INTRIGUE 9 ✗ le diner du Doyen

Le dîner du Doyen

Son hilarité, peu à peu, s’estompait. Il se calmait petit à petit. Les traits de son visage se détendirent. Son sourire s’effaça. Ethan ne riait plus. Son air redevint celui que l’on lui connaissait si bien : indifférent, une touche d’arrogance en plus. Il pouvait à présent se renfermer dans sa bulle, observer les invités, les juger du haut de son piédestal imaginaire. Il était de nouveau au-dessus de tous ceux présents.

Des plateaux, débordant de douceurs saturées en sucre lui passèrent devant le nez. Il vit les entrées se faire remplacer par des pâtisseries et pièces montées en tous genres, des gâteaux par dizaines recouvrir la longue table souillée par les verres et plats renversés lors du fou rire général. Un fou rire qui semblait toujours prendre le Doyen, puisque celui-ci avait décidé de continuer dans sa lancée en imposant aux invités de continuer le dîner avec le dessert.

Ethan reposa son regard sur Breeony, qui déjà affichait une expression confuse, son verre vide dans sa main tremblante. Il jubila de l’intérieur : la jeune femme allait passer une soirée haute en couleur, et il serait là pour assister à un tel spectacle. Il se félicita en lui-même d’avoir eu une telle idée pour le divertir.

Sa petite célébration personnelle fut interrompue lorsqu’il sentit sur lui le regard pesant de son frère. La bouche pleine de gâteau au chocolat, il s’était sauvagement jeté sur la douceur la moins esthétique de tout le menu, la tache brune qui trônait au milieu de plats décorés avec soin. Il regardait maintenant Ethan avec un air de fierté, son dessert tel un trophée dans son assiette.

Ethan comprit rapidement que ce dessert pouvait se comparer à un trophée, tant celui-ci avait eu du succès. Il ne restait déjà plus qu’une malheureuse part, gisant dans les miettes de chocolats. Il vit Eden lui lancer un coup d’œil. Un simple coup d’œil, un haussement de sourcils ; il ne lui fallut pas plus pour qu’à son tour, il se serve une part de ce gâteau à la popularité plus que louche. La dernière part. Il serait donc le dernier à pouvoir profiter des bienfaits d’une telle pâtisserie. Il mordit dedans. Un goût qu’il connaissait bien envahit son palais. Le goût de l’herbe qu’il avait vendu toute cette semaine.



Un divertissement en plus.


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Le diner du Doyen

   

Quelle merveilleuse idée avais-je eu là,
D'apporter ce gâteau en cet endroit.
Je n'ai eu besoin que d'un peu d'herbe,
Pour rendre cette ennuyante soirée superbe.

Alors que tout le monde se jette dessus,
Mon fameux met disparaît d'un seul jet.
Et vite fait bien fait, ni vue ni connue,
Tous les invités se retrouvent drogués.

Bizarrement, les effets sont bien vite là.
Personnellement je ne ressens rien,
Mais lorsque je regarde en face de moi,
Je vois Noah qui n'a pas l'air trop bien.

N'empêche qu'en temps ordinaire, ces effets
Ne sont là qu'au bout de deux ou trois heures.
Mais ceci est vraiment plus que parfait
Car ils vont dire ce qu'ils ont sur le cœur.

Ne pas pouvoir se contrôler pleinement
Est un des effets majeurs de la drogue.
Incapables de contrôler nos mouvements,
Remerciez Marie-Jeanne qui est en vogue.

Assise à côté de la douce Alice,
Je souris malicieusement, fière de moi.
Il faut que je montre mes talents d'actrice,
Pour dissimuler le vrai coupable: moi.

Ainsi, je commence à jouer la droguée.
Je me force à rire à gorge déployée,
Je trouve que mon jeu est plutôt adroit,
Car il en faut plus pour me mettre à plat.

Ce dîner prenait une tournure exquise.
D'abord le gaz puis maintenant la drogue,
Ça ressemblait à l'une de mes bêtises.
Mais en fait, ce n'était que le prologue.

Je vois le Doyen se mettre debout,
Pour lever son verre à l'excellence et,
L'intelligence. Puis je regarde partout,
Et me dis que je dois complimenter.

Donc je me lève, une coupe dans ma main droite.
Je me tourne vers le Doyen et lui dis:
"Pour les discours je ne suis pas adroite,
Mais de tout mon cœur je vous remercie.

Je tenais à lever mon verre pour vous,
Monsieur Hamilton. Et pour nous, l'élite."
Ça y est, je suis sans dessus-dessous.
J'ai trop dosé, je crois que je suis cuite.