sexy dance with you. Kaya & Mischa

Sexy dance with you
Kaya & Mischa
Eden est avec Angelus ce soir. C'est sans doute la principale raison qui poussa Mischa à partir de chez la belle pour les laisser profiter tous les deux. Il comprenait le fait qu'ils aient besoin d'être ensemble, de se retrouver. Et surtout le fait qu'ils sont flippant tous les deux, à parler en code, et à finir la phrase l'un de l'autre. Lorsqu'il est rentré des cours, Angelus était tout juste arrivé. Le musicien prit juste le temps de prendre un douche rapide, de s'habiller d'un jean ample, et d'un t-shirt rouge où était marqué Dance en noir. Ses bakets en mode Hip Hop rouge, et le voila qui est prêt à partir. Il a envie d'aller danser ce soir. C'est Vendredi, et il y a une soirée Battle à Londres. Sans compter qu'il sait très exactement avec qui il veut s'y rendre.
Ravi par la perspective de cette soirée, il va simplement déposer un baiser sur les lèvres de sa belle, prend un casque de moto, son portable, quelques billets verts, ses clés, et se tire en vitesse. Il arrive sur le parking pour retrouver sa moto toute neuve, retapée avec l'aide du fabuleux Yani-Grey (un garagiste de talent). Il met le casque sur sa tête, et monte en selle pour conduire jusqu'à un petit immeuble un peu plus loin dans le Nord. Il s'y arrête, et sort alors son portable. Souriant.

Il ôte le casque qu'il met sur le côté de sa moto, et met la béquille pour attendre sa cavalière. Elle n'est pas au courant, mais elle est habituée aux surprises de Micha. Il est tout juste huit heures, Kaya ne doit pas être encore sortie si jamais elle a prévu un truc ce soir. Peut être tout juste est-elle à table. Ceci n'empêcha pas Mischa de lui envoyer un message plutôt éloquent : Prends ton baggy et tes baskets. J'temmène à Londres pour une battle ! Et bouge tes fesses, je suis en bas. . En attendant que la jeune femme lui réponde (sachant pertinemment qu'elle le fera positivement) il sort son paquet de clope et s'en allume une. Adossée à sa moto, il attend que la jeune femme le rejoigne. Kaya... Kaya et Mischa. Un duo assez surprenant, qui fonctionne terriblement bien. Que ce soit en cours, en tant que danseurs, ou en tant que musicien. Kaya c'est sa plus ancienne amie, avec Breeony. C'est ... Son pêcher mignon, son interdit. Il n'y a rien qu'ils n'aient pas fait ensemble. Voyager fait. Coucher ensemble fait. Recommencer fait. S'adorer fait. Danser fait. Aller à Oxford fait. Voir quelqu'un mourir fait. Ils avaient des blessures semblables, des instants qui n'appartenaient qu'à eux. Une complicité unique, comme si leur corps bougeait en fonction de l'autre.

C'est elle qui lui a fait découvrir le plaisir de la danse, du hip hop et des battles. Elle qui adore ce style à la base. DJette, assez douée, elle mixe des musiques pour ces soirées si particulières. Et Mischa s'y rend dés qu'il le peut. Il adore écouter les nouveaux sons de la belle brune. Il adore passer du temps avec elle. Il l'adore, elle, simplement. Quand enfin elle arrive, il termine sa cigarette, la jette à terre et l'écrase. Il sourit et lui ouvrit grand les bras : « KAYA MON AMOUR ! Comment tu vas ma chouette ? » demanda-t-il en la prenant dans ses bras. Ils ont beau se voir en cours, partageant la même année, ils n'avaient pas les mêmes cours aujourd'hui (ils n'ont pas les même options évidemment). Elle lui a manqué. Elle lui manque toujours quand il passe plus d'une journée sans la voir. C'est sa meilleure amie, son roc, sa folie. Tout sourire, il lui présente le casque, et sort le second du Top Case. « Prête pour une soirée de folie ? Tu veux qu'on aille manger un truc ou boire un verre avant ? »  Demanda-t-il en l'invitant à monter sur la moto, l'invitant à prendre place derrière lui.

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Kaya & Mischa
Il a l'impression de la connaitre depuis toujours, de la connaitre par coeur. Quand il parle avec Kaya, elle finit ses phrases, elle le comprend avant même qu'il ait su trouver les mots, et il suffit d'un regard pour qu'ils explosent de rire, sachant que la même idée a traverser leurs esprits tordus. Ils sont comme des alter égos, plus que des amis, ils sont des reflets. Il se retrouve en elle, et il a l'impression de la comprendre, d'entendre ses pensés parfois quand ils passent plusieurs jours sans se quitter. Ils sont sur la même longueur d'ondes, ils sont un duo de choc.
Ils se connaissent depuis qu'ils sont enfants, et à l'adolescente ils ont été nombreux à leur demander s'ils étaient ensemble. La question n'a jamais eut à se poser entre eux. Il était si naturel d'être l'un avec l'autre, sans ambiguité, qu'ils n'ont pas cherché à aller plus loin. Ils étaient bien, ensemble, simplement. Ils étaient amis, c'était encré en eux. Durant longtemps, Mischa n'a pas vu ce qu'il y avait de séduisant, d'excitant chez Kaya. Dans leur quotidien, encré dans des habitudes à ses côtés, il la voyait uniquement comme sa meilleure amie. Tout comme Breeony. Il ne voyait pas en elle la jeune femme, l'adolescente, le corps de rêve, et les courbes excitantes. Jusqu'à ce voyage en Inde.

Il en garde un souvenir étrange, comme si une sorte de rêve impossible. Lorsqu'il la retrouvait en Inde il ne s'était pas imaginée une seule seconde passer ce cap avec elle. Sous la tempette, prit dans les éléments déchainés, et surtout loin de tout, loin de ceux qu'ils sont, loin de leurs quotidiens, ils se sont retrouvés amants. Loin de tout, cette impression de fin du monde les enveloppant dans un cocon extatique. Un instant, perdu, qui les a sans doute rapproché aussi en bien des points. Ce fut un temps, perdu, qui leur appartient, hors du temps. Il ne sait pas vraiment si c'était réel. Cela lui semblait bien trop étrange. Agréable, certes (il ne pouvait pas dire le contraire) mais ce n'était pas vraiment Eux. Lorsqu'ils s'était retrouvés à Oxford tout cela était quasiment oublié. Il en restait un nom : Dingoe. Qui donna lieu au groupe de Mischa quelques semaines plus tard.

