Anackiel / L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
Lentement il bouge avant d'ouvrir un œil alors qu'un rayon de soleil l'agresse clairement. Il ouvre son deuxième œil et cherche quelque chose du regard, quelque chose qu'il connaît. Sur ses genoux, une chevelure blonde et emmêlé bouge en poussant un râle. « Liloo ? » Parvient à articuler Ezeckiel alors que sa meilleure amie se relève et s'assoit correctement sur le banc. En face d'eux, une jolie étendue d'eau semble paisible, il doit être encore tôt. Où pas. Pour vérifier ses pensées il cherche son portable, quasiment la fin de la matinée, le repas de midi approche à grand pas apparemment. « Qu'est ce qui c'est passé ? » Murmure Ezeckiel en portant sa main à sa tête alors qu'une migraine post-alcool lui massacre le crane. Un flash, de la lumière danse sous ses yeux, une forme bouge contre lui alors qu'il avale un autre verre. Une cigarette passe devant lui, il l'attrape et tire une profonde latte avant de comprendre qu'elle ne contient pas que du tabac. « On a abusé hier... » Dit-il en se levant et en titubant vers un robinet où de l'eau claire coule lorsqu'on tourne un petit loquet. Il se passe de l'eau glacée sur le visage, sur la nuque et ôte même son tee-shirt pour s'en passer sur le torse. « On s'en fou ! Tu sais comment combattre la migraine ? » Premier mot de sa meilleure amie alors que cette dernière lui remet son tee-shirt, apparemment aussi amochée que lui. Un grand sourire naît sur les lèvres du musicien alors qu'il prend une gorgée d'eau fraîche. « Boire ? » Dit-il alors que ce même sourire apparaît sur les lèvres de sa meilleure amie. Sans attendre, Liloo l'attrape par la main et le guide dans Oxford, dans un petit bar. « CHAMPAGNE ! » Ordonne la belle en rentrant dans l'établissement. La nuit noire, ils marchent dans les rues en chantant des chansons paillardes, ce qu'ils font toujours lorsqu'ils ont trop bu. Bras dessus, bras dessous ils s'approchent d'une fontaine et sautent dedans pour prendre un bain de minuit, l'eau est glacée mais forcé de constater qu'ils ne le sentent pas. L'alcool et la drogue leur donnent l'impression de brûler de l'intérieur.

Il pioche dans un bol de cacahuètes à disposition des clients tout en prenant sa flûte de champagne et en la buvant cul sec. Depuis combien de temps il n'a pas mangé ? Il a le ventre vide et heureusement, le petit bistrot vend aussi des sandwichs. Il en prend deux et, alors que le sien arrive, il croque dedans avec appétit. La veille Liloo est venue chez lui avec la ferme intention de le faire sortir, lui qui se laisse dépérir depuis que Ana à retrouvée Néo, il avait bien besoin de voir du monde. Ils ont fait le tour des bars avant de terminer en boite. Heureusement que les paparazzis ne l'ont pas vus, ils ce seraient fait un plaisir de le prendre en photo et encore une fois sa carrière serait dangereusement compromise. Au pire il devra rendre des comptes à Ana et autant avouer que ce n'est pas le moment. Il n'a aucune nouvelle et honnêtement il lui en veut. Mais il ne veut pas penser à elle, il ne doit pas, cela le rend malheureux et le fait déprimer. Liloo doit le voir car elle commande un verre de vodka/pomme pour lui, verre qu'il avale en mâchant son sandwich alors que sa meilleure amie se fait offrir des verres par les habitués de comptoir. Ils se posent seulement quelques minutes sur un banc, en face de l'étendue d'eau trônant au milieu d'Oxford. Ils ferment les yeux alors que Liloo s'allonge sur le banc et pose sa tête sur ses genoux. Une seconde, ils s'endorment sur le banc. Comme des ivrognes. Tout lui revient par petite vague, il sourit et s'approche de sa meilleure amie pour la prendre dans ses bras et lui voler son verre également. Il l'avale cul sec. « Mais c'est ignoble ! » Dit-il en affichant une grimace dégoutée, ce qui arrache quelques rires à son amie. « Arrête de me voler mes mélanges alors ! » Lui dit-elle en lui posant un baiser sur la joue. Il commande un autre verre. Puis un autre. Puis encore un autre, midi n'a même pas encore sonné.

« Mamadou avait mal aux dents, sa maman lui dit Mon doudou ! » Ils chantent, sautent dans une ruelle tout en marchant, lui il danse et fait encore et encore son déhanché si sensuel qu'il s'amuse à reproduire sur scène. Liloo tient une bouteille dans chaque main, à la base c'était des bouteilles de jus de fruits mais ils ont légèrement amélioré le jus avec un peu de vodka. Ils sont ivres mais au moins, ils se sentent vivant. « On devrait se mettre ensemble Liloo ! Plus de Maxime, plus d'Ana, juste toi et moi ! » Sa meilleure amie éclate de rire et boit une gorgée de sa bouteille alors qu'il en fait de même. « On formerait un super couple ! » Ils arrivent dans une allée très fréquentée mais calme à cette heure de la journée, c'est l'heure du repas de midi. D'ailleurs... Il ne travaillait pas aujourd'hui ? Si. Non. Peut-être, il ne sait même pas quel jour ça peut-être, il s'en fou. Il ne pense plus à Ana, Lily, sa sœur, ses parents, Néo et sa sale tête de con. « C'est pas Ana là ? » Ils s’arrêtent de marcher alors que Liloo, du doigt, lui montre un restaurant avec des baies vitrées, il ne bouge plus et regarde, en effet c'est elle. « A croire qu'elle me suit. » Murmure Ezeckiel en avalant une bonne rasade de son cocktail mortel. « Viens ! » Elle le tire par la main vers un buisson, aussitôt elle saute dedans, se cache comme elle peut. « Mais... » « CACHE TOI ! » Il ne dit rien et s'agenouille dans le buisson, boudant ouvertement. « Tu me cries. » Dit-il en croisant ses bras, refusant de regarder l'endroit qu'elle lui désigne. « Ils sortent ! » Dit-elle alors qu'il se relève aussitôt pour regarder, en effet sous leurs yeux à un mètre ou deux, Anastasia et Néo sortent du restaurant. Ils discutent un instant avant que Néo se penche vers Ana et lui dépose un baiser sur la joue. C'est trop pour le musicien qui regarde Néo partir et alors que Ana passe devant le buisson où ils sont, il se relève aussitôt et pointe devant elle un doigt accusateur. « J'AI TOUT VU ! » Derrière lui, sa meilleure amie part à quatre pattes, suivant de très loin Néo. « Tu vas où ? » Demande Ezeckiel à sa meilleure amie qui s'enfuit aussi vite qu'elle le peut étant donné la position peu confortable dans laquelle elle est. « Il a un cul d'enfer ! Mission, brisons le couple Ana/Néo. » Il la regarde partir puis hausse les épaules avant de sortir du buisson en l'enjambant difficilement, il manque de tomber mais se rattrape, ce n'est pas facile étant donné son étant d'ébriété avancé. « Le bisou, le petit repas en amoureux ! J'ai tout vu ! » Dit-il, titubant devant Ana et tenant toujours dans sa main droite sa bouteille contenant son cocktail mortel. « Tu m'as quitté... Tu m'as largué... » Dit-il en baissant la tête et en se mettant à pleurer. Des grosses larmes coulent sur sa joue, il les efface d'un geste rageur mais ne peut s’empêcher de pleurer. Un gosse de 5 ans, un véritable gamin.

