J’avançais selon mon bon vouloir, sans avoir à suivre toutes ces normes et tous ces protocoles qu’on nous inflige, ici, à Oxford. Au début, je m’étais dit que ça allait aller, que j’avais eu l’habitude petite et que ça allait revenir. Mais à la vérité, à présent, j’ai l’impression d’étouffer. D’évoluer dans un monde que je ne reconnais plus et qui ne me veut plus. Je soupçonne Aisling d’avoir lâcher mon nom pour ce poste, juste pour le plaisir de m’emmerder une nouvelle fois. Car c’est à elle que je dois mon retour et ne sais pas encore si je dois la remercier ou la haïr. Ca dépend des jours. Et aujourd’hui, je décide de la détester. Je la soupçonne, aussi, d’avoir discuté avec la comptable pour qu’elle flingue les comptes et m’oblige à reprendre contact avec Clyde. Je la soupçonne, encore, d’avoir fait en sorte que Miro soit toujours dans les parages à mon retour. Je divague. Vague. Me doute que ce n’est pas le cas, que c’est juste une idée à la con. Mais au réveil, c’est comme ça, j’en veux au monde entier.

J’en veux au monde entier, voilà, sauf à Eliakim. Elia’, c’est l’ami de toujours. La bonne bouille qui se pointe lorsque tout va mal. Celui qui tente de me rassurer, de me dire que ce n’est qu’une question de temps pour que ma réputation d’ancienne POSH ne fasse son effet. Il a raison, je sais. J’ai déjà vu quelques têtes se retourner, des visages s’éclairer alors que je dépasse les individus sur le sol d’Oxford. Mais ce n’est pas assez, ce n’est pas comme avant, du temps que j’étais étudiante. D’un coup de pied, je dégage la couverture de mes jambes, me lève enfin du canapé – j’y ai encore passé la nuit. Râlant, avançant à tâtons, évitant les objets parsemant le sol, je me glisse tant bien que mal dans la salle de bain. L’eau de la douche apaise mon esprit, me vide de toutes pensées néfastes, me fait oublier le mal-être qui m’a pris au réveil. J’en rigolerai presque, de mes sauts d’humeur, me dis qu’il me faut quelque chose d’actif pour l’après-midi. Sortant de la douche, je retourne dans le salon, avalant les restes de charcuterie trainant sur la table basse. Dégueulasse. Je grimace, me demande comment les français peuvent bien aimer un concentré de gras. Me demande comment ils peuvent bien avaler ça. Pourtant, le goût du salé m’a donné l’eau à la bouche et je rêve d’un petit déjeuner Irlandais. Je rêve de retrouver toutes les saveurs de mon pays, un pays fier et conquérant. Un tour dans mon frigo me renseigne que je n’ai rien à portée de main, strictement rien. Je fais la moue, peste un instant, râle contre mon inaptitude à faire les courses en temps et en heure. Laissant la table basse en plan, j’attrape mes clés et claque la porte en sortant de l’appartement.

Il m’en faut peu pour décider d’acheter deux « breakfast rolls », remplis de bacon, de röstis et de saucisses. Un pour moi. L’autre pour Elia’. Le professeur de biologie habite à deux pas d’ici et j’ai bien l’intention de lui rendre visite. Je me rends à son appart’, sonne à la porte. De l’autre côté de la porte, ça s’agite. J’entends Summer lâcher un court aboiement, l’entends venir jusqu’à la porte. J’en souris, me dis que je déteste les chiens (et autres animaux) sauf lui. J’ose dire que je les déteste à défaut de lui dire que j’en ai peur – j’ai eu la chance de voir Summer bébé, la peur s’est évaporée. La porte finit par s’ouvrir, laissant le chien s’échapper au dehors. Je m’accroupis, lui caresse le haut du crâne tout en maintenant le sac avec la nourriture en l’air. L’homme grogne, je relève la tête, le découvre. « Jesus Mary and Joseph ! » On retient une éducation basée en Irlande où les écoles primaires étaient privées et catholiques. Si je ne suis pas pratiquante, les mœurs de mon pays sont tout de même ancrées. « Mon cœur, qu’est-ce que tu as encore fait ? » Je le dévisage, regarde d’un air affolé les blessures qu’il affiche. J’en secoue la tête, me demande où il a encore traîné avant de le pousser dans son appartement jusqu’au canapé. A le voir, je décide de lui épargner un discours assommant. Il est bientôt midi mais vu sa tête, je me dis qu’il ne doit pas réellement être là. Plutôt à mi-chemin entre le monde réel et celui de ceux qui ont la gueule de bois. Il sent l’alcool à trois mètres malgré une odeur de propre. Je laisse les « breakfast rolls » sur la table, l’invitant à manger s’il le veut. Summer sur les talons, je me dirige vers la cuisine, dégotte des glaçons que je me mets dans un torchon qui me semble propre. « Mets-toi ça sur le nez. Tu vas avoir un énorme bleu Elia’. Sérieux, qu’est-ce qu’il t’a pris… » Je soupire, m’installe sur à ses côtés. Mon genou accroche la serviette qu'il porte autour de la taille, serviette qui glisse. Mais je m'en moque, ne relève pas, car il n'a jamais été question de ça entre nous. Je m'approche un peu plus de lui, caresse le contour de sa coupure. Il grimace légèrement, j’en grimace aussi. Dieu que ça doit faire mal.
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Eliakim A. Crowlley




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MessageSujet: Re: (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.   (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent. EmptySam 3 Jan - 22:15

Rae & Eli. Mon coeur & Bébé

« La folie ne s'explique pas, elle se ressent. »

Le bruit de la serrure raisonne dans sa tête comme un écho. Tout tape dans son crane si bien qu'en ouvrant la porte d'entrée il porte sa main droite à son visage. Il essaye de calmer la migraine violente, mais rien ne fait effet. Summer se glisse entre les jambes de son maître pour accueillir Rae. Eli' se rattrape au mur au risque de tomber à cause de la joie trop présente de sa boule de poil. Son nez le fait souffrir, sa joue est enflée et sa paupière gauche a tellement doublé de volume qu'il ne voit quasiment rien de cet œil. « Jesus Mary and Joseph ! » Crie son amie en voyant dans quel état se trouve le grand et fier chercheur en biochimie. Tu parles, il ressemble à un vieil ivrogne ramassé dans un caniveau. C'est limite si les voisins ne lui donneraient pas la pièce en passant. Il rit de son propre sort en lâchant un chuuuuuut murmuré. Laisse la Sainte Trinité où elle est... Voudrait-il lui dire, mais il est incapable de parler. Voila que sa migraine tape encore, il est persuadé que des petits bonhommes allument des marteau-piqueur dans son crane, c'est pas possible d'avoir aussi mal.

Elle entre, affolée elle s'approche de lui. Il titube, ne la voyant que d'un œil. « Mon cœur, qu’est-ce que tu as encore fait ? » Elle n'attend pas sa réponse et le pousse jusqu'au canapé. Il s'assoit, lourd comme un poids au milieu des coussins. Elle pose deux paquets sur la table basse, une odeur de junk food envahit ses narines alors qu'il avance son visage vers les deux paquets pour respirer le parfum à plein poumon. Il meurt de faim, pire encore il pourrait manger un bœuf mais voilà que Rae revient avec un torchon dans la main. Elle s'assoit à ses côtés alors qu'il tourne son visage vers elle et qu'il sourit, touché par ses gestes. Elle semblerait être une mère dorlotant son enfant alors qu'il est malade. « Mets-toi ça sur le nez. Tu vas avoir un énorme bleu Elia’. Sérieux, qu’est-ce qu’il t’a pris… » Il prend ce qu'elle lui tend. C'est froid, ça lui fait du bien alors qu'il le pose sur son nez. Il grimace un instant, ça tire ! Elle accroche la serviette qui tombe, il se retrouve nu comme un ver mais ça ne semble pas les déranger. Elle s'approche de lui un peu plus et touche une des coupures qu'il porte sur le visage. Il sursaute de douleur, elle grimace également.

