Daisy avait l’habitude d’être le centre des attentions, mais jamais dans de telles circonstances. Il est vrai qu’elle adorait qu’on parle d’elle en tant que capitaine du club d’escrime qui gère lors des championnats, qui s’entraîne toujours plus dur même si cela signifie également être plus dur avec sa fine équipe. Vous connaissez le dicton, qui aime bien châtie bien, en fait, elle apprécie toute son équipe même si elle ne l’avoue que rarement. Ils ne lui ont jamais causé de tort, et même si elle n’apprécie pas Anastasia, elle lui est bien utile quand il s’agit de fermer les yeux sur les dépenses excessives du club. Ou encore,
Daisy adorait qu’on parle de son investissement dans les associations caritatives, dans les spots promotionnels qu’elle réalisait pour promouvoir l’université, ce genre de chose que son père l’obligeait à faire chaque année. Daddy Hamilton l’obligeait, certes, mais ce sont des activités qui plaisent à sa fille chérie.
Les boursiers la surnomment «
Smaug », «
Hitler », «
Le Tyran » car la jeune femme impose sa loi. C’est elle qui dicte les règles dans son royaume, accompagné de son
Club. Depuis son accession au Posh club, tout lui souriait, mais comme on dit : la roue tourne.
Daisy n’aurait jamais pensé qu’elle tournerait si vite, si vite vers les tréfonds de L’oxymoron là où chaque membre de l’Université est traîné dans la boue dès que l’occasion se présente. C’est ainsi qu’Eden Winchester, cette paria, cette bourge aux allures de SDF trahis son meilleur-ami en public uniquement dans l’intention de se venger de
Daisy. Certes, l’action employée fut efficace, mais détruit plus d’une personne. Le Doyen, furieux contre sa fille plus si prodige que ça, en fin de compte, devait fuir Oxford le temps que le scandale ne se calme. Pourquoi ? Pourquoi fuir au lieu de contre-attaquer ? Pourquoi ne pas écrabouiller cette Junkie (
Eden) pour de bon, la faire tellement souffrir qu’elle finirait par supplier son renvoi. Les yeux pleins de haine,
Daisy ne voulait pas s’exiler loin de son royaume.
Pour montrer qu’elle n’avait pas peur du scandale, et qu’elle y ferait face avec toute sa puissance et sa grandeur, la jeune femme vint au Gala Lewis-Caroll. L’évènement le plus spectaculaire du moment. Donations, discours, petits fours, tout s’enchaînaient correctement jusqu’à ce moment-là.
Daisy buvait coupe après coupe de champagne –faut dire que dans la Haute, le champagne est synonyme d’eau gazeuse–, mais la dernière avait un goût particulier. Derrière la scène se trouvaient les traiteurs, peut-être qu’en martyrisait un ou deux lui permettrait de savoir d’où provenait ce nectar nauséabond. À peine arrivait aux cuisines qu’elle se sentit nauséeuse, la tête lui tourna. Étrange, elle voulut s’asseoir quelques instants, mais fit tomber des plateaux sur son passage. Le bruit lui donna une migraine affreuse, se bouchant les oreilles, elle perdit petit à petit ces repères. Une ombre vint se poster devant elle, la prit par le bras et la fit asseoir. Que se passait-il ? Qui était-ce ?
Emi Burton