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
Cette semaine était éprouvante. Elle jonglait  entre le travail, Lily et Néo. Elle n'avait pas même eut le temps d'envoyer un sms à Ezeckiel pour lui demander comment il allait. Elle avait vu Eliakim, malade, pour lui parler et tenter de trouver du réconfort auprès de son ami. Mais ce fut sans doute le seul moment de détente de sa semaine. Elle allait devoir rendre ses conclusions sur les clubs et associations d'Oxford dans moins de dix jours, et autant dire qu'il lui restait encore pas mal de calcul, et de bilans à faire. Elle passait son temps à courir dans tout Oxford pour rencontrer les présidents des clubs ou leurs précepteurs. Parfois même quelques membres. Elle était désagréable, intransigeante et sans pitié pour leur dire qu'ils perdaient leur bourse, ou risquaient même de voir leur club fermer. Mais elle s'en fichait profondément. Vraiment. Le Jeudi arriva rapidement et elle n'espérait qu'une seule chose : que le week-end arrive. Du reste elle savait que le week-end ne serait pas forcément très reposant non plus. Elle devait passer la journée de samedi avec Néo et Lily. Et si jamais cela convenait à sa fille, elle irait dormir chez Néo (enfin dans sa chambre d'hôtel) pour qu'ils apprennent.
Elle fut donc étonnée de recevoir un sms de Néo lui proposant de déjeuner avec lui à midi, qu'il avait des papiers à lui montrer, et qu'il voulait voir quelques petites choses avec elle avant de ne rencontrer Lily officiellement. Elle accepta, ne pouvant lui refuser de parler de cette histoire. Lily et Néo avaient besoin de se découvrir l'un l'autre, elle le comprenait totalement, et elle ferait tout pour que cela se passe le plus vite possible. C'est ainsi qu'elle rejoint le Zappi's Bike Café à midi. Néo est déjà présent et l'attend à leur table. Ils prennent un apéritif (jus de fruit sans alcool pour elle évidemment), et un plat, avant qu'il ne rentre dans le vif du sujet. Il prit dans son sac une enveloppe qu'il posa devant elle. « Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-elle en saisissant l'enveloppe. Elle l'ouvrit, et découvrit alors un chèque, dûment rempli, à son nom. Avec un nombre à plusieurs zéros qui la fit rougir. Interrogative elle se tourna vers Néo. « J'ai appelé mon avocat hier. C'est le montant des pensions alimentaires que j'aurai dû te verser pour Lily ces dix dernières années. Je tenais à ... Je tenais à te montrer que tu pourras compter sur ma présence, si tu le désire. » Elle fronça les sourcils, le jugeant du regard. Mais elle ne pouvait pas croire qu'il lui mentait, elle le remercia, touchée par son geste avant de mettre l'enveloppe dans son sac. Ca ferait un bon gain de départ pour la vie de Lily. Elle mettra cet argent sur un compte pour sa fille. « Et si tu veux bien, j'aimerai te verser une pension jusqu'à la majorité de Lily. Ensuite, cet argent lui reviendra. On peut mettre tout cela sur papier avec l'aide d'un avocat. Et je... » Il baissa les yeux, preuve qu'il hésitait. Un geste qu'elle reconnut, qui lui était familier. Elle prit son verre d'eau et bu une gorgée. « Dis moi, je ne vais pas te manger. » Dit-elle en souriant, alors qu'il relevait les yeux pour croiser son regard. « Je voudrais reconnaitre officiellement Lily comme étant ma fille, avec ton accord. » Elle resta interdite un instant. Mais comment pouvait-elle le lui refuser ? Après tout, n'était-il pas son père ? Elle avait espéré le voir revenir dans la vie de sa fille durant toutes ces années, aujourd'hui qu'il était là et montrait qu'il voulait s'engager dans la vie de Lily elle ne pouvait qu'en être ravie. Bien que quelque chose en elle se méfiait. Sans doute l'habitude. « Tu es son père. » Affirma-t-elle d'une voix qui ne tremblait pas.

Ils continuèrent de manger, parlant de tout et de rien avant d'en arriver au dessert. « Je me suis permis de commander du champagne pour fêter nos retrouvailles. Une coupe ne peut pas te faire de mal. » Rouges. Anastasia vit arriver les deux coupes, et déclina l'invitation. « Je ne peux pas boire. Mais merci. » Il ne semblait pas vouloir l'entendre et lui sourit, un peu moqueur. « Tu peux être professionnelle et te faire un petit plaisir Ana. » Elle le regarda dans les yeux, agacée par son insistance. Ce qu'il sembla remarquer. « Ca n'a rien à voir. Je n'ai pas le droit de boire. » Il fronça les sourcils, et rapidement ses yeux tombèrent sur les mains d'Anastasia qui - automatiquement - s'étaient retrouvés près de son ventre. Pas encore arrondi, pas vraiment. Sauf si on la connaissait vraiment intimement et que l'on était très observateur. Néo, cependant, n'eut pas besoin d'autre chose pour comprendre. Il la jugea d'un regard sceptique. « Ezeckiel Bennett, c'est ca ? Tu es avec lui n'est-ce pas ? » Elle prend un biscuit et le croque, avant que son gout ne l'écoeure. « Oui... on... C'est compliqué. Je sais pas. Il ne le sait pas encore, alors si tu veux pouvais... Garde ça pour toi, Néo. Ezeckiel m'a permis de... d'avancer. De passer à autre chose. » Dit-elle en le regardant. Gênée, à cause de la promesse qu'ils se sont faites. Il avait terminé son dessert, elle son thé, et il paya l'addition. Avant de se lever avec elle. « Ne t'en fais pas pour cela Ana. Je.... Je suis fiancé aujourd'hui. On a tous les deux évolués, dix ans ont passé après tout. Mais tu sais... Je suis heureux que tu me laisse ma chance. »  Ils se trouvaient à présent à l'entrée du restaurant et il se pencha vers elle pour embrasser sa joue. « A Samedi. » « Merci Néo, à Samedi. » Dit-elle avant de le quitter.

Elle ne fit que trois pas avant qu'un buisson à côté d'elle ne se mette à hurler, la faisant sursauter, et pousser un cris de surprise. « J'AI TOUT VU ! » Hein ? Quoi ?! Elle a dû mal à voir ce qu'il se passe (le soleil l'éblouit). Ezeckiel apparait cependant, dans le buisson. Il regarde un truc qui bouge à côté. A gauche, dans un buisson. Elle suit son regard et remarque une femme (elle la connait mais d'où ?) partir à quatre pattes vers Néo. Ce dernier s'en va vers le parking, n'ayant pas entendu le cri d'Anastasia. Il a son portable à l'oreille et n'entend rien autour. Pas même cette brune étrange qui va vers lui avec un air malicieux. « Il a un cul d'enfer ! Mission, brisons le couple Ana/Néo. » Le couple Ana/Néo ? Elle ne comprend strictement rien. L'odeur d'alcool vient alors lui chatouiller les narines. Ils sont ivres.
Agacée elle se tourne vers Ezeckiel qui a à nouveau reporté son attention sur elle. Il s'extirpe du buisson, et elle le juge d'un regard assez sévère. La dernière fois qu'il avait été vu ivre, il avait fait la une des journaux people. Il ne tenait pas l'alcool. Vraiment pas. La dernière fois il lui avait avoué que c'était à cause de sa copine qui était parti. Et aujourd'hui quel était son excuse ? Elle ne comprenait pas son comportement. Il repart dans ses excès et ses travers ça y est ? Le côté je suis un mec bien a fini par le lasser ? Elle sent sa gorge se serré. Non, elle veut croire qu'il est le mec bien, celui qui lui fallait sans même qu'elle s'en doute. Celui qu'elle voulait à ses côtés aujourd'hui. Il vient vers elle, une bouteille de jus de fruits (sans doute agrémentée de quelques bonus) à la main. « Le bisou, le petit repas en amoureux ! J'ai tout vu ! » Elle croise les bras et le regarde droit dans les yeux. Elle est vexée, méfiante, et surtout blessée. Le repas en amoureux ? C'est tout ce qu'il croit avoir vu. « Tu m'as quitté... Tu m'as largué... » Il baisse la tête, et se met à pleurer. Gamin. Etrangement cette vision serre le coeur d'Anastasia. Elle avait raison, il a bu à cause d'elle.

Quant bien même elle s'en veut pour cela, elle refuse de le voir s'apitoyer ainsi sur son sort. Elle ne l'a pas quitté, jamais. Rapide, elle se saisit de sa bouteille, et l'ouvre pour sentir son contenu. Alcool. Elle s'en doutait, c'était presque évident. « Pour commencer je ne t'ai pas largué. » Dit-elle en le prenant par la main et en l'amenant un peu plus loin. Elle vida la bouteille dans une poubelle en passant, avant d'arriver devant une fontaine d'eau potable. « Ensuite, ce n'était pas un rendez-vous en amoureux. » Dit-elle, en se tournant vers Ezeckiel. Elle prit la bouteille pour la remplir d'eau. Jeta l'eau souillée dans la poubelle. Puis re-remplit la bouteille. Et jette l'eau à la tête d'Ezeckiel pour l'aider à ... déssaouler. Avant de la lui tendre pour qu'il puisse boire. « Enfin, tu es saoule. Pourquoi tu es saoule ? Et c'est qui cette fille ? Et ... Mission brisons le couple Ana/Néo ? Ezeckiel qu'est-ce qu'il se passe ? »  Demanda-t-elle le regardant droit dans les yeux.

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
Lorsqu'il a quitté l'appartement d'Ana la semaine dernière, lui disant au revoir d'un baiser sur le front, il sentait que tout n'irait pas aussi bien qu'il le souhaiterait. En effet depuis ce jour là il n'a pas eu le temps d'aller la voir dans son bureau comme il avait l'habitude de le faire depuis qu'ils sont ensemble, hors il pensait au moins avoir un message d'elle, un appel, quelque chose pour lui assurer que leur histoire avait encore de l'importance. Évidemment il sait que Ana travaille beaucoup et qu'en ce moment elle remodèle le système des clubs d'Oxford, de ce fait elle croule sous les dossiers, les réunions et les demandes en tout genre. Il le sait mais un petit sms ne lui aurait pas pris tant de temps que cela, si ? Il faut avouer qu'avec le retour de Neo elle doit être occupée... Mais l'est elle car leur histoire recommence où simplement par rapport à Lily ? Il ne sait pas et c'est cela qui l'a bouffé. Néo, le grand Néo, beau, fort, premier amour, père de la petite Lily, il ne sait pas si Ana est assez bien avec lui pour se refuser à l'homme qu'elle a attendu pendant dix longues années. Dix ans, qu'elle femme peut-être autant amoureuse pour attendre un homme pendant autant de temps. Ana apparemment et ce n'est pas sa brève histoire avec Ezeckiel qui va balayer un amour de dix années. Alors il n'a aucune chance il le sait, il ne préfère pas se persuader du contraire car la chute sera plus douloureuse et violente encore. Ezeckiel a déjà eu le cœur brisé lorsque Avery est partie mais il s'en doutait, leur histoire était trop douloureuse pour que la belle reste. Hors il n'aimait pas vraiment Avery, c'était plus une tendresse améliorée entre eux, bien loin de tout ce qu'il peut ressentir pour Ana. La chute sera plus douloureuse, il le sait. La voir dans ce restaurant n'arrange rien, il lutte contre l'envie de se lever et d'aller en coller une à Néo, avec son regard charmeur et son costume de luxe. Mais il est trop ivre pour faire quoi que ce soit, puis avec son odeur d'alcool il se ferait refouler par la sécurité et les serveurs du restaurant. Dommage... Alors il décide avec sa meilleure amie, acolyte dans les bons et les mauvais moments, d'espionner vaguement Ana. Depuis combien de temps un de leur plan d'espionnage à marché ? Jamais. Ils ce sont toujours fait prendre par une quelconque façon et ils se retrouvaient toujours dans des situations impossibles.