Et depuis ils ne sont jamais plus quittés. Ils sont arrivés à Oxford ensemble, ils suivent énormément de cours en commun, et se voit tous les jours. Dés qu'ils le peuvent. Ou s'ils ne se voient pas ils s'envoient des messages ou s'appellent. Une relation fusionnelle qui leur est vitale. Alors dés qu'il a comprit qu'Eden était prise ce soir il n'a pas hésité : il a été retrouvée sa Kaya.
Elle le fait sortir de ses pensés quand elle arrive. Dans sa tenue de combat, magnifique (évidemment), elle arrive droit sur lui pour l'étreindre avec force. Il lui répond, automatiquement, riant face à son optimisme. « Mon amour, je t’ai attendu toute la journée ! C’est moi qui conduit ? »  HAHA. Il se tourne, et lui offre plutôt le casque qu'il a pour elle. « Pas cette fois chérie, ce bijou est quasi-neuf, laisse moi en profiter un peu. » Dit-il en lui offrant un clin d'oeil complice. Il a déjà eut des motos, mais dés qu'il a eut l'occasion d'en avoir une neuve il a remplacé l'ancienne qui était en train de rendre l'âme. Cela dit il n'était pas rare que Kaya prenne le volant. Elle adorait cela, et lui n'était pas capable de lui refuser quoi que ce soit. Surtout qu'il est celui qui lui a donné ce gout pour les motos, et pour la vitesse. Alors il devait assumer. Tout à fait. Pour l'heure elle vient encore contre lui, tout sourire, et il ne pouvait que sourire en retour, ravi de la voir si heureuse. Il était tout excité à l'idée d'aller danser avec elle du coup. « J’étais sûre qu’on se verrait aujourd’hui, mais je ne pensais pas que ce serait aussi fou ! J’ai des fourmis dans les jambes tellement j’ai envie de danser, et pourtant je rentre du sport ! Où est-ce que tu m’emmènes ? »  Il y avait réfléchit, et dans son esprit il n'y avait qu'un seul endroit pour aller danser avec Kaya. Leur QG depuis qu'ils avaient dix-sept ans à Londres. Ils y allaient souvent (moins depuis quelques mois) et tout le monde les y connaissaient. « The Box , ma chatte ! John organise une rencontre des Crews ce soir. » Dit-il en lui offrant un sourire entendu.
Les voila qui montent la moto, Kaya derrière lui avant qu'elle ne relève sa visière, et ne lui parle à nouveau : « Vite vite, je ne tiens plus ! » Il se met à rire avant de mettre en marche son bolide et de s'enfoncer sur les routes Oxfordiennes. Rapidement il rejoint l'autoroute, et circule entre les voitures pour rejoindre Londres en moins d'une heure. La joie d'être en moto. Il sent les bras de Kaya se serrer autour de lui lorsqu'il prend un virage un peu serré, un peu vite, mais il sait qu'elle a confiance. Il ne prend pas de réel risque, et ralenti quand il sent que les conducteurs autour d'eux ne savent pas vraiment ce qu'ils foutent là. Il déteste ces conducteurs indécis, ils lui font péter les plombs.
Ils arrivent dans le Nord de Londres. D'abord ils passent les petites banlieues tranquilles pour se retrouver dans un quartier inquiétant, où les tags et les squatters ont pris possession des lieux. Mischa s'arrête près d'une rue perpendiculaire à la grande Axe, où quelques danseurs se faufilent déjà leur faisant signe. Il ôte son casque, celui de Kaya, et alors qu'il en range un dans le Top Case, il accroche l'autre à son anti-vol. Puis, il vient mettre son bras autour de la taille de sa meilleure amie, et l'invite à entrer dans la rue pourtant si inquiétante. « J'ai l'impression qu'on est pas venu ici depuis un bail ! Ca m'a manqué ! »  Dit-il alors qu'ils arrivent devant l'entrée d'un entrepôt géant. Les lettres sont lumineuses au-dessus de l'entrée : THE BOX . La boite. Le coffre. Le lieu de toutes les rencontres de danse de rue depuis presque dix ans ici. A l'extérieur déjà les crews font des figures, et tapent dans leur main. Il y a des nouveaux danseurs que Mischa ne connait pas. Mais cela ne durera pas, il le sait. Dans le milieu tout le monde se connait.
« Entrons, je t'offre un verre ! » Proposa-t-il en l'invitant à passer la première. Le lieu est immense, ouvert. Il y a au centre une scène de battle. Un peu au fond un lieu qui est nommé le coffre où des tramplines permettent de faire des figures aériennes délirantes. Tout autour des tables hautes avec des tabourets où les danseurs se rencontrent et les touristes parlent. Un immense bar dans un coin. Mischa sourit, ayant l'impression d'être rentré chez lui. Ils vont tout de suite vers le bar où le Barmaid les voit arriver en souriant : « AAAAAAAAAH Mais vous êtes làà ! Gosh, Kaya t'es grave sex ma chérie ! Mischa, ça fait plaisir Bro ! J'vous sers quoi dites moi tout ! » Dit-il en se baissant sur son bar pour poser un smack sur la joue de Kaya et taper dans la main de Mischa. Ce dernier se tourne vers son amie. « Une bière pour moi, et ce que la demoiselle voudra. » Dit-il en posant (déjà) un billet sur le bar.

