Terminé ! Je pensais être seul ! Anackiel

Je pensais être seul
Ezeckiel & Anastasia
Soupire profond. Elle regarde le plafond de sa chambre, sans réussir à fermer l'oeil. Elle a passé la journée la plus arasante de sa vie depuis longtemps. Si elle n'était pas épuisée physiquement elle était démotivée et épuisée moralement. C'est cet effet que sa mère avait sur elle. Autant dire qu'elle avait des raisons de ne pas courir à Londres tous les trois matins pour aller prendre un café avec sa génitrice. Mais elle devait tenter le coup. Suite à sa conversation avec Eliakim elle avait prit de nouvelles résolutions : (1) tout faire pour que Lily rencontre son père, (2) faire le deuil de sa relation avec Néo, (3) réapprendre à aimer, ou tout du moins ne plus se fermer à la possibilité d'aimer à nouveau un jour. C'était un premier pas vers la guérison. Ca allait prendre du temps mais elle sentait qu'elle changeait, que le monde autour d'elle semblait plus coloré et lumineux. Et elle adorait cela quant bien même une petite voix dans sa tête lui disait de ne pas trop y croire, qu'elle allait encore subir la douleur de la désillusion. Elle avait toujours été déçue par la vie. Si elle avait eut une enfance heureuse, à partir du moment où sa mère s'était remariée tout était partie en vrille. Son petit ami était parti, sa mère l'avait traitée comme une paria, et elle s'était retrouvée avec une enfant sur les bras, seule - avec ses amis certes mais elle devait assumer Lily seule - sans diplôme et sans travail. Sans argent. Rien. Suite à cela elle s'était enfermée dans sa bulle, renfermant son coeur à l'amour, et même à l'amitié. Elle ne s'était liée à personne depuis Jack. Il était le dernier a avoir su la toucher en plein coeur. Quand elle avait tout quitter, arrivant à Cambridge qu'elle ne connaissait pas, il avait été son phare. Une lumière éblouissante qui l'avait pris sous on aile, réchauffant son coeur et lui rendant le sourire.
Mais aujourd'hui elle devait arrêter de se voiler la face, regardant le monde avancer sans elle, sans qu'elle n'y prenne partie, sans qu'elle ne vive à son tour. Alors profitant d'une journée de congé qu'elle s'était octroyée pour raison familiale elle avait pris sa voiture pour se rendre à Londres. Le moins que l'on puisse dire c'est que passer l'après-midi avec sa mère l'avait retournée. Elle ne pouvait même pas dire qu'elle avait pu compter sur le soutien de sa soeur, qui avait préféré rester de côté à manger des gâteaux pendant la dispute. Jusqu'à ce que son beau-père s'en mêle. Tout avait très mal fini. Bien trop mal fini. Anastasia était repartie en claquant la porte derrière elle, retenant ses larmes de colère jusqu'à ce qu'elle atteigne l'autoroute. Elle roulait excessivement vite, la voix d'Ezeckiel retentissant dans l'habitacle. Elle avait pu compter sur Eliakim pour lui déposer le cb du chanteur dans sa boite aux lettres. Depuis elle l'écoutait dans sa voiture quand elle la prenait - ce qui arrivait rarement cela dit. Du reste, elle arriva à Oxford plus ou moins apaisée. L'angoisse et la colère étaient toujours présente et elle n'avait pas avancé dans sa recherche de Néo. Mais elle avait essayé. Sa mère ne ferait rien pour lui arranger la vie, c'était évident. Par pour cette abomination incestueuse comme elle appelait Lily. Un dénominatif qui faisait vomir Anastasia. Ce qui ne manqua pas d'arriver quand elle y repensa une fois arriver à son appartement. Sa mère avait le don de la rendre malade, ses nerfs mis à vif.

Elle n'avait pas dormi de la nuit. Elle avait été incapable de se reposer, de se vider l'esprit. Elle repensait aux conversations et à la dispute avec sa mère. Le regard condescendant de son beau père et le mutisme de sa soeur. Bordel. Elle avait besoin de se calmer les nerfs, et vite. Elle se tourna vers son réveil. 5:34 Soupirant encore une fois, décidant qu'il était inutile de rester plus longtemps encore dans ce lit froid, elle se leva. Ghost réagit automatiquement, l'observant le visage de côté. Elle alla dans la salle de bain, se coiffa, s'habilla d'un jogging assez large et d'un t-shirt proche du corps, ainsi que des baskets de footing. Ghost arriva soudainement avec la laisse entre la gueule qu'il lui posa à ses pieds. « Tu viens courir avec moi ? »  Demanda-t-elle en haussant un sourcil. Son chien-loup adorait courir avec elle. Il avait l'habitude de tenir sa laisse entre sa gueule - car elle était obligatoire dans les lieux publics - et courait à côté de sa maitresse ou devant elle. Tournant la tête de temps en temps pour vérifier si elle le suivait. Alors, sans être inquiète, elle sortie de l'appartement, prenant une veste autour de la taille, son Ipod autour du bras - grâce à une sangle spéciale - et les écouteurs dans les oreilles. Elle descendit les marches de l'immeuble et commença à courir dés qu'elle fut dans la rue.
Elle était totalement seule, et c'était agréable de courir dans ces conditions-là. Elle écoutait les musiques qui passaient, se vidant la tête. Elle se concentrait sur ce qui l'entouraient, les paysages d'Oxford qui défilaient autour d'elle. Elle adorait cette ville malgré tous les souvenirs qu'elle avait dans ces lieux. Elle n'y pensait pas, elle ne préférait pas. Elle courait en direction du hangar à bâteau, désireuse de voir un peu d'eau. C'est alors qu'elle arrivait non loin du hangar que Ghost péta les plombs. Le chien-loup partie à toute vitesse dans une direction précise, les oreilles levées - sans doute surpris et curieux - et s'élança sans prendre en compte Anastasia qui se mit à courir derrière lui. « GHOST ! Au pied ! »  Criait-elle en allant derrière l'animal - qui courait bien plus vite qu'elle il faut bien l'avouer.