Sauf aujourd’hui, le plan semble marcher surtout lorsqu'il se lève devant Ana, la faisant crier de peur. Il faut avouer qu'un homme qui saute derrière un buisson comme ça, sans prévenir, ça peut être effrayant au premier abord. Il regarde sa meilleure amie partir vers Néo, puis Liloo se relève et suit l'ancien amant d'Ana de loin, avec une démarche plus ou moins droite, trahissant de son état d'ébriété avancé. Ils forment une équipe improbable et dévastatrice, aucun ne peut rattraper l'autre surtout maintenant. Il sort du buisson et alors qu'il reconnaît devant Ana qu'ils ne sont plus ensemble, il fond en larme. Réaction logique, il a toujours l'alcool qui finit par virer et après les rires, vient le moment des pleurs. Ana s'approche de lui et attrape sa bouteille qu'il tenait fermement, il pousse un râle alors qu'elle l'ouvre et qu'elle sent les vapeurs d'alcool. « C'est à moi ça ! » S'exclame Ezeckiel en tentant vainement d'attraper la bouteille. Mais avant qu'il ne puisse tenter quoi que ce soit, son amante l'attrape par la main et l’emmène jusqu'à une fontaine, tout en vidant dans une poubelle le contenu de sa bouteille. « Pour commencer je ne t'ai pas largué. » « C'est vrai ? » Dit-il alors qu'un sourire stupide naît sur ses lèvres. Il la suit, sagement maintenant qu'il est sur d'être toujours avec elle. Mais alors et Néo ? Et le reste ? Il ne comprend pas. Au pire si il doit se partager Ana il pourrait dire oui sous quelques conditions. « Ensuite, ce n'était pas un rendez-vous en amoureux. » Il la regarde faire quelques gestes avec la bouteille, plissant les yeux à cause du soleil et surtout des gestes qu'elle fait qui vont bien trop vite pour son cerveau embrumé. Alors qu'il sort son portable et qu'il commence à taper un sms pour Iosef, il sent une vague d'eau froide lui arriver en plein visage. Il sursaute et lève les yeux vers Ana, sans comprendre. Pour toute réponse elle lui tend la bouteille qui contenait de l'alcool mais qui maintenant, est pleine d'eau fraîche. Il termine d'envoyer un sms au frère de Liloo, lui demandant de venir s'occuper de sa sœur qui est dans un état d'ébriété avancé et qui vient de rentrer au Deepers Pub, avant d'attraper la bouteille et de boire deux longues gorgées. « Enfin, tu es saoule. Pourquoi tu es saoule ? Et c'est qui cette fille ? Et ... Mission brisons le couple Ana/Néo ? Ezeckiel qu'est-ce qu'il se passe ? » « Doucement Ana... S'il te plait... » Murmure Ezeckiel en recevant une réponse de Iosef lui disant qu'il arrive et qu'il s'en occupe.

Enfin il classe les questions d'Ana dans son esprit pour répondre calmement. Il doit demander un effort surhumain à son esprit là. « On est sorti hier soir. On a fait le tour des bars avant de finir en boite. Et là on... » Il regarde tout autour de lui sans comprendre. « On c'est réveillé on dormait sur un banc... Et on a recommencé à boire. » Il prend une autre gorgée d'eau, ça lui fait du bien et il se rend compte qu'il n'a pas bu d'eau depuis la veille. L'eau fraîche sur son visage l'apaise et calme un instant sa migraine également. « Cette fille c'est Liloo. Ma meilleure amie... En pensait seulement que tu étais retournée avec Néo, l'idée d'espionnage c'est d'elle ! On passait dans la rue et on vous a vus tous les deux. On c'est caché c'est tout... » Il réfléchit encore, cherchant la dernière question qu'elle lui a posée. « Il se passe que... Je n'ai eu aucune nouvelle de toi. Rien pas même un sms. Néo est ton premier amour et je pensais que tu étais retournée avec lui sans me le dire. Et il se trouve aussi que j'ai la gueule de bois... » Murmure le musicien en portant ses mains à sa tête et en essayant, vainement, de calme cette douleur qui tape à l'arrière de sa tête. « Comment tu vas toi... ? » Dit-il en posant sur elle un regard épuisé.

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
Il lui manquait. Il était évident que passer une semaine sans avoir les visites d'Ezeckiel dans son bureau, ou même un coup de téléphone, ou un sms ce n'était pas la meilleure des semaines pour Anastasia. Ces habitues qu'il lui avait fait prendre étaient devenus la drogue de la jeune femme. Elle ne pouvait plus vraiment s'en passer, mais elle refusait de l'exiger. Il semblait prendre du recul, sans doute apeuré par l'arrivée soudaine de Néo, et comment pouvait-elle lui en vouloir ? S'il ne la contactait pas c'est peut être parce qu'il avait besoin de réfléchir, de prendre l'air, de découvrir qu'il y avait des femmes avec des vies moins compliquer. Mauvais timing, Fitzwilliam. Vraiment un mauvais timing. Outre cela elle n'avait pas une minute à elle, et elle oubliait régulièrement son portable soit dans son bureau, sur sa table de chevet ou même à la cafétéria de l'université. Fort heureusement ses collègues et les étudiants passaient après elle pour le lui rendre. Elle ne savait plus où donner de la tête. Perdue, éperdue, elle se sentait terriblement seule.
Alors voir apparaitre Ezeckiel soudainement avait fait battre son coeur un peu plus vite. Avant de se rendre compte qu'il était ivre. Agacée (sans doute à cause de ses hormones aussi) elle ne peut s'empêcher de se montrer sévère avec lui. Lui arrachant d'abord sa bouteille. « C'est à moi ça ! » Elle lui lance un regard sévère, me fait pas chier. Et il n'ose pas rajouter quoi que ce soit. Elle parle, vite, fortement, et essaie de se faire bien comprendre par son crétin de petit ami. Oui, elle a dit petit ami, et si cela pose un problème à quelqu'un qu'il aille se faire voir. Parce qu'elle a beau ne pas savoir gérer la situation il était évident dans son esprit que si Ezeckiel revenait à elle alors c'est qu'ils étaient encore ensemble. Une chose qui semblait échapper au bellâtre. « C'est vrai ? » Exaspérée, la jeune femme ne peut contenir sa colère alors qu'elle lui lance de l'eau au visage. Pour l'aider à y voir plus claire, et aussi parce que ça la défoule. Elle le regarde qui cligne des yeux et essaie d'y voir plus clair. Avant de littéralement le noyer sous ses interrogations. « Doucement Ana... S'il te plait... » Elle se tait, et attend.

Elle est littéralement partagée entre plusieurs émotions. A la fois la colère de voir qu'il a si peu confiance en elle pour la croire assez hypocrite pour se remettre avec Néo sans même lui en parler. La frustration de le voir ivre, une fois encore, à cause d'une femme. La gêne d'avoir à lui lancer de l'eau à la tronche pour avoir une conversation avec lui. Et la joie, intense et immense (sans doute l'émotion la plus présente) de le revoir simplement. Elle aimerait se mettre dans ses bras et ne plus en ressortir. Mais il pue l'alcool c'est une horreur. « On est sorti hier soir. On a fait le tour des bars avant de finir en boite. Et là on... » Son sang se fige et elle a un mouvement de recul. L'image soudaine d'Ezeckiel nu contre cette fille l'envahie, et la nausée la prend. Son ventre se tord, et elle sent une vague de colère sombre l'envahir. Jalousie. Putain. Ca dure une seconde, il ne dit rien, semble prendre son temps, alors qu'elle referme un peu plus ses bras autour d'elle. « On c'est réveillé on dormait sur un banc... Et on a recommencé à boire. » Elle fronce les sourcils. Ils n'ont pas couché ensemble ? Elle ne comprend plus rien. Ils se sont bourrés la gueule et on juste... recommencé ? « Cette fille c'est Liloo. Ma meilleure amie... En pensait seulement que tu étais retournée avec Néo, l'idée d'espionnage c'est d'elle ! On passait dans la rue et on vous a vus tous les deux. On c'est caché c'est tout... » Elle semble mieux respirer. Sa Meilleure amie... Liloo... Gonzales ! La psychologue/étudiante/nymphomane d'Oxford. Elle la connait. De vue. Anastasia n'apprécie pas les étudiants en psychologie, et cette Liloo ne fait pas exception à la règle. Elle les évite la majorité du temps, refusant de servir d'expérience à leur recherche sur l'esprit humain. Et cette fille se pense assez intelligente, clairvoyante, pour voir qu'Anastasia s'est remis avec son ex ? Elle devrait changer de boulot. Vraiment.