En grognant il attrape un coussin et le pose sur son intimité afin de la cacher. Pas par pudeur, seulement par respect. Il n'existe rien entre eux et certainement pas du désir. Rae est comme sa sœur, il l'aime sans aucun désir charnel même si elle est une femme magnifique là n'est pas la question. Il aurait l'impression de commettre le péché d'inceste si un jour, par le plus grand des hasards, elle se retrouvait dans son lit. « En sortant de boite hier un... Mec m'a attrapé et a voulu me voler mon porte-feuille. Je me suis défendu, voilà à quoi je ressemble aujourd'hui. » Il repose le torchon plein de glaçons sur la table basse et se lève, le coussin toujours sur les parties génitales. Il marche jusqu'à la chambre comme un automate et sort de sa commode un caleçon ainsi qu'un tee-shirt trois fois trop grand pour lui. Il enfile le tout, sans crainte d'avoir froid. L'alcool ou du moins les restes de boisson du diable le réchauffe pense-t-il en souriant.

Une fois fait c'est à la cuisine où il se rend pour attraper deux verres, deux assiettes et aussi une boite d'aspirine. « Tu bois quoi Bébé ? » Ce surnom qui pourrait faire penser qu'ils sont en couple, mais il n'en est rien. Leur relation amicale ne date pas d'hier et surtout, au début c'était comme un jeux entre eux. Ils ont commencés à s’appeler ainsi devant tout le monde. Beaucoup les pensait ensemble, avant de se rendre compte qu'ils sont comme frère et sœur. Ces surnoms... Il ne peut pas expliquer pourquoi ils continuent de s’appeler comme ça, mais ils ne changeraient cette situation pour rien au monde. Avec quelques bouteilles sous le bras, le voilà posé sur le canapé aux cotés de son amie. « J'ose croire qu'il est dans le même état, je l'ai bien amoché. » Non sans une pointe de fierté il leur verse de quoi boire dans un verre et pour lui, plonge un cachet d'aspirine dans son propre verre. Ayant l'espoir, fou, que cela fera effet. Reconnaissant il repose sur son nez le bout de tissu avec les glaçons. « Comment tu vas toi ? » Il lui sourit en posant sa question avant d'attraper un petit miroir qui traîne sur la table basse. Il regarde un instant son reflet et soupire, il et également sa main droite devant sa bouche et souffle pour sentir son haleine. Whisky, vodka et tabac froid... Autant dire qu'il est au top de son sex appeal. Il attrape les deux poches et en donne une à Rae. « Merci pour tout. Tu es bien la seule personne que je voulais voir. Alors, qu'est ce qui t’emmène ici, auprès d'un ivrogne ? » Il sourit en la regardant, encore assommé par l'alcool. Il n'existe aucun jugement entre, ils se sont mutuellement vu dans les moments les plus embarrassants de leur vie. Preuve alors qu'il sent l'alcool, la transpiration et qu'il est cabossé malgré sa douche elle reste avec lui. Il la regarde un instant, de sa main droite il lui caresse la joue tendrement, pas comme un amant, seulement comme un ami.

Qu'est ce qu'il c'est passé la veille ? Il ne pouvait pas se faire agresser comme ça, ça ne lui ai jamais arrivé et ce n'est pas normal. Eliakim fait pratiquement deux mètres, sa taille et sa carrure assez imposante calme toutes les personnes voulant s'en prendre à lui. Il sait que, en voyant l'homme plein d'alcool certain auraient pu s'en prendre à lui mais c'est bien inhabituel. Il repense à la soirée de la veille. Il n'a dragué personne ou du moins pas longtemps. Le petit ami d'une femme ? Non. Il était trop imbibé d'alcool pour plaire à qui que ce soit de toute façon. Il pense un instant que son agresseur l'a sûrement repéré dans la boite, mais qui ? Il aurait du voir son visage. Sans compter les litres de boisson qui ne l'ont pas aidé à repérer une personne louche. Bref, il a toujours ses affaires et seul son visage est touché. Au pire Alice ne l'approchera plus... Voila pourquoi il a bu comme un ivrogne en manque hier soir. Leur dispute, la violence, ses paroles. Il voulait oublier

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MessageSujet: Re: (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.   (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent. EmptyJeu 15 Jan - 15:09


La folie ne s'explique pas, elle se ressent
eliakim & rae

Il lâche le maitre mot de la journée, un chuuuuuut murmuré entre les dents, douloureux. Je connais les gueules de bois, ce lent et interminable battement de sang contre mes tempes. Je sais la peine et le sentiment de mal être, l’envie de rester caché sous les couvertures, se disant qu’on va mourir, que « plus jamais », que c’était vraiment la dernière. Mais on a tôt fait d’oublier. D’oublier les promesses. D’oublier la douleur. Parce que ce l’alcool apporte, c’est la possibilité d’oublier autre chose. Quelque chose qui tient à cœur. Une blessure plus profonde. La blessure de l’instant. Alors, pour le moment, tandis qu’Elia’ vacille sur ses jambes, je m’en veux. Je m’en veux de m’être emportée, d’être partie dans les aigus, d’avoir juré. Promis, la prochaine fois, je me tais et garde le volume un peu plus bas.

Je grimace, découvre ses blessures d’un peu plus près, me dis que j’aurais mieux fait de ne pas y toucher. Je ne sais pas réellement ce qui m’a pris, de mettre mon doigt dessus – comme une pulsion morbide. Il en a sursauté, en a profité pour se couvrir comme il le pouvait ; mes yeux sont rivés sur ses lèvres. J’ai soif d’entendre son explication, la raison de son état, les moindres détails. Pourtant, dans le même temps, j’ai envie de lui dire qu’il peut garder le silence, qu’il peut en discuter plus tard. Apres tout, il n’est pas nécessaire de toujours parler, de mettre des mots sur ses sentiments, d’expliquer la moindre chose. Je peux attendre. Je peux garder le silence, comme ça, par respect. Et aussi parce que ça le fera moins souffrir, lui évitera de penser et de parler. Il finit pourtant par ouvrir la bouche, par lâcher quelques mots. Du coin de l’œil, je vois sa lèvre enflée bouger – pétard que ça doit faire mal. « En sortant de boite hier un... Mec m'a attrapé et a voulu me voler mon porte-feuille. Je me suis défendu, voilà à quoi je ressemble aujourd'hui. » Je sais qu’il tente d’en sourire, de se dire que ce n’est pas grave. J’en souris mollement – triste sourire à moitié perdu – je n’aime pas le voir ainsi. M’enfonçant un peu plus dans le canapé, je m’appuie sur l’accoudoir et le regarde s’éloigner vers sa chambre. Il a la démarche bancale et incertaine ; il aurait mieux fait de demander ce qu’il voulait, j’y serai allée.