Elle entendit le bruit de l'eau, et le chien qui continuait d'aboyer. Elle arriva près du hangar. Le chien aboyait en direction de l'eau. Des affaires étaient jetés dans l'herbe et Anastasia arriva essouflée sur les lieux du carnage. « Mais il sort d'où ce monstre ?! » Surprise. « Ezeckiel ? Qu'est-ce que tu fous ?! » demanda-t-elle en prenant la laisse de son chien pour le faire asseoir à ses pieds. « Ghost. Assis. »  Exigea-t-elle d'une voix impérieuse. Ce qui eut pour effet de faire taire l'animal qui s'assit sur son postérieur sans demander son reste. Mal à l'aise, désolée pour le pauvre Ezeckiel qui s'était retrouvé poursuivit par ce monstre elle se pencha vers l'eau et lui tendit sa main. « Je suis désolée, il a pas l'habitude se courser des inconnus. Tu veux de l'aide ? »  Demanda-t-elle en lui souriant, essayant de faire passer le fait qu'il avait eut peur par un peu d'amabilité de sa part. « Promis je ne ferai aucun commentaire sur ton instinct de survie déplorable. Tu sais, les chiens savent nager pour la plupart. » Dit-elle finalement en retenant un rire attendri et un peu moqueur.

Je pensais être seul
Ezeckiel & Anastasia
Quand elle fait une nuit blanche - ce qui n'arrive pas souvent - Anastasia finit souvent pas aller courir pour se calmer les nerfs. Elle a parfois la tête pleine de pensées peu agréables qui lui volent son sommeil. Quand sa fille est à la maison il lui suffit d'aller dans la chambre de Lily. Elle se glisse dans le lit de sa fille et dort avec elle. La présence de sa fille la calme très rapidement, elle se tourne entièrement vers elle, son instinct de mère prenant le dessus. Elle écoute le souffle de Lily, se laissant bercer avant de finalement fermer l'oeil. Sa fille est le centre de son univers. Elle est son bien le plus précieux et pour elle elle est prête à tous les sacrifices. Anastasia ferait tout pour Lily. Si certains sont ainsi avec la personne qui partage leur vie, quand Néo est parti et qu'elle a eut Lily son centre de gravité a changé. Passant de l'homme de sa vie à sa fille. Sa douce et tendre Lily. C'est pour elle qu'aujourd'hui elle se bat contre son instinct. Celui qui lui dit de ne faire confiance à personne. De ne pas regarder les gens autour d'elle, et de ne pas s'attacher. Jamais. En tout cas pas amoureusement. Il lui semble qu'elle prend déjà assez de risque à avoir des amis, leur confiant sa vie parfois entre leurs mains. Elle déteste le fait de ne pas maitriser les choses, de ne pas savoir de quoi demain sera fait. De voir que les évènements glissent sur ses mains comme de l'eau et qu'elle est incapable de les arrêter et de s'en saisir. Ca l'angoisse et elle se referme sur elle-même dans ce genre de cas. C'est pour cela que lorsque Néo a dû la quitter elle s'est renfermée sur elle. Son départ était comme de l'eau entre ses mains. Désireuse de le sentir, incapable de le retenir, elle l'avait vu partir loin d'elle. Aujourd'hui elle devait se remettre de cela. Elle devait passer au-dessus de l'angoisse. Et comme elle stressait à l'idée de ne plus angoissée elle se retrouvait à courir à moitié nue à 6 heures du matin. Elle était profondément touchée. Vraiment.
Un cas social sans doute. Et alors qu'elle se perdait dans ses pensé, bercée par la voix d'Ezeckiel, Ghost la sort de sa torpeur pour partir en courant comme un dératé dans le parc. Jusqu'au hangar. Le bruit de l'eau. Un hurlement pour calmer son chien. Et elle découvre le dit Ezeckiel, dans l'eau. Torse nu. Mais elle met du temps à constater qu'il est torse nue, tout d'abord intriguée de le voir dans l'eau. « Je prends un bain ! » Réponse mi-sarcastique, mi-moqueuse. Prendre un bain ? Dans de l'eau aussi gelée. C'était bien la preuve qu'il avait un instinct de survi encore plus pitoyable que le sien. Ce qui était une chose assez rassurante au final. Alors qu'elle lui offrait sa main pour l'aider à sortir de l'eau, il la refuse d'un geste de la tête. Elle se recule alors et le laisse sortir de l'eau. Et là elle constate qu'il est torse nu. Couvert de tatouages. Putain comment elle avait fait pour ne pas s'arrêter sur sa carrure et ses tatouages. Ils étaient... magnifique. Tu baves Ana, fermes la bouche. Ce qu'elle fait, se rendant compte qu'elle est en train de le reluquer sans gêne. Mais il est beau merde. « C'est pas un chien ça. C'est un loup, un tigre, un ours, un chien de Tchernobyl mais c'est pas un animal normal... » Elle sourit. « C'est un loup Tschécoslovaque, mais oui. Si on veut. Ca peut être un monstre. Un peu comme moi en fait. » dit-elle en haussant un sourcil. Elle se tourne vers le loup qui ne lâche pas Ezeckiel du regarde. Le loup a un caractère de merde. Il peut adorer quelqu'un - comme Jack, Seyrah ou Eliakim - littéralement adulé quelqu'un - comme Lily qui pouvait tout faire faire à ce chien - ou les détester sans raison. Comme Ezeckiel apparemment. Mais il peut aussi changer d'avis. Après tout il semblait plus excité à l'idée de découvrir quelqu'un aussi tôt sur la route de leurs jogging plutôt que près à tuer tout ce qui passe. En même temps ce chien est fou complet, comment pouvait-elle prétendre pouvoir le comprendre ? Elle ne le comprenait pas. Cela faisait six ans qu'elle l'avait avec elle, et pourtant ce chien restait un mystère pour la jeune femme. Mais elle pouvait comprendre qu'il pouvait être inquiétant pour quelqu'un qui le voyait arriver en courant tout croc dehors.