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« Génial, on y est. » Il se tourne vers elle, et sourit. Le visage de son amie s'illumine alors qu'ils arrivent dans la ruelle du Box. Sans nul doute ont-ils l'air étrange tous les deux. Des enfants qui semblent s'être perdus dans un monde d'adulte où la violence, la drogue et la prostitution font partis du paysage, et du décors. Eux, avec leur fringue de danseur colorés, et stylés, font sans doute tâche, mais ils s'en moquent éperdument. Cette ruelle, c'est la leur. C'est ici qu'ils se sont réfugiés des centaines de fois lorsque rien dans leur quotidien n'était à leur hauteur. Ils avaient envie, besoin de liberté, d'évasion, et de plaisir. Constamment, à la recherche de l'instant parfait, de l'instant unique. Carpe Diem dessiné au feutre indélébile sur le bras, ils venaient ici pour passer la nuit à affronter les danseurs de rue de Londres. Les instants qu'il passe ici aux côtés de Kaya lui sont précieux, incroyablement précieux. Ils n'appartiennent qu'à eux, dans un coin de leur esprit pour les jours où le ciel est bien trop gris.
Il ne peut pas s'empêcher de sourire, de la prendre contre lui, et de regarder le monde qui l'entoure comme un drogué en plein délire. Il a l'impression d'entendre la musique alors qu'ils ne sont pas encore entrés, il a l'impression de sentir le sol vibré sous ses pieds à cause des sauts de toutes les personnes qui l'entourent. Les battements de son coeur s'affolent, l'excitation monte. « Tu n’imagines même pas comme je suis heureuse de revenir ici !! Tu es véritablement le meilleur, Dempsey. Pour toujours. » Elle vient lui embrasser la joue et il ne peut qu'être heureux de l'entendre parler ainsi. Les lettres lumineuses promettent une soirée divine. Surexcité il oublie tout ce qui fait de sa vie un désastre, tout ce qui fait de lui ce qu'il est et il se laisse emporter. Ils ouvrent les portes du pays imaginaires où ils resteront à jamais des enfants. Les danseurs s'affolent, les DJs s'éclatent, la lumières les aveugles. Il ne peut s'arrêter de sourire. Ils sont chez eux à nouveau.

Ils arrivent au bar où une vieille connaissance les accueille. Quand ils ont débarqués ici la première fois ils n'avaient pas le droit de boire, et le barmaid l'avait bien remarqué. Il leur avait offert des jus de fruits sans alcool et les avait gardé à l'oeil. Mais fous, ivre d'apprendre ils s'étaient élancés dans la foule sans même penser qu'il pourrait leur arriver quelque chose. Pourtant de temps en temps il y a des règlements de compte, des bombes qui tombent sur ce monde fait de liberté et d'expression personnelle. Les gangs se rencontrent dans ces lieux pour des transactions, les accidents arrivent, mais cela reste rare. Cela n'a jamais empêché Kaya et Mischa de revenir. Sans doute parce que dans leur monde, dans leur vision fantasmé de The Box il ne peut rien leur arriver. « Vas-y, sert moi ce que tu fais de meilleur en ce moment, surprend moi ! » Le Barmaid lui prépare un cocktail avant de servir à Mischa sa bière. Il ne boira que cela ce soir, et pour cause : (1) il est ici pour danser, (2) il doit ramener Kaya seine et sauve à Oxford. Avant ils leur arrivaient de dormir à Londres quand ils sortaient, ils se faisaient rapidement des amis pour pouvoir en profiter. Mais à présent il devait compter avec Eden dans sa vie, et refusait de laisser sa petite amie seule, ne serait-ce qu'une nuit. Mais pour l'heure, Eden était à sa soirée, et lui était avec Kaya. Ils levèrent leur verre et se firent face. « A nous, Mischouille. A nous, et à notre retour ici. Cette soirée va être une tuerie, on va tout déchirer ! » Il fit tinter sa bière contre le cocktail de Kaya et en but une longue gorgée. Il ne la finit pas tout de suite cela dit, contrairement à sa meilleure amie qui semblait avoir à coeur d'avaler son breuvage. Elle était ravie, vraiment. Une vraie pile électrique, et son humeur était assez contagieuse pour que Mischa la ressente et la partage. « Excellent, bro’. C’était excellent ! »
Rapidement, soudainement elle était face à Mischa et lui tendait la main. Le moment est venu. Regard complice, il prend sa bière, la termine, et prend la main de Kaya. « Viens danser, allez, on va danser ! » « On y va, face de poulpe ! » Dit-il, hilare de la voir faire alors qu'ils fondent la foule sur le rythme de la musique. Soudainement, comme si la vie s'amusait avec eux, les premières notes de Candy résonnent dans l'espace réduit, sous les applaudissements et les hurlements de la foule. Mischa ne peut s'empêcher de regarder Kaya et de sourire. « C'est notre chanson ! Tu te souviens ? » Quand le film Step Up 3 est sorti, ils ont été le voir ensemble. Même si l'histoire laisse à désirer (niaise et stupide) les chorégraphies étaient énormes. Assez pour que Kaya et Mischa passent des heures à les apprendre pour les reproduire. Alors, ils se postent face à elle, et commence les enchainements comme ils les ont appris. Face à face, une sorte de battle entre les deux amis se met en place, et rapidement un cercle se forme autour d'eux, les applaudissements se faisaient entendre, alors qu'ils enchainent les steps et les figures. Mischa se retrouve rapidement à moitié sur les mains, sautant sur ses bras. Il a fait de la musculation, du footing, et il est assez fort pour des figures complexes aujourd'hui. Il lance un clin d'oeil à son amie. « Montre ce que tu as dans l'ventre O'Hara ! » Dit-il, un air de défis sur le visage.

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Kaya & Mischa
Il pouvait passer des heures avec Kaya. Ils se connaissaient par cœur, se connaissant depuis toujours, depuis longtemps. Il ne se souvenait pas de leur rencontre, de la manière dont elle était devenue aussi importante dans sa vie. Elle était là, simplement, dans son souvenir elle l’avait toujours été. A l’école, elle était à sa table, assise en face de lui, le poussant à parler pour dire des bêtises, réprimandés par leur maitre d’école constamment. A l’adolescence, lorsque sa passion pour la musique et la danse s’étaient révélées, elle était là encore, les partageant comme le reflet parfait de sa propre vie. C’était ce que Kaya représentait pour lui. Un reflet, un alter égo, qui n’avait pas son équivalent pour le jeune homme. Il était tout aussi proche de Breeony, certes, mais là encore c’était différent. Breeony et lui étaient diamétralement opposés, ne partageant que des conneries et des années d’amitié, confiance aveugle. Breeony était comme une sœur pour lui. Kaya c’était son miroir. Une image qui n’avait pas son explication, il ne savait pas comment le décrire autrement cela dit. Quand il parlait à la jeune femme c’est comme s’il se parlait à lui-même. Ils se ressemblaient parfaitement, ils avaient la même vision des choses, les mêmes passions, le même humour, la même manière de voir l’existence et de l’appréhender. Kaya était son essentiel. Elle était indispensable. Il ne pouvait pas imaginer son existence, son quotidien, sa vie sans elle. Il avait le sentiment que leur relation, leur amitié était bien assez important pour durer toute une vie. Quant bien même ils étaient obligés à se séparer un jour, si la vie décider de les envoyer loin l’un de l’autre, il savait qu’il suffisait d’un coup de téléphone ou d’un message de la belle pour qu’il rapplique. Qu’importe le silence ou l’éloignement, elle faisait partie de lui, de son être.
Personne ne pouvait se mettre en travers de cette relation, il le disait sans honte. Alors que sa chère et tendre Eden était occupée ce soir, c’est avec Kaya qu’il partait pour aller danser à Londres. La danse, s’éloigner d’Oxford, de l’Oxymoron, et des mois de galère, de colère, et de terreurs pour revenir aux racines. Après sa rencontre avec Eden, la naissance de ses sentiments pour la douce, et sa tentative de suicide, il avait l’impression de courir contre le temps, pour tenter de survivre, et qu’il ne s’arrête que ce soir-là.