Vraiment. J’y serai allée. I’m just a soul whose intentions are good. Vraiment (encore), juste parce qu’Elia’ est un cas à part. Je ne suis pas connue pour être délicate et des plus sympa. Mais avec lui, c’est différent. Dès la première fois, c’était différent. Une entente amicale, des plus simples, bercée par quelques sourires et un échange où se regarder est suffisant. Une entente douce, en contre-courant de mes pensées. Le trentenaire est ma mélodie, celle qu’on chante pour endormir. C’est un parfum enivrant, qui aide à endormir, sans avoir à descendre une boite de Lexomil. Je repense à notre rencontre, la première, à nos regards amusés et enfantins. « Tu bois quoi Bébé ? », lâche-t-il depuis la cuisine. Je me redresse sur le canap’, lui répond simplement par un « Du jus de cranberry mon cœur. » Cranberry. Canneberge. Du pareil au même. Il revient avec une bouteille en main, me sert un verre et me le tend. Toujours aussi galant même après une nuit difficile. J’en souris niaisement, ne comprends pas mon comportement. Avec lui, je redeviens définitivement gamine. J’en oublie mon mal être, mon envie de tout envoyer claquer, comme ça, sur un coup de tête. « J'ose croire qu'il est dans le même état, je l'ai bien amoché. » S’il n’était pas à ce point amoché, je lui aurai surement tapé l’épaule pour lui dire qu’il est con. Mais je me retiens, le regarde remettre sa poche de glace sur la tête. « Dis-toi aussi que lui, il ne m’a pas à ses cotes. » J’en rigole presque, me dis qu’il doit certainement avoir quelqu’un près de lui. A moins que, trop alcoolisé, il ne garde aucun souvenir de la bagarre. A moins que, triste célibataire, il se retrouve à hurler à la mort devant son chien. Qui sait ? « Comment tu vas toi ? » Le professeur de biologie me tire de mes pensées. Pour toute réponse, j’hausse les épaules. Je vais toujours bien, hein, toujours bien. Du moins, c’est ce que je laisse croire aux autres. Et à lui aussi, aujourd’hui, car il n’est pas dans son états pour écouter mes  jérémiades et états d’âmes.

Il souffle dans sa main, se jauge l’haleine. J’en profite pour attraper la télécommande et allumer la télé. Le son crache de la boite noire – je presse rapidement sur mute. Je sais, c’est étrange, j’ai toujours aimé voir les images défiler. « Merci pour tout. Tu es bien la seule personne que je voulais voir. Alors, qu'est ce qui t’emmène ici, auprès d'un ivrogne ? » D’un coup de menton, j’indique le paquet qu’il me passe. J’en arrache le plastique, arrache l’alu et croque dedans à pleines dents. La graisse du bacon coule lentement sur mon menton, je l’essuie d’un revers de main. « T’as pas à me remercier, chéri. » J’ai rien fait. J’ai juste sonné à la porte au bon (ou mauvais, ca dépend du point de vue) moment. Coup de chance, en quelques sortes. « Si j’suis là, c’est que t’es la seule personne devant qui j’peux manger ca. » Je laisse échapper un rire, le maintiens à un volume assez bas – loin des aigus que je laisse souvent passer. Summer vient s’installer entre nous, réclamant sa portion. Je lui offre un morceau de saucisse pour qu’elle nous laisse tranquille avant de reporter mon attention sur l’amoché de nous deux. J’évite de grimacer, de le regarder avec trop d’insistance. « Tu sais que t’aurais pu m’appeler aussi, j’me serai déplacée. Même aux premières heures du matin. » A moins que mon téléphone ne soit resté sur silencieux – ce qui m’arrive la moitié du temps. J’avale une autre bouché, le pointe de l’index. « Ca fait un bail que j’t’ai pas vu dans cet état. » Encore heureux. « Si je ne te connaissais pas, je dirai que tout cet alcool, c’est parce qu’un truc te travaille. » On ne se prend pas une mine sans raison. Tout seul. La trentaine passée. « Et le reste, mon cœur, c’est juste la loi de Murphy. Alors… » Alors… alors. Ferme ta gueule, ai-je envie de dire à moi-même. Voilà que je fais de la psychologie de comptoir – ça ne me ressemble pas. « Alors, qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? » Meilleure version de : « C’est quoi ton problème ? »

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Eliakim A. Crowlley




Eliakim A. Crowlley
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MessageSujet: Re: (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.   (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent. EmptyJeu 15 Jan - 21:51

Rae & Eli. Mon coeur & Bébé

« La folie ne s'explique pas, elle se ressent. »

Son esprit se calme alors que les premières molécules de doliprane apaisent sa tête pourtant si douloureuse. Heureusement qu'elle est à ses côtés, il doit avouer que sa présence lui fait du bien mais aussi l'apaise. Il est la seule femme qu'il accepte à ses côtés lorsque quelque chose va pas, où alors qu'il est encore saoul de la veille comme à cet instant. Elle ne le juge pas, elle le connaît par cœur et l'a vu dans des situations pas possible. Ils s'aiment comme frère et sœur, la gène à laissée place à une respect et une complicité qu'il ne pensait jamais atteindre avec une femme. Il lui sourit, sa lèvre tire mais déjà ça va mieux il doit l'avouer.

Il lui demande comment elle va, pour toute réponse elle hausse les épaules comme elle le fait souvent. Il ne se vexe pas, mieux encore il ne lui pose pas de question. Peut-être qu'elle ne veut pas parler. Ils sont comme ça Rae et Eli', ils restent ensemble et acceptent le silence de l'autre si le besoin se fait sentir. « Si j’suis là, c’est que t’es la seule personne devant qui j’peux manger ca. » Lui dit elle alors qu'une coulée grasse venant de la viande trace une ligne de sa bouche jusqu'à son menton. D'un geste masculin elle l'efface avec la main. Il sourit en la voyant faire, un instant il a l'impression d'être avec un pote. Il en fait de même et croque dans son sandwich avec un plaisir évident. Manger lui fait du bien même si sa lèvre tire. Au moins l'autre homme ne lui a pas cassé une dent, c'est une bonne chose. Autant dire qu'il tient à son sourire.

Summer saute sur le canapé entre les deux personnes et quémande sa part avec une mine adorable. Rae lui donne un bout de saucisse, Eliakim un morceau de pain saucé. La télévision anime la pièce un instant, un vieux film passe sur l'écran sans qu'ils ne prêtent attention aux images. Le son est bas, chose que pousse Eli' à remercier son amie pour cette attention délicate. « Tu sais que t’aurais pu m’appeler aussi, j’me serai déplacée. Même aux premières heures du matin. » C'est à ce moment là qu'il relève la tête et cherche des yeux son portable. Avec un air coupable il se tourne vers sa meilleure amie et lui parle, après avoir avalé une autre bouchée grasse et chaude. « Il était tard tu sais, et puis... Je n'étais pas en état de parler. Je me suis douché et j'ai dormi sur le canapé. » Il est honnête. Le veille il a bu, trop sans doute. Sa carte bleu à du chauffer mais après tout rien n'est trop beau pour oublier ses problèmes, sa récente dispute très violente avec la femme qu'il aime.