Elle se tourne vers Ezeckiel qui a remit son pull et tremble à présent devant elle. Elle sent la culpabilité la saisir soudainement. Elle s'en veut de lui avait fait avoir une telle frayeur. Elle se mord la lèvre, gênée. « Tu n'aurais pas une serviette ? Quelque chose... J'ai froid... » Elle secoue la tête négativement. Malheureusement elle ne prend pas de sac avec elle quand elle court. Jamais. Elle voit cependant que le hangar n'est pas loin. L'équipe d'aviron s'entraine assez tôt, elle le sait. Sans doute y avait-il quelqu'un là-bas pour les aider. « On devrait aller au hangar. Ils devraient avoir des serviettes et peut être même des affaires de rechanges. » Dit-elle, une manière pour elle de lui signifier qu'elle est désolée. Elle lui fait signe de la suivre, et alors qu'ils marchent jusqu'au lieux-dit il la dévisage un instant.
Il a une lueur dans le regard qui la ferait rougir. Elle est heureuse que le soleil ne soit pas encore levée. La semi-pénombre lui fait plaisir. « Tu vas bien ? » Inquiétude. C'est de l'inquiétude dans sa voix ? En temps normal elle aurait laissé la question en suspens, la reniant d'un revers de la main, mais sous le regard d'Ezeckiel elle se sentait vulnérable. Elle sourit, tristement, prouvant de sa fatigue. « J'ai connu mieux... Problèmes familiaux. J'ai pas dormi de la nuit et j'avais besoin de me défouler. Et toi ? Ca te prend souvent de courir à moitié nu au milieu de l'Automne ? Pas que le spectacle ne vaut pas le coup mais ... Tu vas attraper la mort ! » Dit-elle alors qu'ils arrivent au hangar. Là elle va vers l'accueil qui s'ouvre doucement. Un homme est en train de préparer l'arrivée des touristes et des équipes d'Aviron. Anastasia tape à la porte de l'accueil pour avoir son attention. « Excuse moi. Mon ami a ... eut un petit accident, et s'est retrouvé à l'eau. Vous auriez une serviette à nous prêter ? Ou même des affaires de rechange ? » L'homme la fixe un instant, la déshabillant du regard alors qu'Ana lui offre un sourire signifiant qu'il devrait éviter ce genre de chose. Enfin, il va dans l'arrière boutique et revient avec une caisse immense remplie de fringues, et une serviette sur l'épaule. « Tenez. Ce sont les vêtements oubliés. Servez vous Mademoiselle. » Elle le remercie d'un geste de la tête et se tourne vers Ezeckiel. « Je t'en pries. Sers toi. » Dit-elle, se mettant en arrière, lui laissant à loisir se sécher et se changer. Elle se tourne vers la rivière, regardant un instant la lumière et les couleurs qui jouent sur l'eau. Elle attend quelques minutes qu'Ezeckiel revienne vers elle. Ghost va se promener un instant, courant après une mouche qui passe par là. Ce chien est con. Pense-t-elle en levant les yeux au ciel. « Ca va mieux ? Tu ... Veux qu'on court ensemble ? Je t'invite prendre un café à la maison, c'est le moins que je puisse faire après ... cette incident. » Dit-elle en grimaçant, gênée.

Je pensais être seul
Ezeckiel & Anastasia
« Tu n'es pas un monstre. Sauf quand tu t'énerves, là tu fais peur. » Elle retient un rire franc et lève les yeux au ciel. Elle est un monstre pour la majorité des étudiants de cette université. La raison en était de son caractère bien trempée et de son impartialité. Elle ne prend pas de gants quand il s'agit de refuser quelque chose pour faire plaisir à un étudiant. Qu'importe qui il est, son nom ou même la profession de ses parents. Elle ne regarde que les résultats, et quand ils sont décevants elle ne fait rien pour aider ceux qu'elle a en face. Depuis qu'elle a prit ses fonctions, l'université a fait des économies énormes. En contre partie les clubs et associations - qui reviennent moins chers - ont plus de mal à se développer et obtiennent de meilleures résultats. Parce que seulement les meilleurs ont un bon budget en début d'année suivante. De même quand elle se retrouve face aux professeurs qu'elle doit virer elle n'y va pas à avec des pincettes. Ezeckiel n'en a pas conscience - surement - mais si elle avait décidé de le virer elle l'aurait dit directement. Elle n'aurait pas pris le temps de lui faire la morale, et de tenter de voir comment il se sentait suite à son humiliation publique. Car dans l'esprit d'Anastasia il s'agissait bien cela. Elle refusait de se montrer sous un jour si humiliant en public. Elle buvait et sortant en boite mais elle évitait au maximum de se faire remarquer. En mal surtout. Sauf depuis qu'Ezeckiel était entré dans sa vie. Depuis qu'ils couchaient ensemble elle voyait ses impératifs à la baisse, et elle se laissait avoir dans des lieux publics. Elle devrait peut être l'éviter, il semblait la pousser à faire des choses qu'elle ne ferait pas d'habitude. Compliqué tout cela.