Ils étaient dans leur QG, ils étaient dans leur univers, leur monde. Au milieu de la foule, ils se laissaient envelopper par la musique et l’ambiance électrique qui habitait les lieux. Contrairement aux lieux de villégiatures oxfordiennes, les danseurs étaient ici pour partager leurs passions. Il n’y avait pas de mec complètement ivre, ou drogués au point d’oublier son nom. Personne ne laisserait une fille défoncée partir avec un mec inconnu, et personne ne viendrait uniquement pour draguer et s’envoyer en l’air dans un coin. C’était le lieu de rencontre des danseurs de la capitale londonienne et des alentours. C’était une parenthèse, pour les Crews, les amateurs, et les professionnels qui voulaient s’amuser et passer un bon moment. Mischa ne se souvenait pas d’une soirée nulle entre ces murs. Il aimait toujours y revenir, il y revenait avec plaisir. Il y reviendra toujours. Surtout si les DJ sont aussi bon. « Evidemment, comment pourrais-je l’oublier ?» s’exclama sa Kaya en le regardant les yeux brillants. Cette chanson ils l’avaient écoutés en boucle, la connaissant par cœur. Un film qui les avait marqué tous les deux. Un film qu’ils portaient dans leurs corps. Ils avaient vu tous les films sur la danse, comme de vrais drogués, et encore aujourd’hui quand il y en avait un qui sortait ils ne crachaient pas dessus, et même si les scénarios sont souvent parfaitement bidons, les chorégraphies et les chansons leur suffisait pour passer un bon moment. Et pour danser dans la rue pendant le chemin du retour. Ils se fichent du regard des autres, ils vivent pour la musique, pour la danse. Ils dansent pour vivre.

La musique change, enivrés les voilà qui se font face. Il lui lance un défi, et avec un sourire mutin elle le relève avec plaisir. Il lui laisse la place, l’invitant à commencer, alors que la foule s’écarte, intrigué. Il observe Kaya fait son show, rentrant dans les jeux par des OOOOH de fascination, et des hurlements de surprises quand elle faisait des figures intéressante. La voilà qui cherche le contact avec d’autres hommes qui rougissent jusqu’aux oreilles sous le rire de Mischa. Elle est folle, complètement, clairement. Il adore cela. Il tape la mesure, avec son pied, avec ses mains qu’ils frappent l’une contre l’autre, alors que le public prend la suite. Le DJ s’intéresse à eux, criant le nom de Kaya avant d’inviter Mischa à la suivre, sous les gestes de Kaya. Ce dernier fait mine de ne pas vouloir risquer sa peau. « Mi-scha ! Mi-scha ! Mi-scha ! » Il regarde autour de lui, l’air de dire sérieux ? Vous voulez vraiment que je la rétame ? Cris, rires et musiques à profusion, et le voilà qui finalement revient vers sa meilleure amie. « Seras-tu à ma hauteur, cette fois ? » Il lui tire la langue, chope la casquette de Hip Hop d’un mec non loin, et commence à jouer avec, le faisant glisser le long de son bras avant de le mettre sur sa tête et de commencer à danser.

Son corps est comme désarticulé, ondulant sur le rythme de la musique qui envahit sa tête. Il sourit, se laisse emporter et son corps se lâche. Step one. Ses pieds bougent, soudainement, il fait une vague avec son corps, recréant les battements de son corps. Sous les claquements de mains autour de lui. La foule commence à s’extasier face aux mouvements du jeune homme. Il sourit. Moonwalk. Step two. Il fait quelques mouvements, figures de break dance qu’il commence à bien maitriser. Sauter sur les mains, vague pour revenir sur ses pieds, venir sur le bar, y sauter, sous les cris de surprises du barmaid qu’il connaît bien. Le voilà qui danse, faisant son show tout en murmurant les paroles de la chanson (qui ne signifient pas grand chose). Il danse un moment sous l’exclamation du barmaid. Il finit par s’asseoir, se retrouvant devant une jeune femme qu’il vient faire danser, quelques mouvements de salsa. Elle ondule des hanches, ca le fait marrer, mais finalement après un baise main il la laisse là.
Alors qu’il se laisse enivré, il lance la casquette vers Kaya, et la défis du regard, alors que son moment est passé. « Tu abandonnes O’Hara ? » Demanda-t-il. Alors que la foule se tourne vers elle, comme pour la motiver et la pousser à relever le défis.