« Il se passe que... Je n'ai eu aucune nouvelle de toi. Rien pas même un sms. Néo est ton premier amour et je pensais que tu étais retournée avec lui sans me le dire. Et il se trouve aussi que j'ai la gueule de bois... » Il a la tête de travers, ca se voit bien qu'il n'est pas au meilleur de sa forme. Avec toutes ces émotions elle n'arrive même plus à être sympathique, ou compatissante. Elle rage intérieure. Il a préféré écouter sa crétine de meilleure amie plutôt que de venir la voir pour lui poser la question et en discuter entre adulte ? Bravo. Vraiment, bravo. « T'as pas cherché à me contacter non plus. » Répondit-elle, froidement. Après tout, elle n'avait pas souvenir d'avoir reçu un seul sms de sa part. Vraiment aucun.
Mais il s'assoit au bord de la fontaine, et se prend la tête entre les mains. Elle regrette tout de suite son ton, et s'assoit à ses côtés, caressant ses cheveux comme pour le calmer et lui montrer qu'elle est là. Ascenseur émotionnel, bonjour. « Comment tu vas toi... ? » demanda-t-il en se tournant vers elle. Il est épuisé, il a mal dormi, il a trop bu. Et elle lui a gueulé dessus. Elle se mord la lèvre, et le regarde. Epuisée aussi, de ne pas pouvoir être avec lui. Elle lui sourit, et se lève, lui tendant la main. « Viens, je te ramène chez toi. Il faut que tu te repose. » Dit-elle en lui prenant la main et le guidant vers un parking non loin. Elle y a sa voiture, elle la gare là car elle n'est pas loin de son bâtiment. Elle l'ouvre et elle y monte, attendant qu'Ezeckiel fasse de même avant de démarrer et de s'engager dans le trafic assez dense avant la reprise du boulot. « Je... je n'ai pas une minute à moi. Entre le boulot et Néo... Je ne ressors pas avec lui. Il m'a invité à déjeuner pour qu'on parle de Lily. Simplement. On a... Des papiers à régler la concernant. Pour qu'il... Enfin, ça n'a rien de personnel ou d'intime, je te l'assure. » Dit-elle en lui souriant. Elle ne savait pas s'il voulait des détails ou même s'il était capable de les entendre. Mais ... Mais elle a envie de l'entendre lui parler encore. De cette peur qui le ravageait apparemment. « Tu ... pensais vraiment que je t'avais quitté ? Sans rien te dire ? Pour Néo ? Tu n'as pas confiance en moi Ez... ? » Demanda-t-elle alors qu'une boule d'émotion se formait dans sa gorge. Elle a envie de pleurer maintenant. Putain. Ce bébé était aussi émotif que son père définitivement.

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
Il comprend d'un regard qu'il ne doit pas la chatouiller au risque, sans doute, de se faire envoyer sur les roses comme il faut. Ezeckiel se renfrogne et boude un instant mais finalement, à l'aide d'une caresse dans ses cheveux elle le fait parler sans trop de difficulté. Ezeckiel ne fait pas attention au ton cassant qu'elle utilise avec lui, il faut avouer qu'il est ivre et qu'il ne capte pas grand chose de toute façon. Elle lui fait également remarquer qu'il n'a pas cherché a lui envoyer de message, il hoche la tête et reconnaît qu'il n'a pas tenté de faire des efforts. « Je pensais que tu étais occupée. Je ne voulais pas te déranger. » Dit-il en se prenant la tête dans les mains pour lutter contre cette fatigue qui l’assomme de plus en plus. Depuis combien de temps il n'a pas été dans cet état ? Très longtemps, même après Avery il n'avait pas bu à ce point. La dernière fois était sans doute avec son groupe, ils buvaient jusqu'à oublier leur nom et le pays où ils étaient, Ezeckiel n'aime pas ça mais il devait se douter que partir avec Liloo aurait des conséquences sur son sommeil et son bien être. Sa meilleure amie est une fêtarde, plus jamais il ne la suivra ! Finalement il se tourne vers son amante et lui demande comme elle va, dans un geste inespéré d'avoir une discussion normale malgré son état. « Viens, je te ramène chez toi. Il faut que tu te repose. » Lui dit-elle en lui prenant la main. Aussitôt il glisse ses doigts dans la main chaude de son amante, en soupirant « Ca m'avait manqué... » Murmure Ezeckiel plus pour lui même qu'autre chose. Elle le guide jusqu'à sa voiture et l'installe sur le siège passager, Ezeckiel ne proteste pas et s'assoit avant d'attacher sa ceinture, là il pose sa tête sur le repose-tête et soupire alors que son amante le rejoint derrière le volant. Enfin, elle démarre et s'engage dans le trafic dense, pendant quelques minutes ils ne disent rien. Le silence l'apaise, il soupire d'aise alors que sa tête vient reposer sur la vitre. Le verre froid lui fait du bien, il se rend compte qu'il est bouillant et qu'il a les retombés de cette nuit de débauche qu'il a partagé avec son amie. Là son portable sonne, un sms de Iosef pour lui dire qu'il a retrouvé Liloo et qu'il s'en charge, rassuré Ezeckiel le remercie d'un message bref et soft, au moins sa meilleure amie ne risque pas de se faire violer dans un coin. Quoi que lorsqu'on connaît son tempérament on peut prier pour le violeur en question, elle risque de lui arracher un morceau tant elle est violente.

« Je... je n'ai pas une minute à moi. Entre le boulot et Néo... Je ne ressors pas avec lui. Il m'a invité à déjeuner pour qu'on parle de Lily. Simplement. On a... Des papiers à régler la concernant. Pour qu'il... Enfin, ça n'a rien de personnel ou d'intime, je te l'assure. » Elle prend la parole, il l'écoute sans rien dire, assimilant les mots qui sortent de sa bouche et qui viennent s'imprimer dans son esprit. Il soupire, conscient que sa réaction a été démesurée. « Je ne suis qu'un idiot. » Murmure le musicien lorsqu'elle termine de parler. « J'aurais du te contacter, au lieu de te laisser toute seule. Je pensais seulement que tu étais trop occupée où... Je ne sais pas. Ca fait une semaine que je n'arrive plus à réfléchir correctement. » Dit-il en se tournant vers elle, lui rendant son sourire. « Tu ... pensais vraiment que je t'avais quitté ? Sans rien te dire ? Pour Néo ? Tu n'as pas confiance en moi Ez... ? » Il détourne le regard et baisse les yeux, gêné par la question de son amante. Comme si il s'attendait à se faire envoyer sur les roses, il joint ses mains et commence à jouer avec ses doigts tout en parlant. « Ca fait dix ans que tu l'attendais. Il est le père de la petite... Je pensais... Je ne sais pas Ana. » Il s'agace lui même de la situation, cette incapacité à réfléchir correctement, cette fatigue, ce mal de crane. Mais comment Liloo parvient à survivre tout en buvant autant ? Cette femme est un mystère qu'il ne comprendra jamais. « Il est revenu comme un héros, tu t'es décomposée lorsque tu l'as vu. Il t'a fait un sourire et quelque chose dans tes yeux semble... S'être illuminé. Il y a encore de la tendresse entre vous, j'ai bien vu tout ça. Il est beau... Enfin si on veut, il est grand, il a l'air intelligent, vous avez un passé commun et un enfant au milieu. Toute personne pourrait penser que vous allez retourner ensemble. Surtout que tu l'as attendu pendant des années. Je pensais que tu attendais seulement ton retour... Je ne sais pas. C'est flou dans mon esprit. Nos deux semaines ne font pas le poids face à dix ans d'amour et d'attente. » Ils arrivent devant chez lui. « Tu montes avec moi ? Tu ne reprends que dans une heure non ? » Dit-il en ouvrant la portière et en marchant jusqu'à son immeuble. « Merci de m'avoir ramené. » Il cherche ses clefs et heureusement, les retrouve au fin fond de son jean. En revanche il se rend compte que Liloo a gardée son porte-feuilles avec son argent, tant pis elle le lui rendra sans doute ce soir où demain. Ils montent jusqu'à son appartement, ouvre la porte et s'efface pour la laisser passer. « Tu veux boire un truc ? » Demande Ezeckiel en sortant deux verres et en faisant tomber dans un des verres, un cachet d'aspirine. « J'ai... De la bière, du lait, du jus de fruits, du jus de pommes ? » Dit-il en ouvrant le frigo et en faisant l'inventaire de ses boissons. Il désaoule, enfin, heureusement il n'a pas bu autant que Liloo.  