Et le retour de Samuel, son ex petit ami et accessoirement nouveau collègue de littérature. Trop d'un coup, il explose et boit jusqu'à en oublier un bout de sa soirée. Un peu de drogue aussi, il n'a pas refusé un joint que lui tendait un beau mec, pensant entrer avec Eli' par la suite. Mais rien de tout ça, ceinture depuis que tout à explosé avec Alice. C'est plutôt rare venant de lui, il n'est pas du genre fidèle lorsqu'il n'est pas en couple. Et pourtant, leur dispute aura laissé des séquelles en lui. Elle lui fait signaler que ça fait longtemps qu'elle ne l'a pas vu ainsi. Il hoche la tête, il sait que c'est vrai. Eliakim ne se bat que rarement, pas parce qu'il perd mais tout simplement car il n'aime pas donner des coups. Ça doit remonter a... 2/3 ans qu'il n'a pas été aussi amoché après une soirée. « J'espère que ce sera la dernière fois que tu me verras ainsi ! » Il prend une gorgée de son verre d'eau et mord encore dans son sandwich avec appétit. « Tu peux pas savoir comme ça fait du bien ! Je te remercierais jamais assez ! » La nourriture lui permet de remettre ses idées au clair et surtout, il sent son esprit revenir et l'alcool perdre de son effet.


« Si je ne te connaissais pas, je dirai que tout cet alcool, c’est parce qu’un truc te travaille. » Il déglutit de travers et pendant une seconde s'étouffe. Pire, s'arrache la gorge plutôt ! Pour faire passer il boit encore un peu. Elle le connaît trop bien. Ils sont identiques et parfois il l'oublie. Ça provoque en lui un étonnement à chaque fois qu'il remarque qu'elle lit en lui comme dans un livre ouvert. Il va lui répondre quelque chose du genre Comment tu sais?! mais il ouvre à peine la bouche que déjà elle parle. Elle lui parle de la loi de Murphy, mais c'est déjà trop compliqué pour lui. Il fronce les sourcils et ne préfère pas analyser sa phrase. « Alors, qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? » C'est inutile de nier, de lui jurer que tout va bien elle ne le croira pas. Il termine son repas en deux bouchées. Le voilà ressemblant à un hamster tellement ses joues sont pleine de nourriture. On dirait un gamin gourmand et impatient qui se gave. Mais après tout il peut se montrer si naturel seulement devant elle. Elle l'a vu dans des situations plus... Gênante encore. Eli' passe sa langue sur ses lèvres pour récolter une goutte de sauce qui tente, tant bien que mal, de se faire la malle. Il décide après quelques secondes de silence de lui répondre enfin. Mettant fin au supplice d'une question sans réponse entre eux. « Je me suis disputé avec Alice, pire encore c'était très violent. Depuis... Enfin bref tu vois quoi. On se voit plus, on se parle plus et fuck j'suis amoureux d'elle... » Il se tape le front alors que cet aveux lui arrache la langue. Il revoit les images de leur soirée devant ses yeux, la violence de ses propres gestes, les pleurs sur les joues de la femme qu'il aime. Violent, comme jamais il n'aurait pu l'être avec une femme. Pas qu'il l'ai frappé non, mais ses gestes étaient si bruts qu'elle à eu peur. « Je ressemble à mon père. » Cette phrase il ne veut pas l'entendre, pourtant il ose le dire devant son amie.

Il ressemble à son père pour sa violence. Son paternel, loin d'être le père parfait et aimant avait tendance à trop frapper son fils. Voulant le rendre soumis mais il n'avait fait que le rendre rebelle et anarchiste. Un parfait héritier dans un monde de riche ! Il préféra oublier ses mots et tourna son visage vers Rae pour lui sourire. « Et toi alors ? Comment vas-tu réellement ? Des petites choses que tu voudrais confier à ton bébé? »

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MessageSujet: Re: (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.   (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent. EmptyDim 1 Fév - 16:06


La folie ne s'explique pas, elle se ressent
eliakim & rae

Dans le fond, Rae n’était pas une personne des plus sympathiques. Ses regards et ses sourires enjoués cachaient un vice malsain, ancré dans son corps, ancré dans son âme. Son ton mielleux n’était qu’un enduit, une touche parfumée, un encens de benjoin pour apaiser les esprits. Son rire n’était qu’une vibration des cordes vocales, mal réglée, qui se voulait étrangement douce. La Fitzpatrick n’était qu’une façade, une belle enveloppe pour une âme corrompue – du moins, c’était ce qu’elle se plaisait à penser. Rares étaient les fois où elle s’affichait autrement, entière et modeste. Et pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas, Eliakim était l’exception à la règle. Son exception. Devant lui, elle était autre – elle, toujours, mais une autre version d’elle. Elle était la Rae enfantine, la Rae amicale. Certes, elle ne pouvait s’empêcher de rayer, de critiquer par moment. Car ça, c’était dans son sang. Mais sous ses yeux attendris, elle se sentait lumineuse, débarrassée d’un fardeau qu’elle s’affligeait elle-même.

En toute amitié, elle lâcha l’information, qu’elle était à sa disposition dès qu’il le souhaitait. Maintenant qu’ils n’étaient pas séparés de 3,500 miles l’un de l’autre, un simple coup de fil suffisait pour qu’elle débarque au petit matin dans l’appartement du trentenaire. Certes, si le professeur de biologie était mal en point, elle aurait fait le déplacement depuis Philadelphie sans ciller un instant, sans éprouver le moindre doute. L’homme était un point de repère pour elle, une ancre dans un monde sans cesse mouvant, un monde qu’elle se plaisait à détester.  « Il était tard tu sais, et puis... Je n'étais pas en état de parler. Je me suis douché et j'ai dormi sur le canapé. ». Elia’ jette un coup d’œil à son téléphone tandis que l’Irlandaise voyait déjà le tableau. Amusée, elle l’imaginait vacillant à chaque pas, se croyant capitaine d’un navire dont tous les marins avaient été viré par-dessus bord. Elle l’imaginait claudiquant, avant qu’il ne s’affale sans grâce dans le canapé. Alors, pour toute réponse, elle se contente d’hausser les épaules une fois encore. Elle comprenait, le comprenait. Et puis, de toutes manières, elle aussi avait descendu quelques verres dans le froid de son appartement. Certes, elle ne s’en était pas rendue malade, s’était lentement laissé tomber dans les bras de Morphée. Dionysos s’était aussi prêté à la tâche, l’avait bercé pour que ses rêves n’en soient plus que doux. « En y réfléchissant, le canapé a aussi fait office de lit hier soir. » La brune laissa un large sourire lui barrer le visage, comme si elle venait de découvrir autre chose, le moyen de ré-inventer la poudre. Qu’elle conne, cette Rae.

« J'espère que ce sera la dernière fois que tu me verras ainsi ! » L’Irlandaise acquiesça d’un signe de tête – elle aussi, elle l’espérait. Passée la panique des premiers instants, Rae tentait de passer outre le malaise. Si elle avait toujours eu une attirance malsaine à la vue du sang, elle ne supportait pas voir soir son ami de la sorte. Sa lèvre et ses yeux enflés avaient un effet révulsant et il lui fallait tout le courage du monde pour qu’elle n’assimile pas sa vision avec le contenue d’une boite de pâté pour chien. « Tu peux pas savoir comme ça fait du bien ! Je te remercierais jamais assez ! » Mordant une énième fois dans son sandwich, Rae balaya l’air du revers de la main, comme ça, juste pour lui dire qu’elle n’attendait pas de remerciement de sa part, qu’il fallait qu’il lâche du lest. Elle avait agi par instinct, son instinct, et n’attendait rien en retour. Elle n’attendait pas de lui un retour sur investissement, elle ne cherchait pas une porte de sortie pour un futur plus ou moins proche. Non, elle se présentait entière et nue sous ses yeux. Elle ne voulait pas se perdre dans le mensonge avec lui, à calculer comment il pouvait lui être utile dans le futur. La loi du « Tout ce qui tient sur deux jambes, ami ou ennemi, peut et doit être utilisé » ne s’appliquait pas entre eux. Tandis qu’elle déblatérait, faisait part de ses pensées, l’abîmé s’étouffa. Elle connaissait cet étouffement, le connaissait aussi. Et s’ils ne s’étaient pas beaucoup vu au cours des dernières années, les coups de téléphone et les skypes à des heures impromptues lui avaient permis de le comprendre sans trop le voir. A présent qu’il se trouvait à porter de mains, Rae avait autant plus d’emprise sur lui. Et si ses paroles pouvaient masquer la vérité, son corps ne le pouvait pas. L’homme laissa sa bouche s’entrouvrir, Rae tourna la tête pour se soustraire à une vision des plus déplaisantes – de la bouillie de pain, très peu pour elle. Elle grimaça, le laissa s’exprimer.