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Kaya & Mischa
Pendant un instant son regard croise celui de Kaya et ils se sourient. Un instant suspendu, loin de la lumières artificielles du Box , loin des hurlements et encouragements de la foule. Loin du DJ qui s’égosille dans son micro pour tenter de lancer d’autres battle un peu partout dans la pièce immense. Loin de la transpiration, de la soif qui leur tiraille la gorge alors que la chaleur qui les entoure est presque étouffante. Loin de tout cela, pendant une demi-seconde, il croise le regard de Kaya et se met à sourire. Simplement, parce qu’elle est Kaya, lui Mischa, et qu’ils sont absolument sur la même longueur d’ondes. Parce qu’ils sont amis depuis longtemps, se connaissaient par cœur et partagent absolument tout l’un avec l’autre. Mischa c’est le genre de mec à être très entouré. Il n’appellerait pas cela de la popularité car il a tôt-fait de comprendre qu’à Oxford il est loin des Canons de sélection de la haute population (ouais il dit cela avec beaucoup de tour et de détour). Mais il est un mec apprécié qui aime se faire des amis, qui n’a jamais de préjugés ou d’appréhension sur les gens. C’est le mec qui est rarement tout seul dans son coin, sauf quand il le cherche vraiment. C’est le mec qui arrive à Oxford trois jours plus tôt pour participer à la rentrée de tous les nouveaux, et à tous les soirées d’intégration. C’est le mec curieux, qui aime parler avec les étrangers, avec les gens étranges, avec les nouveaux, avec les anciens, avec tout le monde. Mischa c’est un mec qui a beaucoup d’amis. Mais parmi celui il y en a certains qui ont plus d’importance dans sa vie : Breeony, Killian et Kaya-Lynn. Il n’oublie pas dans une partie de son esprit la jeune et douce Ruby, mais il la considère bien plus comme une sorte de petite sœur peste et un peu gonflante mais qu’il aime plus que tout et qui le réjouit chaque jour d’avantage. Ruby est hors compétition. Quant aux trois autres ils sont clairement les trois seules personnes à pouvoir faire sourire Mischa au point qu’il ait mal au zygomatiques.
Il a l’impression de les connaître depuis toujours, et de ne pas être totalement lui-même sans eux. Il peut passer des heures à se foutre de la gueule des gens avec Breeony. A parler filles, guitare ou à boire des bières avec Killian (chose que personne d’autre que Mischa ne pourrait supporter des heures). Ou a danser comme un fou dans un lieu bondé avec Kaya. Il pouvait passer une vie entière à leur côté sans aucune ambiguïté, et sans aucun autre désir de se profiter de leur présence. Même alors qu’il était en couple aujourd’hui. Il aimait Eden, profondément et sans doute pour la première fois de sa vie il pouvait dire qu’il était tombé amoureux. Mais qu’importe, elle n’était pas prioritaire sur ses amis. C’était peut être de l’égoïsme, ou de la stupidité. Mais il était un mec fidèle et loyal, et il n’était pas partisan de l’idée selon laquelle quand on tombe amoureux on perd au moins trois amis. Certainement pas.

C’est pour cela que ce soir, alors qu’Eden profitait de son meilleur ami, il profitait de la présence de la sienne. Kaya-Lynn était sa meilleure amie, et il ne comptait pas la mettre de côté parce qu’il était casé. Ce serait stupide non ? Pourquoi devrait-il faire un choix ? Il pouvait tout aussi bien se couper en deux et faire plaisir à tout le monde. La preuve en était de ce regard qu’ils échangèrent, de ce sourire, et de cette foule qui revient soudainement claironner aux oreilles de Mischa. Il sourit, Kaya reprit la casquette et continua le show. « Je croyais que tu me connaissais, Dempsey. Tu t’attendais à quoi, que je t’offre ta victoire sur un plateau ? » Il part dans un énorme rire alors que la demoiselle reprend le combat. Mais rapidement la musique se fait plus latine, et il la rejoint pour venir l’enlacer et la guider dans des pas plus caliente . Un jeu, amusement sans ambiguité dans lequel ils s’élancent, entre ondulements et pas de salsa. Ils se coordonnent parfaitement, alors que la foule autour d’eux se dispersent, sentant que la fin de la battle a sonné. Ils se sont retrouvés, et dansent comme des gamins, leurs regards ne se lâchant pas vraiment, leur corps s’entendant parfaitement. Il se met à rire, ayant l’impression d’être dans une scène de Dirty Dancing . « Nobody Puts baby on the Corner » dit-il alors qu’il la fait revenir vers lui, citation de Dirty Dancing qui l’a toujours fait marrer. Aller savoir pourquoi. Après avoir vu ce film il a appelé Kaya Baby durant des années. Elle était son bébé. Son bébé blond (ou pas d’ailleurs). « Aller Baby, on s’fait la figure de Dirty Dancing pour le final ! » Dit-il en la laissant prendre le recul suffisant pour venir se jeter dans ses bras.
Fort heureusement il est musclé quand elle se sent prête il vient la réceptionner… mais se met à rire et se casse la gueule par terre, la recevant dans ses bras dans un immense éclat de rire. « CA VA !? J’suis pas doué je sais. Tu t’es pas faite mal chatoune ? » Demanda-t-il en se relevant doucement. La foule s’est dispersée et il a l’impression que ca fait une éternité qu’ils sont au sol. Ou pas. Il sait pas. « On s’prend un truc à boire ? Ca donne soif. Tu m’as mis la tannée j’avoue. Le gagnant paye sa tournée ? » Dit-il avec un grand sourire. Avant de finalement prendre sa main et la guider vers le bar pour ne pas la perdre alors qu’il fond dans la foule. « Ok c’est bon c’ma tournée ! Prends ce que tu veux, pour moi ca sera un soda fufufu. J’conduis je dois te ramener en un seul morceau. »

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Kaya & Mischa
« ça marche Johnny, je saute, tu me rattrapes! » Idée à la con du soir, bonjour. Elle s’élance, il la rattrape, se rate, s’étale sur le sol. Les rires fusent autour d’eux, avec quelques cris surpris. Mais pour toute réponse Mischa se met à rire aussi. Ridicule. Ce genre de balafre il en prend souvent, surtout avec Kaya. Principalement parce qu’ils aiment à repousser les limites. Constamment. Quand il a dû apprendre à tourner sur la tête il s’est fait tellement de torticolli qu’il a cru devenir aussi souple que Nick-Quasi-Sans-Tête de Harry Potter. Elle s’est bien foutue de sa gueule la fourbe. Tout comme lorsqu’elle avait apprit à faire la vague. Elle s’est tellement défoncer le menton qu’elle avait finit par se péter une dent. Félicitation miss O’Hara. Mischa l’avait accompagnée chez son dentiste, un rire moqueur aux lèvres. Malgré cela il n’y a jamais de méchanceté dans leurs rires, et leurs regards moqueur. C’est une manière de se sentir vivant. Quand on apprend à marcher on finit le cul par terre plus d’une fois, mais c’est parce qu’on est capable de se relever qu’on est vivant, qu’on est humain, et qu’on est fort. Les deux amis se poussent constamment dans leur dernier retranchements, pour devenir meilleur. Pour être plus fort, et face à cette existence, à ce monde si hypocrite, et cruel parfois (injustement souvent) ils ont besoin de cela. Kaya et Mischa ont des mentalités de fer, et il y a peut de choses qui semblent capable de les toucher, et de les blesser. Rien en réalité ne semble pouvoir leur faire perdre leur sourire, et leur rire. Encore moins quand ils sont ensemble. Alors ce genre de petit « accident » ne sont pas les faire déprimer. « Je sais que je suis une warrior, mais tout de même mon chat, visiblement, mes kilos en trop ne colle pas à ta musculature de mannequin! » Il explose de rire à la remarque de sa meilleure amie, et la sert dans ses bras, embrassant sa joue, avant de finalement l’aider à se relever. « C’est ta poitrine opulente qui m’a déconcentré. Elle a grossi non ? » Répondit-il en lui tirant la langue, mi-charmeur mi-moqueur. Faut dire que Mischa n’est pas un bon charmeur, et puis c’est Kaya. Il ne va pas draguer Kaya, jamais, leur relation est au-delà de ça. Le sexe en a fait partie, une fois, ca a suffit. Ils sont d’autant plus proches depuis, même s’ils n’en ont pas reparlé. Ca les a rapproché, ca les a rendu plus… intime. Comme si les quelques regards en biais, et les quelques haussements de sourcils curieux avaient laissé place à une amitié pleine et entière qui ne peut être dégradée par un désir qui risquait de leur faire perdre leur complicité.