Passons. pour l'heure il était trempé, et il tremblait. Elle se moqua gentiment de lui avant de lui proposer de se rendre au hangar pour trouver des affaires de rechanges. « Je supporte très bien le froid, sauf quand je finis dans l'eau évidemment. Enfin tu peux parler, tu es en pantalon moulant et brassière ! » Elle hausse un sourcil alors qu'elle croise son regard appréciateur. Il semble plutôt ravie de la voir dans cette tenue. Cependant elle n'est pas partie sans rien, et désigner la veste qu'elle a autour de la taille. « C'est que j'aime que mon corps de déesse soit reluquer par les joggeurs que je croise ... »  Dit-elle avec une voix de pseudo-séductrice, jouant la comédie, sarcastique. Elle n'était pas de ce genre. Lever un mec en soirée, cela ne lui posait pas de cas de conscience. Mais en dehors de ces moments de détente, elle ne se préoccupait que d'elle. En général. Bon, cette fois, Ghost semblait en avoir décidé autrement. Peut être qu'elle devra penser à reprendre des cours de dressage avec ce chien. Mais elle avait été prévenue, les Loups gardent une part de liberté qui les rend assez insaisissables. C'est aussi cela qui lui avait plu chez cet animal.
Ils arrivèrent au hangar et après une brève conversation avec le gardien, Anastasia laissa Ezeckiel choisir de nouvelles fringues et se changer. Elle se mit à l'attendre à l'entrée du bâtiment, regardant la couleur de l'eau se doré sous les lueurs du soleil. Elle adorait les levers de soleil. Depuis que Néo était partie, elle se levait tous les jours où elle travaillait pour pouvoir passer à l'Observatoire. C'est là qu'ils s'étaient promis de se retrouver. Bien qu'elle soit partie à Cambridge quelques temps, elle rentrait parfois les week-ends et passait devant le bâtiment. Mais Néo n'y était jamais venue, elle en était sure. Elle aurait eut une preuve de son passage sinon. Tout comme elle laissait un collier tous les jours, là ils se retrouvaient pour s'embrasser quand ils étaient jeunes. Elle l'avait oubliée, du reste, et s'en rendit compte uniquement maintenant. Il faut dire que depuis deux semaines maintenant elle ne s'était plus levée pour aller à l'Observatoire. Depuis deux semaines Néo se retrouvait rarement dans ses rêves, la place était occupée par un musicien tatoué et plutôt doué au lit. Ce dernier arriva d'ailleurs dans une tenue d'adolescent rebelle. Un bas et un pull plutôt large. Il ne lui manquait plus que la casquette avec un symbole du genre NY pour avoir la tenue parfaite. Elle se retint de rire, après tout c'était de sa faute s'il se retrouvait dans un accoutrement aussi ridicule. « Je m'habillais comme ça quand j'avais 15 ans... Le style baroudeur-camouflage ne me va pas si mal finalement ! » Elle lève les yeux au ciel, refusant de le briser dans ses rêves. Elle préférait de loin ce qu'il portait habituellement. Il faut dire que ce pantalon ne mettait pas en forme sa virilité, ce qu'elle trouvait suffisamment dommage pour ne pas l'apprécier outre mesure. Mais cela elle ne l'avouerait sans doute jamais. « A 15 ans, je venais de découvrir que la féminité passait pas l'achat excessive de robes et de chaussures. En plus mes seins commençaient à pousser, j'étais grave sexy. » Dit-elle avec un naturelle qu'il n'était pas accoutumer à entendre. Elle avait l'impression de parler à Jack ou à Eliakim. Avec autant d'assurance et de naturel. Elle se sentit rougir et baissa les yeux, lui proposant finalement de se remettre à courir et de prendre un café chez elle. Espérant qu'il ne relève pas sa manière de faire soudaine.
Elle s'en voulait de l'avoir poussé à se jeter dans l'eau. C'était Ghost certes mais il restait son chien, et elle voulait vraiment se faire pardonner. Un café était bien peu de chose, mais cela terminerait de le réchauffer. « C'est un accident Ana, ça aurait pu arriver à n'importe qui ! Ne te force pas à quoi que ce soit au pire... Il y a un petit café au bout de la rue, je veux bien t'inviter à prendre un café, on ne croisera personne à cette heure-ci. » Elle hausse les épaules et acquiesce. « Je ne me force pas... » Avoua-t-elle dans un souffle. Et il était vrai qu'elle appréciait le temps passer avec Ezeckiel. Elle s'étonnait elle-même pour cela, mais elle était forcée de le constater. Elle n'avait aucune envie de repartir courir dans son coin, le laissant derrière. Sans compter qu'ils ne commenceraient pas à travailler avec une heure plus avancé. Ils avaient le temps de prendre un café et de rentrer chacun chez eux avant de retourner à l'Université. Sans doute. Peut être. Passons, elle siffle Ghost qui revient vers elle en trottinant. « On peut courir ensemble oui, avec plaisir. Seulement si tu tiens... Ton loup loin. J'ai peur des gros chiens. » Elle se tourne vers Ezeckiel et lui sourit. C'est trop mignon ! Elle s'accroupit devant son chien qui a toujours sa laisse attachée autour du cou. Elle lui donne le bout qu'il prend dans la gueule, avant d'attendre son top départ. « Si on court doucement il ira loin devant et nous rejoindra au café. »  Promet-elle pour le rassurer. Elle ne sait pas si ça marche mais en tout cas c'est tout ce qu'elle peut lui proposer tout ce suite. « On repart ? » Elle acquiesce et commence à courir à côté de lui.