« Je me suis disputé avec Alice, pire encore c'était très violent. Depuis... Enfin bref tu vois quoi. On se voit plus, on se parle plus et fuck j'suis amoureux d'elle... » A l’Irlandaise de s’étouffer à son tour. Elle savait que les histoires de cœur et de cul étaient les plus à même de le mettre dans un tel état mais elle ne s’attendait pas à ça. Alice n’était qu’un fantôme dans l’esprit de la brune, une vapeur lumineuse (et blonde), une forme sans visage. Si ce prénom était assez répandu, elle avait découvert quelques semaines de ça que c’était de la même Alice dont avait parlé la rousse lors du dîner de Snell. Et vu sa réputation… Pourtant, l’Irlandaise se garda de tout commentaire, plongée dans un silence, gardant cet aveu pour elle. « Je ressemble à mon père. » Son ami s’en retrouva désarçonné – et elle aussi. Si elle ne s’attendait pas à ce qu’il déblatère sur Alice, elle ne pensait pas qu’il puisse se comparer à son paternel. Lentement, elle hocha la tête en un signe négatif, avala le reste de son déjeuner, le pointa de son index. Elle aussi, à présent, avait la bouche pleine mais elle s’en foutait. Car la demoiselle se foutait d’un peu de tout, surtout des protocoles. « Non, chéri. Aujourd’hui, tu ne ressembles à rien. » Par la présente, elle espérait de tout cœur relayer le père d’Eliakim à un passé inexistant – comme s’il n’en avait jamais parlé. Etirant ses lèvres en un sourire rouge sang, elle laissa quelques notes cristallines (son rire) prendre possession des lieux. Si elle déviait la conversation, elle disait toujours la vérité.

Le professeur tenta à son tour un sourire. Un sourire difforme et douloureux.  « Et toi alors ? Comment vas-tu réellement ? Des petites choses que tu voudrais confier à ton bébé? » La belle laissa ses doigts tapoter contre un coussin, posé sur ses genoux. A son tour, elle aurait préféré ne pas en parler, ne pas se lancer en une psychologie de comptoir. Ou dans une après-psychologie étant donné que l’alcool avait coulé dans leurs veines la veille. Un instant, elle hésita à prendre la télécommande en main, amorça le mouvement avant de se laisser retomber mollement dans le canapé. Avec Eliakim, elle savait qu’elle n’avait pas à mentir, à se cacher. Elle pouvait se découvrir entière, simplement. « Il se passe qu’Oxford, c’est petit. C’est étriqué. J’ai le mal du pays. » Maintenant qu’elle avait lâché le pavé dans la mare, Rae se laissa respirer. Le poids en moins lui ouvrait la cage thoracique. Elle se sentait soudainement mieux mais, pourtant, tout n’était pas dit. Il connaissait la raison de son départ pour UPenn, la vraie raison, celle qu’elle avait merdé. Une nouvelle fois, elle souffla, lâcha la véritable raison dans les airs. « Je n’arrive pas à me dire que c’est la même chose... mais dix ans plus tard. Ils m’ont tous oublié. Ou sont partis. J’ai l’impression de devoir recommencer ma vie à zéro. » Tous. Oublié. Là était le vrai problème. Elle n’avait pas le même contrôle sur les gens. Et ça, ça l’emmerdait profondément. Et si elle voyait un véritable défi certains jours, elle s’en trouvait découragée le reste du temps.

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MessageSujet: Re: (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.   (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent. EmptyMar 3 Fév - 23:20

Rae & Eli. Mon coeur & Bébé

« La folie ne s'explique pas, elle se ressent. »

Il ne se souvenait plus de la première fois où il avait parlé à Rae. C'était sur les bancs de l'université, certainement. Mais il ne pouvait pas dire de quel sujet ils avaient parlés, ni même si c'était elle où lui qui avait commencé la discutions. Ils étaient amis, frère et sœur, rien de plus. C'était si simple entre eux et si évident qu'ils n'avaient pas franchis les paliers de l'amitié. Connaissance, entourage, ami, meilleur ami, âme sœur ? Car Rae loin de ce masque qu'elle portait devant les autres était de loin son âme sœur, la femme avec qui il avait le plus de points communs. Il ne s'imaginait pas sans elle et son univers aurait été si fade sans elle qu'il en aurait été perdu. Il l'aimait d'un amour fraternel si fort, qu'il était difficile à croire lorsqu'ils avouaient qu'ils n'étaient pas de la même famille. Et puis ce n'était pas difficile à deviner. Rae grande brune avait le type méditerranéen si on n'accordait pas trop d'importance à sa peau blanche comme du lait. Et Eliakim tellement plus grand qu'elle, blond, les yeux bleus profonds. Il ressemblait plus à un Allemand qu'autre chose. Mais outre ce détail on aurait juré que les deux amis avaient grandis ensemble juste à les voir faire.

Comme si leur relation avait toujours existé ils ne c'étaient plus lâchés sur les bancs de l'université. Et lorsqu'on voyait un, l'autre ne tardait pas à arriver rapidement. Et puis il l'avait regardé partir, la mort dans l'âme alors qu'elle quittait Oxford pour un monde qu'il ne connaissait pas. Ils étaient restés proche, le téléphone aidant heureusement. Mais rien ne remplaçait les bras de son amie lorsqu'il mourrait d'envie de se sentir contre elle. Alors finalement elle étaient revenue et ils étaient repartis comme avant, passant des heures à discuter devant une bonne bouteille de vin. Ils ne parlaient jamais de leur famille, par respect, par pudeur et seulement aussi car ils n'en avaient pas envies. C'était un sujet délicat, épineux qui avait tendance à énerver l'un comme l'autre. Où faire rire, quand le gramme d'alcool dans leur sang était trop élevé. En réfléchissant ils c'étaient peut-être rencontrés lorsqu'elle était chez les POSH et lui les RIOT. Mais il n'était pas sur, il ne s'en souvenait pas. Elle était si présente et évidente dans son esprit, qu'il ne pouvait croire qu'il avait passé un bout de sa vie sans elle.

Elle lui fit remarquer qu'elle avait aussi dormi sur son canapé la veille. Il ne prit pas le temps de relever, ce n'était pas rare qu'elle déserte son lit. Où qu'ils dorment ensemble sur un canapé également. Elle s'étouffa alors qu'il lui avoua qu'il était amoureux d'Alice. Non fou amoureux aurait été la plus pure vérité. Il ne s'imaginait plus sans elle, mais il était trop lâche pour l'avouer. Préférant la perdre sous le coup d'une dispute, plutôt que la perdre à cause de ses sentiments. Alice aurait peur, il le savait alors il se taisait. Il préférait penser que l'amour est éphémère, qu'il ne resterait pas et qu'il passerait à autre chose. Après tout il l'avait fait pour son ex petit ami, il pourrait le refaire pour Alice. Il parla de son père, se sentant mal à l'aise de reconnaître cet aveux qui lui arrachait la langue. Se pouvait il qu'il soit aussi violent comme son père, alors que justement il fuyait toute forme de violence ? « Non, chéri. Aujourd’hui, tu ne ressembles à rien. » Il sortit de ses pensées, un sourire et même un rire franc monta dans sa gorge alors qu'il hochait la tête. Il devait avouer qu'il ressemblait plus à un ivrogne tombé au fin fond d'un trou, plutôt que à son père. Ce dernier ne buvait pas, heureusement. Mais il faisait bien pire.