Mischa entendait souvent dire que sortir avec une amie c’était la pire des choses à faire. C’était sans doute. Après tout, en sortant avec Mason il avait finit par lui briser le cœur et par le perdre en tant qu’ami. En sortant avec Olivia Mills, même résultat. Il était heureux de ne pas avoir perdu Kaya. Sans doute parce que leur « relation » n’avait jamais été quelque chose d’officiel. C’était un moment qui leur appartenait, un moment qui les avait rapproché, et qu’ils n’avaient pas montré aux yeux du monde. C’était à eux, c’était entre eux, et qu’importe le regard des autres, puisqu’ils l’ignoraient. Alors ils avaient pu restés eux-mêmes. Plus encore à présent. Souriant, le bellâtre accompagne sa douce et tendre jusqu’au bar histoire de boire un verre. Il se rend compte alors qu’il fait excessivement chaud. Il lui prend la main et ils arrivent finalement en un seul morceau jusqu’au bar où il lui offre de choisir un cocktail qu’il lui payera. Il l’a faite tomber après tout. Quant à lui il doit être raisonnable ce soir. Il conduit. Il est Sam. « Choupet, tu sais qu'une fille, même moi, ça casse. J'ai dansé de toutes mes forces et je suis tombée avec tout mon élan. Je ne suis déjà plus en un seul morceau ! » Il lui sourit, mi-amusé mi-coupable. C’est de sa faute après tout. «  Tu ne t’es pas faite mal ? » Demanda-t-il soudainement un peu plus sérieux, et clairement bien plus inquiet pour sa meilleure amie. Il n’aime pas qu’elle aime mal, évidemment. Surtout si c’est de sa faute. Même si elle a l’habitude, tout de même ! Il doit prendre soin d’elle. Elle est sa Kaya, forte, certes, mais fragile à la fois. « Mais évidemment que j'accepte ton invitation. A condition que tu me laisses payer ta conso! Après tout, si ce n'est qu'un sirop de grenadine... » Il semble réfléchir un instant. Une grenadine… pourquoi est-ce que le fait qu’elle en parle lui donne envie ? Il se tourne vers le barmaid et lui fait un signe pour avoir son attention au sein de cette foule : « Tu nous sert une grenadine, et … » Il se tourne vers Kaya pour qu’elle choisisse ce qu’elle veut. La foule autour d’eux devient de plus en plus pressante, et une fois qu’ils sont servis il prend les deux verres.
« Viens, on va sur la terrasse. » Lui glisse-t-il à l’oreille avant de fondre dans la foule, pour traverser le Box, et arriver dans une sorte de petit jardin. La terrasse, à l’air libre, où on peut boire, fumer, et profiter d’un lieu où la musique n’est pas trop assourdissante. Il trouve une table entourée de deux tabourets, et il s’y installe en invitant Kaya à faire de même, lui rendant son verre. « Il fait terriblement chaud dedans ou c’est moi ? » demanda-t-il en se rendant compte que l’air frais lui fait du bien. Il sort de sa poche son portable, et ses clopes. Il en prend une à la bouche. C’est mal de fumer après avoir dansé, mais il s’en fout. C’est son soir de détente avec Kaya. Et dans un geste naturel il lui en propose une. « On a bien fait de venir, y en a une ambiance de fou ce soir. C’trop bon. Tu te souviens la première fois qu’on est venu ici ? C’était tellement énorme. » Dit-il en la regardant dans les yeux, pétillant à ce souvenir.  
Il fut sorti de ses pensés par la vibration de son portable. Il s’en saisit et voit une notification Instagram. Eden . Sceptique il l’ouvre d’un geste ample, et se fige. Eden… aux côtés d’un autre homme. Un homme qui n’est pas Angelus. C’est quoi ce bordel ?!