Rapidement le chien-loup part devant eux, tenant toujours sa laisse dans sa gueule, poursuivant quelques animaux qui sortent à peine du sommeil. Le couple - ou en tout cas les deux amis - courent l'un à côté de l'autre à petite foulée. Le temps de s'échauffer un petit peu de trouver leurs rythmes. Mais très rapidement ils se retrouvent à courir dans un mouvement synchroniser. C'est à partir de là qu'Ezeckiel décide de relancer la conversation. « Tu veux en parler de tes problèmes familiaux ? Je sais ce que ça fait... Ca te fera peut-être du bien un regard neutre. » Elle grimace un instant, mais décide de ne pas laisser son trouble la saisir. Elle inspire profondément avant de reprendre un souffle de course plus normale. Comment présenter les choses ? Comment cacher l'existence de Lily - car elle n'en parlerait pas à un homme qu'elle côtoie uniquement depuis deux semaines qu'importe qu'ils couchent ensemble - et comment ne pas le faire fuir ? C'était une chose impossible, et pourtant elle sentait le besoin de lui parler. Ca serait facile de se confier à Ezeckiel, elle le sait bien. Et elle a envie d'en profiter. « J'ai été voir ma mère hier, à Londres. Disons que ... Depuis qu'elle pense que j'ai commis le pêcher d'inceste, elle m'a relégué au rang de paria de la famille. La conversation a vite tourné au carnage et elle a sympathiquement réouvert de vieilles plaies. »  Dit-elle en essayant de minimiser les choses. Disons qu'entendre sa mère vous dire baiser comme une chienne avec votre frère était la chose la plus dégradante qu'elle connaisse et qu'en plus de cela vous avez mis au monde un enfant débile et du pêcher ... Anastasia sentait à nouveau la colère monter en elle rien qu'en y repensant. « Elle m'accuse d'avoir couché avec mon frère. Quand j'avais sept ans j'ai rencontré un garçon à l'école. Néo. Nous sommes devenus très proches. A quatorze ans nous avons commencé à sortir ensemble. L'année suivante son père épousait ma mère. Ils n'avaient aucune idée de notre relation, et nous n'avions aucune idée qu'ils soient au courant. On a continué notre vie. Jusqu'à nos dix-huit ans. Quand nous sommes venus à Oxford. Nos parents l'ont appris. »  Dit-elle, s'étonnant elle-même de la facilité avec laquelle elle parlait de tout cela. « Ils sont très traditionnalistes, pour eux ca revenait à coucher entre frère et soeur . Le père de Néo l'a renvoyé à New-York, chez sa mère, l'année suivante. Et je ne l'ai jamais revue. Je n'ai jamais eut de nouvelle. Et je... »  n'ai jamais pu lui dire qu'il était père. Que j'ai appris que j'étais enceinte deux semaines après son départ. Et que cette grossesse à précipité la fin de ma relation avec ma mère. Elle se retient, elle ne doit pas lui dire. « Je voulais... Voir si ma mère me donnerait des nouvelles de Néo. Mais la conversation à vite dégénérée. »  Dit-elle.
Ils arrivaient au bout du parc et du port. Sans doute le café n'était pas loin, alors elle se mit à ralentir, et se tourna vers lui. « Voila. Tu connais mon secret le plus sombre. ou pas encore ton avis sur la question ? » 

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Ezeckiel & Anastasia
« Vous n'aviez aucun lien de sang ? Alors il n'était pas de ta famille. Pas d'inceste, logique ! » Elle sourit. Oui, elle savait tout cela, certes. Mais pour ses parents ce n'était pas la même chose. Enfin pour sa mère, car elle n'avait pas eu la chance de pouvoir jouir d'une relation paternelle. Elle ne connaissait pas son père. Il était partie à la naissance de Sasha, et elle était trop jeune pour s'en souvenir. Du reste, elle s'en fichait pas mal. Leur mère avait toujours tout fait pour qu'elle, son frère et sa soeur ne manquent de rien. Durant son enfance elle se souvenait d'une famille unie. Quand ils le pouvaient, Andrea et elle faisaient en sorte de cuisiner ou de s'occuper du petit appartement qu'ils avaient dans un quartier périphériques de Londres. Ils allaient à l'école tous les trois, leur mère travaillant tôt le matin. Pour le reste, ils veillaient les uns sur les autres. Mais pour se protéger les uns des autres, dans cette famille où il était compliqué d'avoir un espace intime, ils avaient prit soin de préserver leur vie privée. Sasha avait tout ignoré de l'existence d'Aaron jusqu'à l'annonce du mariage entre lui et Andrea, il y a quelques mois de cela. Anastasia avait été mise au courant car elle était proche de son frère. Tout comme très rapidement Andrea avait été mis au courant de la relation entre Néo et Anastasia. Il n'était pas pour qu'elle cache cela à leur mère, mais elle en était habituée. Elle s'occupait de sa vie privée sans partager cela avec sa génitrice. Sans doute était-ce une erreur. Sans doute aurait-elle dû en parler avant. Mais elle n'avait pas pu. Alors quand elle et Néo avaient été découvert c'était déjà trop tard. Ils faisaient partie de la même famille . La mère d'Anastasia était tombée enceinte. Ils avaient une soeur en commun. Et autant dire que la réputation du père de Néo aurait été mis à mal si cela avait été découvert. C'était un homme puissant et riche qui avait mis la famille d'Anastasia à l'abris. Mais elle lui en voulait. Elle aurait préféré retrouver l'allégresse de son enfance. Elle ne voyait plus sa famille à présent, sauf quand elle en était obligée.
Elle en parlait naturellement avec Ezeckiel, et cela l'étonnait. L'entendre lui dire qu'elle n'était pas coupable d'inceste la fit sourire. Elle le savait, mais elle ne pourrait pas faire changer sa mère d'avis. Elle était obtuse cette femme quand elle s'y mettait. Jamais Anastasia n'avait réussi à lui faire changer d'avis. Quand on entre dans une société faite de réputation et de m'as-tu-vu, on perd le bon sens. C'est une chose qu'elle avait comprit aujourd'hui. Elle se méfiait des gens qui avaient de l'argent, de la reconnaissance, ou une réputation à préserver. Sans doute devrait-elle se méfier d'Ezeckiel. Il était de ces êtres qui avaient un masque social assez épais. Ces êtres qui ont perdu une part de leur humanité. Mais étonnement chez lui elle voyait une sorte d'honnêteté qui la touchait sans qu'elle puisse le comprendre.