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
« Je ne suis qu'un idiot. » Elle n'allait pas le contredire sur ce point, et elle ne se força même pas à le faire. Elle était vexée en réalité qu'il ait pu penser un instant qu'elle l'avait quitté sans même lui dire. Quant bien même elle aurait ... retenté quelque chose avait Néo, elle aurait eut la décence d'en parler avec Ezeckiel, d'avoir une conversation avec lui. Leur histoire, quant bien même elle restait récente, avait son importance. Elle ne pouvait pas dire qu'elle était amoureuse d'Ezeckiel, parce qu'elle n'en était pas sûre. Mais elle tenait à lui. Elle tenait à leur histoire, et aujourd'hui elle n'avait pas même pensé un instant à retourné auprès de Néo. Elle s'en rendait compte aujourd'hui. Et apparemment l'idée n'était pas non plus venu à l'esprit de son ancien amant. Quand ils se voyaient ils ne parlaient que de Lily. Un peu de leur vie, de leur travail, et à présent de leurs ... couple. Néo était fiancé, fort bien pour lui. Quant à Ana, elle était enceinte d'Ezeckiel. Qui l'ignorait encore. Elle oublia bien vite l'idée de le lui annoncer maintenant, alors qu'il était encore ivre de sa soirée de délire avec cette Liloo.
Ils sont dans la voiture d'Ana qui conduit prudemment alors qu'à cette heure de la journée la circulation est plutôt danse dans la ville d'Oxford. Quand Ezeckiel se met à parler à nouveau. Elle l'écoute. Elle a enlevé la radio, pour ne pas que le son ne fasse mal à la tête de son amant. Une mère, même avec lui, elle prend soin de lui, refusant qu'il ne souffre de son état actuel. « J'aurais du te contacter, au lieu de te laisser toute seule. Je pensais seulement que tu étais trop occupée où... Je ne sais pas. Ca fait une semaine que je n'arrive plus à réfléchir correctement. » Elle se tourne vers lui, et croise son regard. Il est perdu, et elle sent une émotion troublante lui enserrer la gorge. Culpabilité soudaine qui la prend. Elle aurait dû prendre le temps de lui parler, de lui envoyer un sms ou de l'appeler. Mais elle n'avait pas eut la tête à cela, bouleversée par tout ce qui arrivait. Mais elle ne lui en voulait pas, pas vraiment, d'être resté en dehors de tout cela. Après tout il n'avait pas à subir les conséquences des erreurs de jeunesses d'Anastasia ou de sa condition de mère célibataire. Elle demandait juste qu'il garde confiance en elle. Une demande qu'elle pensait légitime, de son point de vue uniquement.

Elle lui en parle, posant ces questions terribles. Il baisse le regard, et joue avec ses mains. Elle ne le fixe pas, regardant la route pour ne pas le gêner plus encore. La tension est palpable dans la voiture, et elle regrette pendant un moment d'avoir posé ces questions. Il n'est pas en état, et elle non plus sans doute. « Ca fait dix ans que tu l'attendais. Il est le père de la petite... Je pensais... Je ne sais pas Ana. » Elle grimace. Elle l'a attendu longtemps, c'est vrai. Mais depuis qu'Ezeckiel avait poussé la porte de son coeur, et de son esprit elle n'attendait plus Néo. Elle n'était pas retourné à l'Observatoire pour l'attendre. Elle avait oublié tout cela, elle avait avancé, et fait le deuil de cette relation. « C'est du passé... » murmura-t-elle plus pour elle que pour lui. Et en outre elle ne sut même pas s'il l'avait entendu ou écouté. « Il est revenu comme un héros, tu t'es décomposée lorsque tu l'as vu. Il t'a fait un sourire et quelque chose dans tes yeux semble... S'être illuminé. Il y a encore de la tendresse entre vous, j'ai bien vu tout ça. »  Elle grimace, gênée par ces remarques. Est-ce que c'était vrai ? Sans doute. Alors que Néo apparaissait sur le seuil de sa maison tout lui est revenue dans une vague immense. Les sentiments, leurs histoires, leurs enfances, et ces sentiments qui ont si vite évolué. Ils ont tout était l'un pour l'autre. Leur relation et leur fusion était complète. Mais la vie les a séparé, et ils ont avancé, ils ont changé. Et aujourd'hui ils ne sont plus faits l'un pour l'autre, parce qu'ils ne sont plus les mêmes. Cela aussi elle s'en est rendue compte. C'était après le départ d'Ezeckiel. « Il est beau... Enfin si on veut, il est grand, il a l'air intelligent, vous avez un passé commun et un enfant au milieu. Toute personne pourrait penser que vous allez retourner ensemble. Surtout que tu l'as attendu pendant des années. Je pensais que tu attendais seulement ton retour... Je ne sais pas. C'est flou dans mon esprit. Nos deux semaines ne font pas le poids face à dix ans d'amour et d'attente. » Elle arrive dans son quartier, écoutant ce qu'il dit avec une émotion nouvelle. Elle tourne un peu pour trouver une place où se garer, et en profite pour répondre à ces questions. « Nous ne sommes plus les enfants que nous étions aujourd'hui. Nous avons changé. Il est fiancée et je... nos deux semaines ne sont pas rien, à côté de dix ans d'absence et de solitude. Crois moi. »  Dit-elle, ne sachant comment le dire autrement.

Elle se gare finalement, non loin de son entrée d'immeuble (coup de chance un mec a quitté la place quand elle arrivait dans le coin pour la seconde fois). Elle s'arrête, et coupe le moteur, se tournant vers lui. Elle ne sait pas que faire. Elle va bientôt reprendre le travail, mais son bâtiment n'est pas si loin. Et elle n'a aucune envie de le laisser en vérité. « Tu montes avec moi ? Tu ne reprends que dans une heure non ? » Elle lui sourit, ravie de l'entendre lui proposer. Elle acquiesce, et ôte sa ceinture, et sa place, avant de fermer la voiture à distance quand il en fait de même. Il cherche ses clés, les retrouves, et ils montent dans l'appartement du musicien. La dernière fois qu'elle était là... ils ont fait l'amour comme des fous. Frénétiquement. La dernière fois elle est tombée enceinte. Elle grimace en y repensant, culpabilisant de ne pas lui avoir dit encore.
Il se retrouve dans la cuisine. « Merci de m'avoir ramené. » Elle hausse les épaules, faisant un geste vague de la main. « C'est normal. » Et ca l'était. Quel genre de petite amie serait-elle si elle le laissait dans la rue ? Puisqu'elle l'était toujours, ou en tout cas se considérait comme telle. « Tu veux boire un truc ? » Il sort deux verres, et elle se rend compte qu'elle a terriblement soif. Mais surtout que lui devait être déshydraté. Elle regarde dans son sac qu'elle a avait elle, et fouille dedans un instant. « J'ai... De la bière, du lait, du jus de fruits, du jus de pommes ? » Elle se retourne vers lui, et lui pose un sachet d'aspirine devant lui, à côté de son verre. « De l'eau, simplement, s'il te plait. Et prends ça, ça va calmer la migraine. Parce que j'imagine que tu as la troisième mi-temps qui fait rage dans ton crâne. » Dit-elle en lui souriant.
Elle se retrouve proche de lui, leurs bras collés, son regard perdu dans le sien. Elle lui sourit, tendrement. Amoureusement, pourrait-on dire presque. « Je ne compte pas assez pour que tu te battes pour moi, Ez, si jamais Néo venait à me courtiser à nouveau ? » demanda-t-elle mi-moqueuse, mi-curieuse. Elle croisait son regard, comme pour le mettre au défis de se défiler, de ne pas lui répondre, ou de ne pas montrer qu'il est un preux chevalier pour elle.

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
« C'est du passé... » Peut-être mais sa peur, car c'est une peur horrible qui le tient, est légitime. Dix ans c'est énorme, seul une femme profondément amoureuse d'un homme peut attendre autant de temps. Il comprend que ses doutes, ses pensées étaient inutiles. Il lui adresse un sourire d'excuse alors qu'ils arrivent devant chez lui. Elle lui parle des deux semaines ensemble qui ont autant e poids, voire plus, que dix ans seule. Il sent une bouffée de chaleur monter en lui et aussitôt, un grand sourire naît sur ses lèvres. Il n'y a pas mieux pour lui faire plaisir ! Il lui propose de monter, heureusement elle accepte et bien vite, ils arrivent chez lui. Il lui propose un verre, elle ne demande qu'un verre d'eau et tout de même, lui pose sous les yeux une boite en plastique contenant des Dolipranes. Il lui adresse un signe de tête pour la remercier et leur sert deux verres d'eau fraîche, dans le sien il plonge un cachet lentement, mesurant ses gestes pour ne pas faire de bêtise où renverser quelque chose. « Ouais dans ma tête c'est... Ca doit faire deux ans que je ne suis pas sortie comme ça. Ca me laisse des séquelles. En plus, les basses de la discothèque me déclenchent des migraines. » Dit-il en se frottant le visage d'un air las, passant une main fatigué dans ses cheveux également. « Ce... Don que j'ai, me fait mal à la tête si j'écoute de la musique dites... Nulle ? Où du moins pas assez travaillée. » Précise le musicien en se retournant, posant devant Ana son verre d'eau tout en l'invitant d'un geste de la main à s’asseoir. C'est là qu'il se rend compte qu'elle est proche de lui, qu'ils sont presque collés l'un à l'autre et que leur épaule se touchent. Il pourrait sentir sa peau chaude et douce contre lui, il aime cette idée et pour prolonger le moment, il laisse sa main glisser sur celle de son amante, entrelaçant ses doigts à ceux d'Ana. « Je ne compte pas assez pour que tu te battes pour moi, Ez, si jamais Néo venait à me courtiser à nouveau ? »