Sexy dance with you
Kaya & Mischa
L’air frais le réveil d’un coup et il se sent respirer plus librement. Il adore la petite terrasse du Box. C’est un lieu tout à fait bien aménager, surtout en début de soirée comme à présent. Avant que les danseurs les plus courbaturés ne viennent ici pour hurler leur joie, et s’effondrer sur le sol en riant aux éclats. Ou que les quelques mecs qui abusent viennent vomir leurs tripes dans les fougères. C’est sans doute pour cela que rien ne résister dans le petit jardin qu’ils avaient aménagé. A présent il y avait des arbres en plastiques. Bien fait, mais en plastique. Ca le fait marrer, parce que ca ne ressemble à rien, mais qu’il faut sauver les apparences. Les quelques habitués ont peint des feuilles en couleur, et mis des photos de danseurs comme des guirlandes. C’est un sanctuaire, il s’en rend compte. C’est le sanctuaire de la jeunesse libre de Londres et de ces alentours. Ce fut leur sanctuaire à un moment. A présent ils y revenaient avec plaisir, comme s’ils étaient en vacances. Comme s’il rentrait dans l’appartement de leur enfance, avec un sourire mélancolique mais heureux sur le visage. C’était des sensations qu’ils retrouvaient, non pas de regrets qu’ils avaient d’une vie à présent terminée. Celle de l’enfance, de l’adolescence, de l’insouciance. A présent ils étaient de jeunes adultes non ? Non. Clairement pas. Ils sont toujours eux-mêmes. Ils sont toujours insouciants. Et ils ont toujours leur délire, ainsi, sans raison. Prendre la moto de Mischa et aller à Londres, parce qu’ils en ont envie. Simplement.
Il n’a pas envie de devenir adulte. Il a peur de grandir. Un peu. Il veut pouvoir rester celui qu’il est pour le restant de sa vie. Il peut partir à tout moment, faire le tour du monde, revenir, être heureux, sourire, retrouver ses amis, la fille dont il était amoureux. Jouir de ses passions qui sont au centre de tout : la musique, le chant, la danse, les Dingoes. Il ne vit que pour cela, alors pourquoi voulait s’arrêter ? Il a encore trois ans d’études à Oxford. Trois ans dont il compte bien profiter. Auprès de Kaya, de Bree, de Ruby, de Killian, d’Eden… Douce Eden… « Olala, une chaleur monstrueuse. Mais c'est ça qui est bon ici, au moins on peut sentir la transition! » Il rit à l’expression de son amie. Oui, l’air frais leur fait le plus grand bien et cela se voit sur leur visage. Il remarque qu’elle est rouge, mais rapidement elle retrouve ses couleurs normales. Lui aussi se sent moins étouffé et il peut tout à sa guise sortir une clope et se l’allumer. C’est mal, il s’en tape. Il s’en tape un peu de tout en fait, saut de cet instant, avec cette fille. Et putain que c’est bon de se retrouver avec elle. Il lui propose une clope, d’un geste de la main, mais elle le refuse. Elle était plus raisonnable que lui. « Hmhm, déjà que je bois, je peux pas fumer ce soir. Ou juste une taffe. Mais sinon mon corps va me le rappeler demain, et pas d'une manière des plus sympas.. » Il rit franchement. « Tu me dis si tu veux. » Dit-il en lui montrant la clope qu’il fume tranquillement. Il n’est pas du genre à prendre de grande inspiration, il aime sentir l’effet de la nicotine sur lui. Il aime aussi le fait de boire en même temps, même si c’est de la grenadine. Aller comprendre cette addiction étrange. Il fume depuis longtemps, il avait commencé au lycée pour se donner un côté cool et branché. Aussi parce que les mecs avec qui il restait fumaient tous. Il était sans doute un de ces types influençables, mais il s’en moquait. Fumer c’était agréable, alors pourquoi s’en passer ?

Il finit part se rappeler quelques souvenirs qu’ils avaient ici et les partager avec Kaya. Il adorait cet endroit, et sans doute ne se passera-t-il jamais ces moments ici. Il adorait y revenir, et en jouir allègrement. Il se demanda s’il y reviendrait toujours. Sans doute pas. Un jour il sera un adulte, il aura un métier ou en tout cas il n’aurait plus le temps. C’est un truc qu’il entendait souvent ca : j’ai pas le temps. Les adultes ne prenaient pas le temps de vivre. C’est sans doute pour cela qu’il ne voulait pas grandir. Il voulait toujours avoir le temps de vivre, et de faire ce qu’il aimait. « Énorme, ouais... C'est pour ça qu'on est revenu ! Tu te rappelles, c'est cette fois là qu'on a rencontré les jumeaux avec qui on a dansé plusieurs fois après. Comment ils s’appelaient déjà? Putain qu'est-ce que c'était bien... » Il ouvre grand les yeux d’enthousiasme et alors qu’il boit il fait de grands gestes de la main pour l’inciter à attendre qu’il ait fini pour répondre à sa question. Il pose son verre, la clope toujours en l’air, suivant ses mouvements hiératiques. « Les Duncan !!! Putain ils dépotaient ceux là ! Ils étaient américains. J’crois que j’ai toujours leur skype. Mais ca fait un moment que j’ai pas pu leur parler. Putain c’est vrai. J’avais oublié. Ils dansaient avec une telle synchronisation. C’était fou ! » s’exclama-t-il avec autant d’enthousiasme qu’elle.

Quand tout s’arrêta. La raison n’en était pas un mot de trop, ou un accident, ou un truc de merde comme le verre qui tombe de la table et se brise. La raison c’était une photo. Une putain de photo d’Eden, sur Instagram. Eden … auprès d’un autre mec. Arguant qu’elle passait un excellent moment, de très bonnes… retrouvailles. Il se fige. « Misch? » Il ne peut pas ôter son regard de l’écran, et déglutit avec difficulté se rendant compte qu’il a retenu sa respiration. Il inspire profondément. Putain. « Misch? Qu'est-ce qu'il y a? » Il fait un geste pour lui répondre, mais il ne sait pas comment le dire. Elle comprend, se lève, se place derrière lui et regarde l’écran par-dessus son épaule. Alors, comme souvent, elle exprime rapidement les sentiments de son meilleur ami : « Bordel c'est qui ce mec?! » Le visage de Mischa devenu blême jusqu’à alors trouve une couleur rouge meurtrière. C’est qui ce mec ? « Excellente question. Aux dernières nouvelles elle devait passer la soirée avec Angelus. » Son meilleur ami, que peut être Kaya ne connaissait pas, mais il ne pouvait pas suivre sa logique.
Il se pince l’arrête du nez, et pose le portable. Que faire ? Que faire ? Est-ce qu’elle… Il se tourne vers Kaya et il trouve chez elle la même colère qu’il ressent. Il ne comprend pas. Pourquoi est-ce que Eden n’est pas avec Angelus ? Et qui était ce type ? Et pourtant ils avaient l’air si proches et heureux ? Un pote. Ca devait être un pote. Le genre de potes qui a déjà… Ta gueule. Est-ce que Eden avait des amis avec lesquels elle n’a pas couché ? La question lui coupe le souffle, et il sent la panique le faire trembler. « Elle n’aurait pas… ? si ? » demanda-t-il, n’arrivant pas à placer les mots « me tromper » « baiser un autre » ou « aller voir ailleurs » dans sa putain de phrase. Il regarde la photo toujours affiché, et tire sur sa cigarette avec plus d’entrain. « Je fais quoi ? Je réponds ? J’ignore ? Je fais quoi ? » demanda-t-il en se levant, commençant à s’agiter. « Putain je suis nul avec ces trucs de couple à la con. » La colère est bien là, servi avec un soupçon d’angoisse, et de souffrance.