C'est sans doute cela, cet instinct - appelons-le ainsi - qui expliquait son honnêteté à son égard. « Mes parents étaient contre l'idée que je fasse de la musique. » Avoua-t-il soudainement. Ils ralentissaient. Le petit café dont il parlait était en vue à présent, mais ils n'y allaient pas en courant, ralentissant d'un commun accord - muet - pour profiter de cet instant à deux. Elle l'écoutait, se taisant - comme il l'avait fait avec elle - pour découvrir son histoire. En même temps elle était assez gênée. Elle ne comprenait pas pourquoi il se livrait à elle. Elle en était ravie, bien qu'ils n'aient pas ce genre de relation, mais elle ne le comprenait pas. Jamais elle n'avait parlé de sa vie à un de ses amants. Et jamais aucun de ses amants ne lui avaient parlé de sa vie. Confidence soudaine qui la laissa étonnée et muette. C'est dire comme elle était prise de court. « Je ne leur parle quasiment plus. Dés l'enfance vers mes 4 ans j'ai demandé un petit piano tu sais, pour enfant. Puis avec les années j'ai travaillé la musique plus encore jusqu'à vouloir en vivre vers mes 16 ans. J'avais un groupe de musique, le même avec lequel j'ai eu du succès. On travaillait dans le garage de mes parents, c'était un carnage au début. » Elle sourit. Elle s'imagine bien cette scène, comme on peut la voir dans ces films pour adolescent traitant du sujet de la musique. Ils étaient semblables finalement, avec leurs histoires de famille. C'était assez troublant quand on y pense, et elle n'est pas sûre de vraiment aimer cela. Elle n'a pas envie, elle n'a pas besoin de se trouver des points de ressemblances avec Ezeckiel. Elle n'a pas envie de se retrouver en lui, de trouver la même souffrance, dû à l'incompréhension de parent absent et obtus. Il lui parle de la drogue, de la déchéance, et elle se rend compte alors qu'ils se sont arrêtés. Pour ne pas perdre le rythme et que son corps s'habitue à l'arrêt soudain, elle commence des exercices d'étirement, sans jamais l'arrêter, l'écoutant presque religieusement. Elle le comprend mieux, mais elle se rend compte qu'elle s'est peut être trompé sur son compte. « Tu veux en savoir plus ? Pourquoi je me suis réellement rangé ? » Elle sourit, et hausse les épaules. Cette conversation est vraiment gênante. Elle ne sait pas comment réagir. Elle est ravie qu'il se soit confiée à elle mais elle n'est pas sure de vouloir en savoir plus. Pas de surnom romantique. Pas de confidence. Pas d'attachement. Les règles sont claires, elle les a toujours respectées. Alors pourquoi n'y arrive-t-elle pas cette fois. « Une fille j'imagine ? Il manque une fille dans ton histoire. Le genre de gonzesse qui te fait tourner la tête et qui te permet de te rendre compte que ce monde-là est pourri ? »  Dit-elle avec une non-chalance étonnante. Elle est gênée, c'est sa manière de se défendre pour ne pas se laisser attendrir. Elle ne se laisse jamais attendrir. Elle n'a pas à pleurer sur les erreurs du passés. Cela ne sert à rien. Mais elle a peut être était un peu violente. « Excuse moi... Je... C'est assez gênant de se confier l'un à l'autre tout à coup. Pas que ton histoire m'indiffère mais je... Je ne sais pas quoi te dire en fait. »  Dit-elle en baissant la tête. Elle termine ses exercices d'étirements, et se tourne vers lui. « Je suis désolée pour tes parents. Je sais ce que ca fait... Le manque de reconnaissance. L'absence. L'incompréhension. Je ne souhaite cela à personne. Vraiment. »  Dit-elle, plus douce, et plus franche pour le coup. Elle est sincère, elle est touchée qu'il se confie à elle mais elle ne sait pas comment le prendre. Comment réagir. Ils ne sont pas amis. Ils ne sont pas liés par une relation sentimentale. Ils couchent ensemble. La conversation aurait dû rester sur un ton plus superficielle. Elle n'aurait jamais dû se laisser aller à se confier à lui. C'était une erreur. Et à présent qu'il en avait fait de même avec elle, elle ne savait plus à quoi s'en tenir. Elle avait l'impression que son regard sur lui changeait, et elle n'avait pas le temps de se prendre la tête avec cela. Il n'avait pas le droit de lui faire tourner la tête. « Tu veux... Qu'on prenne ce café ? »  Demanda-t-elle, ne sachant si elle avait dépassé les limites ou pas.

Je pensais être seul
Ezeckiel & Anastasia
« Aucun problème Ana. J'ai été trop loin aussi, excuse moi. » Elle sourit, désolée. Tout à coup, et sans doute pour la première fois de sa vie, elle ressent une trace de culpabilité qui lui étreint le coeur. Elle n'aurait peut être pas dû lui parler de la sorte, mais c'était plus fort qu'elle. Elle n'est pas prête à échanger les détails de leurs passés difficile, et déjà elle regrette de s'être laissée aller à lui confier ses problèmes avec ses parents, et son histoire avec Néo. Elle ne parle pas de Néo. Jamais. Sauf à Jack ou à Eliakim. Ce sont des amis proches, les deux hommes qu'elle considère presque comme des frères. Ils avaient toujours été là pour elle; ne la laissant jamais tomber qu'importe ses choix, qu'importe ses erreurs. Eliakim n'avait pas eut de nouvelle d'Anastasia ni de Lily durant des années. Et pourtant il leur avait ouvert les bras comme si elles n'étaient jamais partis. Anastasia était heureux de le compter parmi ses amis. Mais Ezeckiel, elle ne pouvait pas avoir ce genre de relation avec lui. Il était un amant, rien de plus. Ils couchaient ensemble, et le sexe était délirant avec Ezeckiel. Elle ne voulait pas que cette relation soit mise à mal ou devienne compliqué. Elle se contentait de cela. Sa vie était assez le bordel pour qu'elle n'en rajoute pas d'avantage. Pour le reste elle était bien avec lui alors pourquoi retourner le couteau dans les plaies douloureuses ? Autant les siennes que celles d'Ezeckiel.