Il relève la tête vers elle et se met à bouder aussitôt. Il lutte pour ne pas se fermer à toute discussion, réaction logique lorsque Ezeckiel a bu et qu'il a besoin de râler. « J'le massacre. » Dit-il, dans sa barbe, râlant contre sa réaction et contre les idées si brillantes de sa petite amie. « Il ne te touche pas, ne te regarde pas avec ce regard de loveur. Tu es à moi, tu m'appartiens. Je t'aime et si il te touche je le poursuivrais jusqu'au fin fond de la terre pour lui faire ravaler son sourire parfait. » Dit-il en prenant son verre, maintenant que le cachet est dissous pour boire la moitié de son contenu. Il repose le verre et soupire, se rendant compte qu'il avait grandement besoin d'un verre d'eau fraîche pour se remettre les idées en place. Mais surtout là, en une seconde, il se rend compte de ce qu'il vient de dire. « Au pire, tu peux mettre ma déclaration sur le compte de l'alcool. » Murmure le musicien en s'éloignant un peu et en enlevant son tee-shirt pour le jeter dans la salle de bain, sur le sol. Il a bien besoin d'une douche, son tee-shirt sent la fumée, l'alcool et la transpiration, il ne c'est pas changé depuis la veille et a même dormi sur un banc de toute façon. On pourrait le comparer à un ivrogne courant les bars, que la comparaison serait bonne. « Je me battrais pour toi. Je pensais seulement que le combat était déjà perdu, c'est pour ça que je n'ai pas cherché à revenir. C'était un erreur... Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, même pour Lily, un... Bon avocat, une aide quelconque, un question. Où peut-être pour s'occuper de la petite si tu as quelque chose à faire, sache que je suis là. Je suis libre et je compte t'aider autant que tu en auras besoin. » Dit-il en revenant vers elle pour terminer son verre d'une traite. Il parle trop, trop vite et dit tout ce qui lui passe par la tête. Les effets de l'alcool, il ne réalise pas vraiment sa déclaration ni cette promesse d'être à ses côtés si elle a besoin. Ezeckiel dit tout simplement ce qui lui plaît, comme il le ressent. Il lui sourit, détendant l'atmosphère d'un regard tendre.

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
Elle prend soin de lui. Comme elle prenait soin de Néo à l'époque quand il sortait avec ses amis et revenait complètement ivre. Ou quand il passait le week-end avec les Riot et semblait incapable de prononcer le moindre mot ayant du sens quand il lui revenait. Elle était douce, tendre, et attentionnée avec les gens qu'elle aime. Elle n'était pas la femme intransigeante et moralisatrice qu'on pouvait voir dans l'enceinte de l'université. Une dualité qui fait d'elle (sans doute) un être complexe. D'un côté elle ne supporterait pas de voir Ezeckiel être médiocre et de se faire remarquer en tant que professeur. D'un autre côté alors qu'il est devant elle, complètement ivre et déprimé elle ne peut que lui offre un cachet d'aspirine et le ramener chez lui pour s'assurer qu'il ne se perde pas au milieu de nul part. Elle l'écoute, lui offrant de prendre un cachet pour combattre le migraine qui devait sans doute le rendre fou après sa soirée de beuverie. « Ouais dans ma tête c'est... Ca doit faire deux ans que je ne suis pas sortie comme ça. Ca me laisse des séquelles. En plus, les basses de la discothèque me déclenchent des migraines. » Elle grimace, désolée pour lui, assez heureuse d'en apprendre plus. Elle le note dans un coin de son esprit. De toute façon elle n'est pas du genre à sortir en boite tous les soirs. Elle le faisait, pour se trouver un amant de passage et tenter d'aller contre la solitude. Mais depuis qu'Ezeckiel est dans sa vie, depuis qu'ils ont commencé leurs rendez-vous et qu'elle lui a fait la promesse de n'être qu'à lui, elle n'est plus ressortie. Et elle avoue que cela ne lui manque pas. Alors ce genre de migraines, quand ils pourront être... ensemble. Il ne les subira plus. « Ce... Don que j'ai, me fait mal à la tête si j'écoute de la musique dites... Nulle ? Où du moins pas assez travaillée. » Elle réprime un sourire. Musique nulle ? C'était un euphémisme. Même elle elle pouvait remarquer qu'elles ne volaient pas très hautes.

Pour le reste, ils se mettent à parler de Néo. Du fait que peut être il chercherait à retrouver Anastasia. Elle est vexée un temps. Eliakim, puis lui, elle est en train de se demander si les hommes de sa vie sont incapables de croire qu'une amitié cordiale entre elle et Néo est possible. Elle essaie de convaincre Ezeckiel qu'il n'en est rien, mais elle sent une touche de... déception l'affliger. Et si jamais Néo avait tenté de revenir, est-ce que Ezeckiel ne tenait pas assez à elle pour tenter quand même de se battre ? Elle le pensait plus ... présent. Elle ne sait pas, le regarde, droit dans les yeux. « J'le massacre. » Réponse éloquente. Elle sourit, et se re-concentre sur ce qu'elle fait. Elle doit ranger un peu ce qu'elle a dérangé, pour ne pas qu'il ait à s'occuper de sa vaisselle en se réveillant plus tard. Mais il n'en a pas fini avec elle. Il a prit sa main dans la sienne et ne la lâche pas quand elle essaie de se défaire. Que fait-il ? « Il ne te touche pas, ne te regarde pas avec ce regard de loveur. Tu es à moi, tu m'appartiens. Je t'aime et si il te touche je le poursuivrais jusqu'au fin fond de la terre pour lui faire ravaler son sourire parfait. » Je t'aime... Elle se fige, incapable de croire ce qu'il vient de dire. Est-ce qu'il en a eut conscience ? Sans doute pas. Il n'est pas vraiment lui-même, il a bu, il est fatigué, il est à l'ouest. Oui, c'est sans doute cela. Tout à fait, totalement. La déclaration la touche, la bouleverse. Elle rougit, son coeur palpitant, et l'angoisse l'étreignant.
Est-ce qu'il était vraiment tombé amoureux d'elle ? Est-ce qu'il se considérait comme son homme ? Est-ce qu'il serait vraiment capable de faire du mal à Néo pour la garder ? Parce qu'il est amoureux, passionné ? Non. Ils sont ensemble, peut être, mais c'est trop frais, trop jeune. Elle ne sait pas ce qu'elle ressent. Elle ne sait pas ce qu'elle attend de tout cela. Et lui la regarde avec une telle intensité qu'elle est saisie, et gênée. Déjà sous son emprise, refusant de l'être. Elle succombe et se bat. Terrifiée. « Au pire, tu peux mettre ma déclaration sur le compte de l'alcool. » Elle soupire, inspire, se détourne et ôte sa main de celle d'Ezeckiel. Elle aimerait lui répondre, lui dire quelque chose, mais elle ne sait pas quoi dire. Elle ne peut pas lui dire qu'elle l'aime. L'aime-t-elle ? Peut être, elle ne sait pas. Elle n'a pas le temps de se poser ce genre de question. Elle est fatiguée, tout cela est bien trop compliquée dans son esprit. Putain de merde.

« Je me battrais pour toi. Je pensais seulement que le combat était déjà perdu, c'est pour ça que je n'ai pas cherché à revenir. C'était un erreur... Mais si tu as besoin de quoi que ce soit, même pour Lily, un... Bon avocat, une aide quelconque, un question. Où peut-être pour s'occuper de la petite si tu as quelque chose à faire, sache que je suis là. Je suis libre et je compte t'aider autant que tu en auras besoin. » La conversation revient vers ce qu'elle maitrise. Anastasia a besoin de maitriser les choses, elle a besoin de sentir qu'elle a le contrôle sur les évènements, et sur les gens. Elle ne contrôle pas Ezeckiel. Il est passionné, et libre. Il est magnifique. « Le combat est perdu d'avance... Mais pour lui. » dit-elle comme pour répondre à sa déclaration. Elle ne pourra pas lui dire autre chose. Elle ne pourra rien lui promettre d'autre. Elle lui sourit, et prend sa main, pour le conduire jusqu'à la salle de bain alors qu'il a terminé son verre. Là, elle se penche sur la baignoire pour faire couler l'eau chaude. Et se tourne vers Ezeckiel pour l'aider à se déshabiller. La baignoire se remplit, elle utilise le pommeau pour que l'eau soit plus chaude, mais pas trop, et met un peu de savon pour qu'il y ait de la mousse. « Je n'hésiterai pas à demander ton aide. Ne t'en fais pas. Elle est à l'internat pour l'instant mais ... Elle est en vacances la semaine prochaine. Elle sera ravie de te voir. » Dit-elle en lui souriant. « Pour ce qui concerne les droits de Néo, je demanderai à Seyrah. Elle m'aidera sans problème, ne t'en fais pas. Je me débrouille. » Dit-elle avant de l'inviter à entrer dans la baignoire.
Elle prend un gant, et met du savon avant de frotte le corps d'Ezeckiel doucement. Elle ne sait pas quelle heure il est mais elle a sans doute encore un peu de temps à lui consacrer. « Pourquoi tu te mets dans un tel état Ez ? » demanda-t-elle, dépitée de le voir si mal alors qu'elle passe le savon sur son corps, refusant qu'il le fasse d'un geste presque virulent de la main (avec laquelle elle frappe celle d'Ezeckiel). « C'est pas trop chaud ? Tu iras te coucher après. Tu te repose, je ferai passer un message d'absence pour toi demain. » Dit-elle en souriant. Passant maintenant de l'eau chaude sur les muscles de son dos, découvrant les tatouages qui parcourent son corps. « Ils signifient quelque chose ? Tes tatouages ? Celui du dos... il est magnifique. » Dit-elle en les détaillant.