Sexy dance with you
Kaya & Mischa
Il n’a jamais été véritablement en couple. Ou alors quant bien même il aurait eut quelques petites amies, cela n’avait jamais été sérieux au point qu’il se mette dans tous ses états en les voyant rire, flirter, ou draguer d’autres que lui. Il faisait de même – sans s’en rendre compte cela dit – d’un naturel jovial et sociable. Mischa c’était le genre de garçon à venir vous parler juste parce que votre visage lui semble aimable, ou que vous portez un t-shirt rose fushia et que ca lui plait. Il ne vous draguera pas avec des grandes phrases ou en vous offrant verres sur verres. Déjà parce qu’il n’a pas les moyens de s’offrir lui-même verre sur verre, et parce qu’il ne sait pas « draguer ». Il laissait cela aux autres. Il était simplement lui-même. Il était Mischa, et il n’avait pas appris à mentir sur ce qu’il était, ce qu’il ressentait. Il se donnait entièrement aux autres en face de lui, les appréciant ou les détestant sans commune mesure. Mais jamais encore il n’était tombé amoureux.
Il pensait à l’amour comme à une chose abstraite jusqu’à présent, se disant que c’était beaucoup de bruits pour pas grande chose. Que « tomber amoureux » n’arrivait qu’aux autres parce qu’ils se persuadaient que c’est ce qu’ils sont « amoureux ». Mais il s’était lourdement trompé, il s’en rendait compte à présent. Il était tombé amoureux d’Eden rapidement. Il ne savait pas s’il pouvait dire qu’il l’avait aimé dès leur premier regard, à la manière d’un adolescent attardé et soumis à ses hormones. Mais elle l’avait fasciné dés son premier regard. Ils avaient discuté comme s’ils se connaissaient depuis toujours. Auprès d’elle il avait découvert de nouvelles sensations, sur lesquels il ne mettait toujours pas de mot aujourd’hui.

Et il ne savait pas quel mot utiliser pour expliquer le déferlement d’émotions qui lui vrillaient le cerveau à cet instant précis. Il n’était jamais tombé amoureux jusqu’à présent. Et comme tout ce qu’il faisait, Mischa aimait Eden sans aucune demi-mesure. Il sentait qu’il s’abandonnait beaucoup trop à ce sentiment, et qu’il pourrait s’y perdre. Il sentait qu’il ne devrait pas aussi accroc, mais elle était présente en lui maintenant. Il en était devenu fou. Et la voir proche d’un autre le rendait complètement malade. Il sentait son cœur tomber dans sa poitrine, et une sueur froide passer dans son cou alors qu’il s’imaginait déjà le pire. Après tout ses amis (surtout Killian) l’avaient déjà mis en garde contre Eden. Eden que avait eut tellement « d’avant » lui. Eden qui avait cette putain de réputation de coureuse. Eden qui ne disait jamais « non » à une bonne partie de …. « Mischa, non, arrête de te faire du mal, elle n'aurait pas pu faire ça. » Il se tourne vers Kaya et dans son regard il essaie de trouver des raisons de se calmer. Eden ne l’aurait pas trompé, pas ainsi. Pas en s’affichant avec son amant sur Instagram. N’est-ce pas ? Alors pourquoi lui avoir menti ? pourquoi lui avoir fait croire qu’elle passait juste la soirée avec Angelus ? Et il était où Angelus à présent ? L’image soudaine d’Eden embrassant ce mec s’impose à son esprit et il se fustige. Putain. Son cerveau était encore plus pute que son angoisse au final, et il grimace d’une douleur qui le comprime. Il a envie de sortir, de courir, de hurler. Il sait pas. Il panique, il s’accroche au regard de Kaya et silencieusement exige son aide.

Il se lève, prend une clope, fume, bouge. Il ne peut pas rester en place. Ca le dépasse. Cette putain de situation le dépasse. Il n’aurait pas pensé qu’il y serait confronté. Comme toujours il est trop con. Il est trop naïf. Killian a définitivement raison à ce sujet. « Je ne m'y connais pas en matière de couple chaton, mais ce que je sais, c'est que les doutes et les questionnements sont la pire chose à faire. » Il ne peut qu’acquiescer. Les doutes, les questionnements… Qui c’est ce mec ? Est-ce qu’il l’a embrassé ? Est-ce qu’il est en train de se la faire en ce moment-même ? Un gémissement plaintif lui échappe à cette pensé, et il ferme les yeux – mauvaise idée. Il est assailli par l’image d’Eden gémissant dans les bras d’un autre. Pourquoi ? Pourquoi fait-elle cela ? A quoi est-ce qu’elle joue ? Est-ce qu’elle joue avec lui en ce moment même ? Est-ce que ca l’amuse ? Putain. « Il faut que tu l'appelles. Il faut que tu l'appelles ou que tu la rejoigne. On s'est amusé, elle je ne sais pas ce qu'elle a fait. Tu dois éclaircir la situation maintenant. » Il se rend compte que Kaya lui tend son portable, et machinalement il s’en saisit, trouve le nom d’Eden. Appelle. Il met le téléphone à son oreille. Ca sonne. Une fois. Deux fois. Quatre. Six. Messagerie. Il sert les dents. Il recommence. Même résultat. « Elle ne répond pas, elle doit être trop occupé. » Sa voix est froide, et il la reconnaît à peine, il soupire profondément et se tourne vers Kaya.

La culpabilité le saisit soudainement pour ce qu’il va lui demander. Il s’en veut. « Chérie je… J’aurai aimé que cette soirée continue mais je… J’ai besoin de savoir. » Dit-il avec un air contri. Il aimait tant ces soirées avec Kaya, et il en veut soudainement à Eden. Il lui en veut d’y mettre fin parce qu’elle est avec un autre. Un qu’il ne connaît pas. Il s’en veut parce qu’il n’a pas confiance en lui. En elle. En eux. Il sait pas. Il sait plus. Il prend Kaya dans ses bras ; « Je te dépose chez toi, viens rentrons. » Dit-il avec un air profondément désolé sur le visage. Il reprend ses affaires, et traversant la salle ils retournent dire au revoir au Barmaid qui lance un regard curieux à Mischa. Mais ce dernier est fermé, anxieux, soucieux.
Une fois dehors, il donne à Kaya un casque mais l’embrasse sur la joue et se mord la lèvre. « Chat, je veux pas abuser mais… Si jamais… Enfin. Selon ce que je découvre ce soir… Tu m’accueilles ? » Demanda-t-il avec un air perdu et angoissé sur le visage. C’est la première fois qu’il se retrouve dans cette posture, et il a peur.