Non. Elle voulait passer un bon moment, et ne pas se mettre à pleurer sur son passé. Mais elle s'en voulait, et elle préféra s'excuser du mieux qu'elle pouvait. « C'est très difficile. Mais on finit par se relever, pour moi ça a été la musique. Je ne peux pas dire que je le vois plus, il m'arrive d’appeler mes parents. Mais... Je ne sais pas. Je pense aussi qu'ils m'en veulent du départ de ma sœur. Ce n'est rien. » Elle lui offrit un sourire contris. Peut être qu'un jour elle rencontrera la soeur d'Ezeckiel ? Non. CErtaines pas. Elle n'aurait aucune raison de la rencontrer après tout. Elle ne posa aucune question, mais elle sentit en elle un intérêt. Un intérêt pour Ezeckiel, qu'elle ne voulait pas ressentir. Une sorte de compassion, un sentiment qu'elle gardait pour ses proches d'habitudes. Elle n'avait pas à s'inquiéter pour le bien d'Ezeckiel. Ils n'étaient pas proches à ce point. Ils n'étaient pas proches du tout. Ils couchaient ensemble. Ils. couchaient. Ensemble. Rien. De. Plus. Mets toi ca dans le crâne Fitzwilliam. Surtout que c'est ta putain de décision alors ne brise pas les règles.
Elle prit la décision de demander un café, changeant le sujet de conversation une bonne fois pour toute. « D'accord, tu offres le café et j'offre de quoi grignoter avec ? Je t'avoue que je n'ai pas dormi de la nuit, je commence à avoir faim et à fatiguer... » Elle sourit, ravie. Enfin les choses redevenaient plus normales. Il ne payait pas tout. Ils partageaient. Preuve que ce n'est pas un rencard ou un truc de merde. « Faisons comme cela ! Allons manger avant que tu ne me tombe dans les bras. » De fatigue. Il allait lui tomber dans les bras de fatigue. Ils entrent tous les deux dans le petit café. Ezeckiel fait un geste vers le gérant, et amène Anastasia dans la salle. Ghost lui suit, remuant la queue d'une manière joyeuse. Elle avouera volontiers qu'elle sentait la fatigue monter elle aussi. Il faut dire qu'elle avait fait une nuit blanche, et qu'elle n'était plus habituée. Mais elle allait devoir travailler deux heures après. Elle n'avait pas le temps de faire une sieste, et elle ne devrait pas le faire. Elle ne devait pas perdre le rythme de sa vie. Elle dormira tôt ce soir, voila tout. Passons. Elle s'assit, et attendit. Il y eut un instant de flottement durant lequel Ezeckiel regardait vers sa main. Anastasia se pencha sur le côté. Ghost regardait Ezeckiel, sentant sa main. Elle retint son souffle. Elle ne savait jamais vraiment comment aller réagir le chien-loup. Il faut dire qu'il a un caractère de merde. Mais à son grand soulagement - mêlé d'étonnement - l'animal consenti à se faire caresser par Ezeckiel avant de revenir vers elle. « Il s'appelle comment ton chien ? » Elle allait pour lui répondre mais le serveur arriva à ce moment-là, amenant les cartes, et une gamelle d'eau pour le chien. « Vous prendrez quoi ? » Elle regarde un instant la carte, mais elle n'y comprend rien, l'esprit trop embué par la fatigue. Alors elle ferme le tout et le rend au serveur. « Vous aurez un menu Petit déjeuner ? Avec un supplément en Muffins, ou Pancakes. Et un grand mug de Café bien noir. S'il vous plait. » Dit-elle avec un sourire. Elle avait terriblement faim. Et elle avait besoin de café. De beaucoup de café. « Et merci pour le chien. » Dit-elle en souriant. Ghost s'éclatait avec sa gamelle d'eau déjà.
Elle attendit qu'Ezeckiel passe commande et qu'ils se retrouvent seuls à nouveau. Alors elle se décida à répondre à sa question. « Il s'appelle Ghost. Il a six ans environ. On l'a trouvé lors d'un voyage en Ecosse, avec mon meilleur ami. On sait pas comment il s'est retrouvé là. Au milieu d'une maison abandonné. Il était tout petit... On l'a enlevé de là. Il m'a salement mordu cet enfoiré. »  Dit-elle en souriant. Elle lui présenta sa main sur laquelle une petite cicatrice prouvait de sa mésaventure. « Mais je l'ai mordu plus fort. On l'a soigné et je l'ai adopté. Il a un caractère de merde. Les chiens-loups ne peuvent jamais vraiment être dressés. Il y a toujours quelque chose de sauvage chez eux. J'adore ca... » Avoua-t-elle. Rapidement le serveur vint leur poser leurs boissons en attendant que les nourritures arrivent. « Et toi tu as des animaux ? Pourquoi tu as si peur des gros chiens ? »

Je pensais être seul
Ezeckiel & Anastasia
« Il t'a pas raté. » Elle sourit, alors qu'elle lui montre la cicatrice que son chien a laissé sur sa main. Non c'est sur, Ghost ne l'a pas ratée, mais il faut dire qu'il avait sans doute ses raisons. Abandonné par les humains dans une maison où il était affamé et sans eau, il l'avait vue arrivée sans plus de cérémonie, s'approchant de lui pour le sauver. Mais il avait sans doute vue en elle l'être qui l'avait fait souffrir, alors comment pouvait-elle s'attendre à une autre réaction que celle-ci ? Après tout elle réagissait de la même manière. Alors qu'un homme l'avait faite souffrir, elle avait tendance à mordre tous les hommes qui l'approchaient aujourd'hui, refusant de leur accorder sa confiance, ou même de leur laisser la possibilité de l'approcher. Elle mordait avant même de connaitre leurs intentions à son égard. Sauf Ezeckiel. Il était le premier de ses amants à avoir le droit à autant de faveurs la concernant. Outre le fait qu'elle lui avait promis de n'être qu'à lui, il avait le droit à quelques confessions qu'elle n'avait fait à aucun des autres hommes qu'elle avait mis dans son lit. Alors pourquoi avait-elle cette confiance en lui ? Elle ne le comprenait pas. Qu'est-ce qu'il avait de plus que les autres pour qu'elle rechigne à le mordre ? Elle ne voulait pas le faire fuir, mais elle avait peur. Animal blessée, esseulée depuis dix ans, elle ne serait pas facile à approcher. Elle n'avait pas envie d'être approchée de toute façon. Peut être qu'elle devrait mettre un terme rapidement à tout cela. Mais le sexe était bien trop démentiel avec Ezeckiel. Agacée par sa manière de lui faire l'amour si délirante elle se refusait à l'oublier. Frustrée à l'idée de devoir trouver satisfaction dans d'autres bras en sachant que ce sera impossible de toute façon.