Préférant oublier son paternel il se concentra sur son amie et surtout, sur sa présence aujourd'hui. Pas qu'il n'était pas heureux de la voir, seulement elle était plutôt du soir et en temps normal aurait rendue visite à son ami le soir même. Pas le matin. « Il se passe qu’Oxford, c’est petit. C’est étriqué. J’ai le mal du pays. » Il l'écoutait, préférant se taire afin qu'elle poursuive. Ce n'était pas tout il le sentait, alors il attendait avec patience qu'elle veuille bien parler encore. « Je n’arrive pas à me dire que c’est la même chose... mais dix ans plus tard. Ils m’ont tous oublié. Ou sont partis. J’ai l’impression de devoir recommencer ma vie à zéro. » Il soupira, se grattant la tête, cherchant ce qu'il pouvait dire. Ce n'était pas tellement son domaine étant donné que lui n'avait pas eu le contrôle sur les gens dont Rae avait eu besoin à une époque. « Pourquoi tu ne recommences pas comme avant ? » Il prit quelques secondes afin de laisser sa phrase s'immiscer dans l'esprit de son amie. En attendant il fit signe à Rae de le rejoindre sur le canapé, contre lui. Une fois fait il attrapa le plaid et la couvrit, comme il l'aurait fait avec un enfant. « Je veux dire, tu as toujours cette aura destructrice qui te permettra de faire plier tout le monde à ta guise. » Il se leva mais avant de marcher vers la cuisine, il caressa du bout des doigts la joue douce de sa meilleure amie. « Tu sais, ton sourire gouvernera le monde un jour. Tu as le pouvoir de faire ce que tu veux d'un simple regard. Prends ce qui t'appartiens, Oxford n'attend que ça pour être à tes pieds. » Il l’encourageait il le savait, mais il avait plus confiance en Rae pour être reine d'Oxford que les jeunes filles qui étaient vedettes chez les POSH actuellement. Enfin il marcha jusqu'à sa cuisine, ouvrit le frigidaire et attrapa une moitié de gâteau au chocolat fourré à la crème pâtissière et recouvert d'un glaçage chocolat noir. Il l'apporta jusqu'au salon après avoir attrapé deux petites assiettes et deux fourchettes.

« Je devais sentir que tu viendrais, je l'ai fais hier matin je n'arrivais pas à dormir. » Avoua le professeur en posa le gâteau sur la table basse avec un sourire. Ensuite il vint se blottir contre elle dans le plaid, ressentant les frissons de l'après cuite. « Et que dirais-tu d'un week-end prolongé, seulement toi et moi en Irlande ? Dans deux semaines nous aurons un week-end de 5 jours, on peut prendre deux billets et filer. Cela apaisera ton mal du pays non ? » Il était sérieux, cela remontait à loin les dernières vacances qu'il avait prit avec Rae. Et puis après les fêtes, entre les jours fériés et les grèves ils bénéficiaient cette année d'un long week-end.

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MessageSujet: Re: (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.   (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent. EmptySam 7 Fév - 21:38


La folie ne s'explique pas, elle se ressent
eliakim & rae

Enfoncée dans le canapé, Rae se remémorait les paroles de son ami, à propos d’Alice. Force était d’avouer que cette nouvelle lui faisait un drôle d’effet. Passé le stade de l’étouffement, elle restait pensante, focalisée sur ce qu’Eliakim avait bien voulu lui montrer, avait bien voulu laisser transparaitre. Sans réellement pouvoir se l’expliquer ou mettre le doigt dessus, quelque chose tracassait l’Irlandaise. Il y avait eu dans le regard de son compagnon comme un éloignement, une étrange lueur dans ses yeux. Celle qu’on affiche lorsque quelque chose qui tient vraiment à cœur se produit, bouscule les habitudes, heurte les sentiments.  Si, parfois, la demoiselle s’extasiait devant cette lueur, ce n’était pas le cas aujourd’hui. Le professeur de biologie avait les traits tirés, le visage enflé par endroit et la voix rauque des lendemains de soirées. Pour cela, Rae mettrait sa main à couper que ce fut une lumière terne qu’elle avait vu scintiller.  Terne mais brillante. Brillante de regrets et de non-dits. Alors qu’elle se mordait les lèvres, minée de n’avoir pas réagi plus tôt,  le mystère s’éclaircissait. Chaque chose prenait place, faisant finalement sens, la narguait d’avoir été aussi lente à comprendre. Alice avait été l’élément déclencheur, elle pouvait bien l’admettre, pouvait comprendre que l’autre professeur puisse être amoureux. Mais le fait qu’il se compare à son père, se laisse blesser par ses propres propos lui indiquait qu’il éprouvait des sentiments profonds. Mal être.  A peine palpable, en surface pourtant. Là était toute la complexité de son homologue masculin. Il ne s’exprimait qu’à demi-mots lorsque cela le touchait profondément, ne s’exprimait que par non-dits, par gestes parfois. Et il ne tenait qu’à elle de faire attention à son attitude, à ses mouvements. Parfois, le simple fait qu’il prenne un thé à la place d’un café pouvait être lourd de signification. Gardant ses propres réflexions en mémoire, elle le laissait déblatérer après qu’elle lui ait indiqué ce qui n’allait pas chez elle.

«Pourquoi tu ne recommences pas comme avant ? » Recommencer. Ces dernières années, la vie de la brune n’était faite que de nouveaux départs, de tremplins inopinés, de propositions tombant du ciel. L’aventure l’attirait – l’attirerait toujours – la poussait dans ses actions. Rae avait toujours besoin de débuter quelque chose de nouveau, quitte à laisser ses proches sur la touche, sans états d’âme.  Mais recommencer à Oxford n’avait pas le même sens. Les terres anglaises lui apparaissaient comme des terres qu’elle avait perdues, qu’elles pourraient reconquérir si elle le voulait, si elle ne se laissait pas enfermer dans le passé. Mais là était tout le problème. La demoiselle se raccrochait à des souvenirs, considérait que tout, vraiment tout, se devait d’être identique, que tout s’était figé le jour de son départ – ce qui était loin d’être le cas. Maintes fois depuis son retour, elle avait tenté de surmonter la barrière mentale qu’elle s’imposait. Sans succès. Réfléchissant à ses propos, elle se laissa glisser contre lui. Collée contre son torse, elle se sentait bien. Oubliait son problème qui, pourtant, trottait lentement dans sa tête. « Je veux dire, tu as toujours cette aura destructrice qui te permettra de faire plier tout le monde à ta guise. » Lentement, un léger sourire – en coin – vint prendre possession des lèvres de la belle. La réflexion du non-roux (attention !) l’amusait. Et s’il était vrai qu’elle avait cette volonté de détruire sur son passage, elle ne pouvait s’empêcher de regarder Eliakim d’un air attendri alors qu’il lui caressait la joue.