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
Elle s'occupe de lui, il n'a pas vraiment l'habitude. C'est étrange pour lui de rencontrer quelqu'un qui s'occupe de lui, prend soin de lui alors qu'il ne va pas bien. Après tout c'était évident qu'il serait mal, avec la fête qu'il a fait hier soir la migraine était inévitable. Mais cela lui laisse une impression étrange, dix ans que personne n'a jamais fait l'effort de s'occuper de lui comme ça en étant totalement désintéresse. Pas être avec lui car il est une star et qu'on peut espérer à force d'être vu avec lui, de récolter quelques bribes de sa célébrité. Il avait bien des amis oui, mais personne n'agissait avec lui avec une telle douceur et une telle légèreté. Il n'a plus vraiment l’habitude, seul depuis dix ans car ses parents ne lui parlent plus, sa sœur avait sa vie et il ne pouvait pas lui imposer d'être toujours là, il n'avait pas le droit. Ezeckiel se laisse faire, c'est apaisant de pouvoir se reposer sur quelqu'un qui est là, qui par sa présence calme vos douleurs et vos doutes. Il a eu peur de la perdre et il a agit bêtement, il le sait et il le reconnaît. L'avantage est qu'Ezeckiel sait le reconnaître lorsqu'il a tord, il n'a pas une fierté mal placée qui l’empêche de revenir lorsqu'il fait quelque chose de mal. La preuve, avec Anastasia il a préféré être honnête au risque de se faire envoyer sur les roses. Peut-être un peu trop honnête car il lui fait clairement sa déclaration mais en la voyant se tendre, il réalise la portée de ses mots. Avec un sourire il lui demande de mettre cela sur le compte de l'alcool, après tout ça peut passer hors il se souviendra tout demain. Ezeckiel se souvient toujours de tout, quoi qu'il arrive. C'est cela le véritable fardeau, il ne peut pas se perdre avec l'alcool, seul la drogue lui permet d'avoir un véritable trou noir. Et encore il faut des doses assez fortes pour que cela fonctionne. Il a quelques pertes de mémoire par rapport à certaine soirée il y a quelques années, mais c'est peu face à toutes ses déclarations débiles dont il se souvient. « Le combat est perdu d'avance... Mais pour lui. » Lui dit-elle, il sourit et l'air revient dans ses poumons doucement. Il a une chance, c'est tout ce qui compte pour lui. Il comprend malgré la fatigue, l'alcool, le mélange des deux qui tape dans son corps. Il a l'impression que sa tête est prise dans un étau, qu'elle pourrait exploser à tout moment. Il hoche la tête et sourit doucement, comme un enfant à qui on vient de promettre quelque chose de magnifique.

Elle le prend par la main et l’emmène jusqu'à la salle de bain, là elle commence à faire couler un bain tout en l'aidant à se déshabiller, tache difficile car il tient mal sur une jambe. Ôter son jean lui prend 5 bonnes minutes, mais il finit par réussir. « Je n'hésiterai pas à demander ton aide. Ne t'en fais pas. Elle est à l'internat pour l'instant mais ... Elle est en vacances la semaine prochaine. Elle sera ravie de te voir. Pour ce qui concerne les droits de Néo, je demanderai à Seyrah. Elle m'aidera sans problème, ne t'en fais pas. Je me débrouille. » Il hoche la tête, signifiant qu'il comprend. « Je passerais vous voir alors, si tu acceptes. » Dit-il en faisant référence aux vacances prochaines de la petite fille. « Je dois d'ailleurs continuer mes leçons de guitare avec elle... » Et peut-être de piano aussi, Lily lui a demandée de lui apprendre à en jouer. Il se rend compte que si tout terminait avec Anastasia, il ne sait pas comment il pourrait réagir face à la petite fille. Enfin alors que l'eau bien chaude monte un peu plus dans la baignoire, il soupire et laisse sa tête tomber en avant, il se laisse faire alors qu'elle commence à lui passer un gant chaud et mousseux sur la peau. « Pourquoi tu te mets dans un tel état Ez ? » Il entame un geste pour se laver lui même mais d'une tape elle refuse, il se renfrogne et attend, soupirant de bonheur sous la douceur qu'elle lui apporte. « J'ai un personnalité auto-destructrice. Lorsque je vais mal, plutôt que me poser pour réfléchir j'ai tendance à me réfugier dans l'alcool où la drogue. J'ai passé dix ans à fuir ma solitude en prenant des drogues. » Dit-il, conscient qu'avec elle il peut parler sans trop craindre d'être jugé. « Tout les génies sont comme ça apparemment. » Lâche Ezeckiel, sarcastique. « On meurt jeune aussi apparemment... J'ai déjà passé le club des 27, c'est une bonne chose. » Dit-il en faisant référence à ce club qui réuni les plus grandes stars de la musique, décédés à 27 ans, en pleine gloire.

« C'est pas trop chaud ? Tu iras te coucher après. Tu te repose, je ferai passer un message d'absence pour toi demain. » « Merci... » Répond le musicien. Merci pour le bain, pour l'avoir ramené, pour être là, pour demain. Pour tout. « Ils signifient quelque chose ? Tes tatouages ? Celui du dos... il est magnifique. » Il relève un peu la tête pour la regarder et lui sourit. « Ils veulent tous dire quelque chose. Et son uniques. Celui-là. » Il lui montre son tatouage portant le nom de la ville de Los Angeles. « C'est pour notre premier concert en Amérique. Là... » Il montre son bras droit, le tatouage pour sa mère. « Tu devines pour qui c'est. » Il lui montre son bras gauche, le numéro 222. « C'est le numéro de studio ou on a enregistré la première fois. Et le reste, c'est un mélange de style japonnais et old school. Ce qui me plaît, mes dessins, mes expériences comme la guitare que j'ai là. » Dit-il en lui montrant sur son bras gauche le tatouage d'une guitare. « Et le dernier je ne sais pas... Il veut tout dire et ne rien dire en même temps. Le soleil, le bateau, c'est l'espoir d'un renouveau. La tête de mort dans les bras de la sirène c'est une façon de faire comprendre que peu importe ce que je ferais, j'aurais toujours une part sombre qui menace de prendre le dessus. » Il finit par sortir de l'eau, il enclenche un bouton pour que la baignoire se vide et enfin, il sort de la baignoire et enroule sa taille dans une serviette. « Tu n'as aucun tatouage ? Faut avouer que même si tu en avais un je ne pense pas l'avoir vu. J'avais la tête ailleurs. » Dit-il avec un regard faussement séducteur. Plutôt ridicule avec ses yeux qui se ferment déjà sous la fatigue.

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
Sa relation avec Ezeckiel prend un tournant insoupçonné. Alors qu’elle pensait uniquement le raccompagner chez lui et s’assurer qu’il prendrait soin de lui avant de retourner travailler, la voilà prise dans une conversation terriblement sérieuse dont elle ne connaissait pas l’issue. Elle ne s’était pas posée la question de ses sentiments envers lui, refusant d’y mettre un mot. Elle ne voulait pas parler d’amour, de risque d’aller trop vite et de risquer de le faire souffrir autant qu’elle. L’amour c’est une chose complexe dans l’esprit de la jeune femme. L’amour ce n’est pas seulement le sexe délirant, et le romantisme exacerbé. C’est une confiance aveugle, c’est une amitié infaillible aussi. C’est regarder quelqu’un dans les yeux et se reconnaître dans son regard. Est-ce que Ezeckiel la voyait vraiment telle qu’elle était ? Est-ce qu’il avait réussi à voir tout ce qu’elle cachait en elle ? Sans aucun doute, mais elle était encore trop méfiante pour se l’avouer.
Elle ne comptait que sur elle-même depuis des années. Les hommes étaient des objets sexuels quand elle se sentait trop seule. Elle avait fait des erreurs, couchant avec des étudiants (rarement cela dit) et avec des hommes parfois en couple. Mais s’en veut aujourd’hui de son impudence, mais elle ne peut pas refaire le passé. Elle est sage, elle est redevenue une femme bien – pense-t-elle – depuis qu’Ezeckiel et elle sont ensemble. Elle se sent parfaitement comblée quand elle se trouve avec lui. Sans doute parce que en partie il n’est pas impliquée par toutes ses affaires, et que ca lui fait du bien d’avoir ce havre de paix dans ses bras. Malgré cela, leur histoire devient sérieuse, et aujourd’hui marque un tournant décisif : le laissera-t-elle devenir aussi important ? Oui, assurément. « Je passerais vous voir alors, si tu acceptes. » Elle lui sourit, et acquiesce simplement. Lily sera plus que ravie de retrouver son idôle, et Anastasia a rarement vue sa fille s’attacher à quelqu’un aussi rapidement. Ezeckiel est juste parfait avec elle. Elle ne le remerciera jamais assez pour cela. « Je dois d'ailleurs continuer mes leçons de guitare avec elle... » Elle sourit, et penche la tête de côté. C’était la nouvelle lubie de sa fille, la musique. Après la gymnastique, la photo, le dessin, les arts martiaux, l’équitation et la danse. Lily était une grande curieuse de nature, un trait de caractère qu’elle avait hérité de son père. Anastasia n’était pas aussi casse-cou, refusant de prendre des risques. Bien trop prudente sans doute, sauf quand son accompagnateur était quelqu’un de confiance. « Lily ne s’arrêtera pas à la guitare tu sais. Elle y met du cœur, elle a emporté la guitare que tu lui as prêté à l’internat. J’imagine qu’elle doit y jouer assez souvent là-bas. » Dit-elle pour le mettre au courant, et aussi lui montrer que même sa fille ne l’avait pas oubliée.