Alors ils se retrouvent là, à discuter de tout et de rien dans un petit café après une course qui avait fini dans l'eau pour Ezeckiel. Ils parlaient pour l'heure de l'animal qu'Anastasia amenait partout avec elle. Jusqu'à l'université. Habitué, Ghost l'attendait dans le Parc de l'université, connu des élèves et des professeurs qui le regardaient faire sa vie sans oser l'approcher la majorité du temps. « Ghost comme le chien-loup de GoT ? Celui de Jon Snow non ? » Elle sent le rouge lui monter aux joues. Elle avait un petit côté Geek qu'elle cachait assez bien. Elle adorait les jeux vidéos, et elle lisait de l'héroic-fantasy et elle était une fan de Cosplay. Une chose que Lily partageait avec elle. Elle avait d'ailleurs pour projet d'amener sa fille au Comic Con de Los Angeles l'année suivante. Et à l'exposition sur le Japon de Londres cette année-même. Passons. Elle se retrouvait donc avec un chien dont le nom venait d'un personnage de roman. « J'ai découvert les livres quasiment à leur sortie. Je suis une grande fan depuis le début. Alors c'était... Normal, pour moi, d'appeler mon premier chien Ghost. » Dit-elle alors que l'animal levait la tête à l'entente de son nom. Il vint vers sa maitresse pour quémander quelques caresses avant de se coucher à ses pieds, et de poser sa tête sur ses pattes.
Elle demanda alors à Ezeckiel pourquoi lui-même n'avait pas d'animal, et d'où lui venait sa phobie des gros chiens. Une phobie qui le poussait à faire des choses complètement stupides. Comme se jeter dans l'eau pour échapper à un chien. C'était du pure génie, avouons le. Il avait eut le mérite d'illuminer sa journée en tous les cas. « Je n'ai aucun animal tout simplement car pendant des années je ne pouvais pas m'en occuper. Entre les tournées, les enregistrements d'album et tout je n'étais jamais chez moi. Et puis je ne suis à Oxford que depuis l'an dernier, je n'ai pas eu le temps de me pencher vraiment sur l’éventualité de prendre un chien ou un chat. Et si j'ai peur des gros chiens c'est... Parce que lorsque j'étais enfant, un voisin avait un gros chien du style pitbull tu vois ? Un après midi le chien est devenu agressif et m'a mordu le bras. Très fort, assez pour m'arracher un bon morceau de peau. J'ai la cicatrice des points mais on ne voit pas avec les tatouages. » Il lui montre son bras mais effectivement sous les tatouages c'était assez difficile à cerner. Elle se rend compte alors qu'il est vraiment recouvert par ces dessins. Magnifiques, de vraies oeuvres d'art qui s'étalaient sur son corps comme des arabesques sensuelles, dessinant les muscles saillant de son anatomie.
Pour le reste ce qu'il disait avait du sens. Mais elle ne doutait pas du fait qu'il était plus chat que chien finalement. Il avait le regard et la manière de faire des chats. Tournant autour de sa proie avant de l'attaquer. Il avait ce regard sournois et le corps élancé. Elle l'imaginait bien plus facilement avec un chat. Etrangement. Du reste, elle comprenait la raison de sa phobie. Lorsqu'on est attaqué par un chien il est compliqué de passer outre cela. Chat échaudée craint l'eau froide, répète toujours la grand mère d'Anastasia. Une femme qui a plus de quatre-vingt-ans, et d'une sagesse extrême. Une expression qui va terriblement bien à Anastasia au final.
Elle était perdue dans ses pensés, et c'est une question d'Ezeckiel qui la sortie de ses pensés. Elle découvrit alors son repas devant elle. Et sourit, avant de commencer à manger ses toasts. « Et toi ça t'arrive souvent de courir aussi tôt le matin ? » Elle sourit. « Je cours tous les jours avec Ghost. En général un peu plus tard. Mais je n'arrivais pas à dormir aujourd'hui. Disons que c'est un heureux hasard. » dit-elle en souriant. Elle prend son café et en boit plusieurs gorgées. Elle a terriblement besoin de rester éveiller. « Tu as beaucoup de cours aujourd'hui ? Tu... veux qu'on se voit ce soir ? »  Demanda-t-elle alors que son regard se posait sur l'horloge au fond de la salle. Elle commençait à bosser dans trois quart d'heure. Le temps de finir ses toast, de rentrer se coucher, et de retourner à l'université. Heureusement elle ne vivait pas très loin d'ici.