De mémoire, la demoiselle ne pouvait pas mettre de date sur le début de leur relation. Cette relation. Force est d’avouer qu’elle s’était faite progressivement, sans qu’aucun mot ne soit dit. Elle s’était faite naturellement, dans l’ordre des choses. «  Tu sais, ton sourire gouvernera le monde un jour. Tu as le pouvoir de faire ce que tu veux d'un simple regard. Prends ce qui t'appartiens, Oxford n'attend que ça pour être à tes pieds. » Perdue dans ses pensées, Rae acceptait les conseils que son ami lui donnait. Pourtant, elle ne se sentait pas bien, perdait lentement consistance, échappait à la raison même de sa venue. Le professeur de biologie lui donnait des conseils, tentait d’aligner des mots en quelques phrases intelligibles. Pourtant, elle connaissait les lendemains de cuite et s’en voulait, simplement, de le laisser parler. Elle aurait dû l’interrompre, le laisser se reposer, garder un œil sur lui depuis le fauteuil alors qu’il se laisserait tomber dans les bras de Morphée. Echec. Le trentenaire ne tarda pas à revenir quelques instants plus tard,  souriant aux anges. Il avait ce sourire chaleureux, celui qui arracherait le moindre sourire aux plus misérables du monde. Il réchauffait les cœurs, redonnait confiance, enveloppait l’âme. Irradiée, Rae se sentait dans son élément en sa présence, se sentait ancrée dans le monde.

« Je devais sentir que tu viendrais, je l'ai fait hier matin je n'arrivais pas à dormir. » L’Irlandaise loucha sur l’assiette alors qu’elle se dandinait pour refaire de la place à Eliakim. Une fois blottie contre lui, de nouveau, elle lui déposa un baiser sur la joue droite en toute amitié. « T’es un cœur, Elia. » L’aveu avait été lâché dans un souffle. « Une preuve supplémentaire que t’es différent de ton paternel. » Rae n’aimait pas enfoncer le couteau dans la plaie, faire revivre des souvenirs ou des pensées que son ami voulait oublier. Pourtant, elle ne souhaitait pas qu’il reste sur des pensées néfastes lorsqu’elle partirait, plus tard. Elle voulait le mettre devant les choses. Pointer les choses telles qu’elles étaient : s’énerver ne faisait pas de lui un Monster Crowlley Jr. Affichant un large sourire, une fois de plus, elle récupéra une assiette. « Et que dirais-tu d'un week-end prolongé, seulement toi et moi en Irlande ? Dans deux semaines nous aurons un week-end de 5 jours, on peut prendre deux billets et filer. Cela apaisera ton mal du pays non ? » Alors qu’elle était à deux doigts d’avaler une bouchée, Rae ralentit son action. Tant bien que mal, elle releva la tête vers Eliakim, fronçant les sourcils. Elle voulait le sonder, connaître le sérieux de sa proposition. A bien y réfléchir, cela devait faire une dizaine d’années qu’elle n’avait pas mis les pieds en Irlande : elle n’avait pas l’argent et tentait de rester loin de sa famille. Ne faisant pas attention et, surtout, bouleversée, elle lâcha sa cuiller sur le plaid. « Je … » Elle ne savait que trop répondre. S’embrouillait dans ses pensées. Embrouillait sa langue. « Je suis sensée m’occuper de toi, pas le contraire. » Du doigt, Rae rattrapa son dégât. Alors qu’elle goutait le gâteau d’Elia, elle le regarda d’un air désolé : le plaid se retrouvait taché. « T’es délicieux. » L’Irlandaise se mordit la lèvre inférieure, retenant un rire qui n’attendait qu’à éclater. « C’est délicieux, je veux dire. Même si tu es délicieusement adorable. » Ne voulait pas faire plus de conneries qu’à l’instant, Rae reposa son assiette sur la table (engloutissant un autre morceau au passage). Serrant Eliakim entre ses bras, elle reposa sa tête sur ses épaules, regardant le plafond l’air à moitié absent. L’instant suivant, elle ferma les yeux, calant sa respiration sur celle du professeur. « T’auras tellement de choses à voir. A boire, aussi. » La voix de la demoiselle traînait. Elle imaginait tout ce qu’ils pourraient bien visiter. Les B&B. Les monuments. « On en rediscutera. Mais la Saint Patrick, ça te tenterait ? » Elle releva la tête, le regarda droit les yeux. Si elle ne tenait pas l’alcool, pas si bien malgré son sang, elle adorait cette fête. Attendant une réponse, elle récupéra du doigt un morceau de gâteau de l’assiette d’Elia’.
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MessageSujet: Re: (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.   (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent. EmptyLun 9 Fév - 23:04

Rae & Eli. Mon coeur & Bébé

« La folie ne s'explique pas, elle se ressent. »

Il comprenait tellement les sentiments de Rae, pour avoir eu les même lorsqu'il était entré à Oxford en tant que professeur. Tout lui semblait avoir changé, les élèves n'étaient plus les même et heureusement. Ceux qu'il avait connus étaient partis, des modes étaient devenus has-been et il était rentré dans le cercle fermé des vieux d'Oxford. Ceux qui n'arrivent plus à quitter l'université jusqu'à en devenir un employé. Il avait regardé avec une sorte d'envie la jeunesse dorée défiler sur le campus, mettant le monde à genoux comme lui avait voulu le faire au début. Ils ressentaient ce même sentiment avec Clyde, c'était un fait qu'il devait avouer. Ils se sentaient vieux, et pourtant ils n'avaient que trente ans ! Donc Rae passait seulement par cette phase horrible et il savait ce qu'elle traversait. Cela n'allait pas durer c'était certain et surtout, c'était qu'une question de temps avant qu'elle n'oublie ce malaise. Pourtant il se devait de l'aider, lui même avait été aidé par Clyde quand il se sentait perdu dans l'université. Et réciproquement. Alors il tenta de la rassurer, par quelques paroles gentilles et surtout vrais. Rae pouvait tout faire et elle avait encore beaucoup d'emprise au sein de l'université. Par sa prestance, cette aura qui entourait son être gracile.

Il lui rendit son sourire alors qu'un rictus fin se dessinait sur les lèvres pulpeuses de son amie. Elle se posa contre lui, contre son torse alors qu'il l'accueillait dans une étreinte protectrice et pleine de chaleur. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs secondes sans qu'il n'ose bouger. Il ne voulait pas briser ce moment. Alors doucement, il se laissa bercer par l'odeur de ses cheveux, son parfum et tout simplement sa présence. Rae, du plus loin qu'il remontait, avait ce don de l'apaiser par tous les temps. Si bien que sa migraine avait déjà disparue et il n'en fut que plus reconnaissant. Pourtant il se sentait obligé de briser cet instant de pure tendresse, simplement pour aller leur chercher un dessert. Dessert qui allait lui plaire il en était sur, il savait son amour pour les sucreries et surtout le chocolat. Il voulait la voir heureuse même si en temps normal, Rae l'aurait forcé à dormir. Il se sentait mieux et son visage ne le faisait quasiment plus souffrir. Il avait, par chance, été habitué aux bagarres.