Elle en arriva à lui demander les raisons de son état. Ils étaient ensemble, elle pensait que c’était quelque chose d’acquis. Mais apparemment pas pour lui. Et au lieu de lui parler il préférait aller faire la tourné des bars avec son amie . Ca n’avait pas de sens pour elle, mais elle devait se mettre dans la tête que tout le monde n’avait pas une faculté d’indifférence aussi développée. Ou une faculté à faire le vide, et à nier ses émotions non plus. « J'ai un personnalité auto-destructrice. Lorsque je vais mal, plutôt que me poser pour réfléchir j'ai tendance à me réfugier dans l'alcool où la drogue. J'ai passé dix ans à fuir ma solitude en prenant des drogues. » Elle grimace, n’aimant pas l’entendre parler de la sorte. L’autodestruction, elle ne connaît pas vraiment cela. Elle avait préféré l’annihilation pure et dure de ses émotions, sentiments, et trace d’humanité. Alors qu’elle était une adolescente douce, à l’écoute, et joviale, elle était devenue une femme froide, indépendante, et violente. « Tout les génies sont comme ça apparemment. » Elle hausse les épaules. « Tout le monde réagit à sa manière face à la douleur et à la peur. » dit-elle, refusant d’y voir ici quelqeu chose d’exceptionnel ou qui le rendrait différent des autres. Est-ce qu’il souffrait d’être un géni ? « On meurt jeune aussi apparemment... J'ai déjà passé le club des 27, c'est une bonne chose. » Elle hausse un sourcil. « Peut être que tu n’es pas un vrai géni alors. » Dit-elle en lui tirant la langue, taquine à nouveau.

Ils arrivèrent dans la salle de bain où elle fit couler de l’eau chaude pour qu’il puisse se laver. Il lui restait encore une demi-heure pour prendre soin de son homme et elle n’allait pas cracher dessus. Alors qu’elle lui lavait le dos elle observait ses tatouages. Curieuse, elle lui demanda ce qu’ils signifiaient pour lui. « Ils veulent tous dire quelque chose. Et son uniques. Celui-là. » Il lui montra une date qui était inscrite sur son bras, et elle se rendit compte qu’ils étaient incroyablement nombreux et complexe, formant de véritable manche sur les bras de cet homme magnifique. Recouvrant ses blessures, et son passé. « C'est pour notre premier concert en Amérique. Là... Tu devines pour qui c'est. » Elle sourit en voyant le mot maman dessiné à l’encre noir. Elle l’écoute parler, dans un silence religieux. « C'est le numéro de studio ou on a enregistré la première fois. Et le reste, c'est un mélange de style japonnais et old school. Ce qui me plaît, mes dessins, mes expériences comme la guitare que j'ai là. » Elle caressait sa peau, découvrant toutes les images qui la parsemait. Elle s’y attardait pour la première fois depuis qu’ils se cotoyaient et elle avait l’impression de le découvrir lui à travers ces images. Pirates, sirènes, geisha, divers dragons, et créatures étranges. Des visages, des sourires, des mots, des paroles des chansons qui l’ont rendu célèbre. Sa vie tracée à l’encre indélébile sur sa peau, se dévoilant au monde avec une fierté et une poésie qui enserrait les émotions d’Anastasia dans sa gorge. Elle revint sur l’image qui s’étalait sur son dos, immense et magnifique. « Et le dernier je ne sais pas... Il veut tout dire et ne rien dire en même temps. Le soleil, le bateau, c'est l'espoir d'un renouveau. La tête de mort dans les bras de la sirène c'est une façon de faire comprendre que peu importe ce que je ferais, j'aurais toujours une part sombre qui menace de prendre le dessus. » Elle caresse la sirène et le crâne, du bout des doigts alors qu’il lui parle. « Une part d’ombre ? Elle te fait peur ? » demanda-t-elle d’une voix douce, un peu perdue, enveloppée dans la chaleur de la pièce et dans l’instant d’intimité qu’ils partageaient.
Elle finit par le rincer, et vida l’eau de la baignoire. Il se leva, se sécha, et s’enroule dans la serviette alors qu’elle nettoie rapidement les cheveux qui se sont attachés aux parois de la baignoire. Consciencieuse, elle voudrait surtout le voir se reposer, et ne pas s’attarder sur des choses aussi puérils que le ménage. « Tu n'as aucun tatouage ? Faut avouer que même si tu en avais un je ne pense pas l'avoir vu. J'avais la tête ailleurs. » Elle se tourne vers lui et croise son regard coquin. Elle sourit, lève les yeux au ciel et prend sa main pour le guider dans sa chambre, où elle le pousse sur le lit comme pour lui signifier qu’il n’avait rien à objecter. « Je préfère garder mes blessures intérieures, là où personne ne peut les voir. J’ai pensé à me faire tatouer, pour Lily, mais je n’ai jamais eut le courage de le faire et à la place j’ai demandé cela. » Dit-elle en lui montrant un pendentif en argent fin qu’elle portait constamment autour du coup. C’était un cœur, où un « L » était grave finement sur le côté, auprès de la date de naissance de sa fille. Elle n’était pas du genre à se tatouer, ou à se faire percer de tous les côtés. Elle avait ce bijou, qui importait plus que tout le reste pour elle. C’était suffisant, largement. « C’est ta manière de gérer ton passé, non ? Ils sont magnifiques en tout cas. » Dit-elle en ôtant sa serviette, et lui lançant de quoi s’habiller pour dormir. Il est du genre frileux quand elle n’est pas là. Faut dire que la jeune femme est une chaudière ambulante.
« Ez… » commença-t-elle alors qu’elle le laissait se mettre au lit, et vint s’asseoir en tailloir sur le drap à ses côtés. Encore quelques minutes, avant de le laisser tranquille. Promis. « La prochaine fois que tu… doutes de nous. Viens me parler plutôt que de te mettre la tête à l’envers. Promis ? »

L'alcool est la réponse. Mais je ne me rappelle plus de la question.
Anackiel
« Lily ne s’arrêtera pas à la guitare tu sais. Elle y met du cœur, elle a emporté la guitare que tu lui as prêté à l’internat. J’imagine qu’elle doit y jouer assez souvent là-bas. » Il sourit et pense un instant à offrir une jolie guitare à la petite fille, cela lui ferait sans doute plaisir. Il devrait penser à cela plus sérieusement, sans doute une Manson, une belle guitare sèche et unique en son genre. Enfin Anastasia l'aide à se sécher, s'habiller et voilà qu'ils quittent la salle de bain pour rejoindre la chambre. Il se glisse sous la couette, dans son lit froid qui se réchauffe rapidement à son contact. Ezeckiel ferme les yeux pour se concentrer sur cette migraine qui tape, ça va mieux, la douche lui a fait du bien il doit le reconnaître. « Ma part d'ombre ne me fait pas peur. J'en ai explorée chaque recoin. » Répond Ezeckiel en soupirant, conscient qu'il aurait pu mourir vingt fois si seulement il n'avait pas arrêté toutes ces drogues dures. Elle lui montre son pendentif gravé de la lettre L, il sourit et approche sa main pour toucher le pendentif doucement. « C'est magnifique... » Murmure le professeur en s'approchant d'elle alors qu'elle s'installe en tailler juste à côté de lui. Avec douceur il pose sa tête sur la cuisse de son amante, pour qu'elle lui touche les cheveux. Il adore ça, cela l'apaise. Aussitôt il sent une main d'Anastasia se glisser dans sa chevelure brune, il soupire de bonheur et ferme les yeux comme un enfant, complètement soumis aux caresses de son amante. « Merci pour tout bébé... » Murmure le professeur en se calmant, sentant déjà la fatigue l'envahir et l’assommer. « La prochaine fois que tu… doutes de nous. Viens me parler plutôt que de te mettre la tête à l’envers. Promis ? » Il ouvre les yeux et réflechit un peu, puisant dans le reste d'énergie qu'il lui reste pour répondre. « Promis. » Dit-il avant de s'endormir, comme Anastasia le voulait.