Il revint quelques secondes après, un gâteau entre les bras, tout frais, tout beau. Il reprit place aux cotés de son amie, elle revint contre lui pour le plus grand bonheur d'Eliakim qui la serra contre lui avec un soupir de bonheur absolu. De loin, on aurait pu les prendre pour un couple tant leur comportement était louche. Mais il n'en était rien, seulement ils avaient le don pour jouer des rumeurs. « Une preuve supplémentaire que t’es différent de ton paternel. » Cette phrase le fit sortir de ses pensées, il sourit à son amie avant qu'elle ne prenne l'initiative de leur servir une belle part de gâteau. Il n'était pas sur d'être différent de son père sur certain point mais exceptionnellement aujourd'hui, il choisit de croire Rae. Il n'était pas comme l'homme qui l'avait engendré. Elle était au courant des violences faites par son père, depuis qu'il le lui avait avoué ils n'en avaient plus reparlés. Par pudeur peut-être, par respect mais aussi pour ne pas faire cogiter le fils Crowlley sur ce qu'il avait pu vivre. Il adorait son amie pour cela.

Ils prirent une bouchée de gâteau mais avant que la première ne puisse atteindre la bouche pulpeuse de Rae, elle laissa tomber sa fourchette alors que Eliakim venait de lui proposer un petit voyage en Irlande. « Je suis sensée m’occuper de toi, pas le contraire. » Lui dit-elle en nettoyant comme elle le pouvait les dégâts causés par la chute du petit morceau de gâteau. « Laisse, ça doit aller au lavage de toute façon. » Une tache chocolat se dessina sur le plaid et Summer, ivre de gourmandise vint entre les deux amis pour renifler la petite tache brune. « T’es délicieux. » Il leva un sourcil, intrigué alors qu'elle se mordillait la lèvre pour ne pas rire. « C’est délicieux, je veux dire. Même si tu es délicieusement adorable. » Il laissa un petit rire éclater entre ses lèvres en la remerciant. « Et puis tu sais, tu n'as pas à t'occuper de moi. On prend soin l'un de l'autre mutuellement bébé... » Une seconde après elle vint contre lui et il fit le même mouvement qu'elle, il posa son assiette sur la table basse. Il l'accueillit dans ses bras, la serrant légèrement alors qu'il sentait sa respiration s'apaiser automatiquement. Il avait parfois l'impression d'être son jumeau, c'était troublant alors qu'il n’existait entre eux aucun lien de sang. « T’auras tellement de choses à voir. A boire, aussi. » Murmura la belle brune contre lui. Il ferma les yeux, se laissant bercer par son souffle et son parfum. « Alors tu me feras visiter, tout ce que tu veux tant que tu es heureuse. Et puis je ne connais pas du tout l'Irlande. » Elle lui proposa la Saint Patrick tout en relevant la tête pour le regarder. Il lui fit un grand sourire. « C'est parfait la Saint Patrick ! » Il la suivit du regard alors qu'elle récupérait un bout de gâteau, il en fit de même sur sa fourchette et lui tendit le morceau pour qu'elle le goutte, encore. Il voulait lui offrir ce voyage, simplement car il l'adorait et aussi car il savait que sa terre pouvait lui manquer plus qu'elle n'osait le montrer. Elle n'avait, malheureusement, plus été en Irlande depuis plusieurs années, une dizaine apparemment. Par manque de temps, peut-être d'envie et surtout d'argent. Il n'avait pas l'intention de faire l'aumône, seulement l'idée d'un s  voyage de 5 jours avec son amie avait tendance à le rendre joyeux. Tout simplement heureux.

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Rae I. Fitzpatrick




Rae I. Fitzpatrick
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MessageSujet: Re: (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent.   (terminé) Chez Eliakim. Rae&Eli / La folie ne s'explique pas, elle se ressent. EmptyMar 17 Mar - 20:44


La folie ne s'explique pas, elle se ressent
eliakim & rae

Renversement des rôles. Crowlley était le mal-en-point des deux, l’éclopé. Celui qui avait trop bu. Celui qui avait péché. Celui qui avait éclaté, s’était fait tabassé, avait une gueule de bois. Pourtant, c’était également celui qui prenait soin de Rae, tentait de la (re)conforter alors qu’elle broyait lentement du noir. Noir absolu, noir corrompu. Corrompu comme toutes ces gosses de riches qui foulaient les pavés d’Oxford, persuadés que leurs relations (ceux de leurs parents) pourraient les aider en toutes circonstances. L’Irlandaise n’était pas dupe, elle était passée par là, du haut de ses dix-sept ans. Pire même, elle avait tenté de vérifier la solidité de ce lien, l’avait étiré jusqu’à ce qu’il ne soit plus élastique, l’avait laissé se déliter pour mieux se marrer. Vision brisée, vision néfaste. A la longue, la brune était toxique pour elle-même, toxique pour les autres. Comment Eliakim avait-il réussi à passer outre ?

Le gâteau au chocolat traînait devant les yeux de la belle. Et sur la couverture aussi, depuis qu’elle en avait lâché un bout sur le plaid.
- Laisse, ça doit aller au lavage de toute façon. Rae ne l’écouta que d’une oreille alors qu’elle frottait tant bien que mal la tâche marron. Summer ne tarda pas à s’immiscer entre eux deux, rendant la chose plus difficile. Au bout d’un moment, l’Irlandaise du déclarer sa défaite, en profita pour frotter le dessus du crâne de la bestiole, continuant de parler de son pays natal. Elle n’en revenait pas, n’arrivait pas à croire qu’elle n’y avait pas mis les pieds depuis ses 17 ans (justement), 12 ans de là. Ailleurs, perdue dans ses pensées, elle se demandait ce qui avait bien pu changer. Si le cordonnier du coin de la rue était toujours là, cirage en bouche, à se marrer en regardant les passants. Si l’épicier, aussi, donnait toujours une sucette aux enfants, dans le dos des parents. Si le nom de son père, aussi, avait toujours le même prestige ou si, au contraire, la destitution du paternel avait fait tomber la famille en disgrâce. A cette idée, le visage de l’Irlandaise se renferma. Quoiqu’elle ait pu faire, où qu’elle ait pu aller, sa famille avait toujours réussi à l’atteindre (mentalement) et à étouffer son enthousiasme. Rae en serra les dents, pensante. Peut-être qu’elle ferait mieux de leur rendre visite pour couper définitivement les ponts. L’idée faisait du sens, s’imposait à elle comme de la pure logique. Mais elle avait peur qu’elle mine le séjour de son ami en même temps.

Elle mettrait de l’argent de côté pour y re-retourner.

- Alors tu me feras visiter, tout ce que tu veux tant que tu es heureuse. Et puis je ne connais pas du tout l'Irlande. Blottie contre son torse, la brune releva la tête avant de l’acquiescer. Elle était persuadée qu’ils allaient rentrer avec des souvenirs pleins les yeux et, surtout, un certain dédain pour le pédantisme d’Oxford. Putain qu’elle détestait Oxford. Putain qu’elle adorait. C'est parfait la Saint Patrick ! Oui. C’était parfait, c’était l’occasion idéale. Le palpitant de Rae ne s’en remettait d’ailleurs pas – Dieu que les prochaines semaines allaient être difficile à tenir. Sur ce commun accord, la conversation s’achevait lentement. Elle pouvait sentir la respiration d’Eliamin s’apaiser lentement tandis qu’elle ressassait tous les souvenirs qu’elle avait encore en mémoire. Dans un dernier soupire, elle lâcha un :
- C’est parfait… la Saint Patrick
Triste répétition de ce que le professeur de biologie venait de dire. Triste répétition remplis de promesse. Au creux de ses bras, Summer sur ses jambes, Rae se laissa aller à fermer les yeux pour mieux penser. Les pensées devinrent rapidement des rêves où l’épicier la serrait chaudement dans ses bras pour saluer son retour.

WESH C’EST LA FIN ET C’EST POURRAVE. J’débute le suivant chou :love:

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