(inachevé) You make me feel crazy ✗ Aaron & Romeo

"To intense for me..."

Ces derniers temps je ne savais absolument plus où j'en étais, j'étais complètement perdu. En réalité c'était surtout depuis ce qu'il c'était passé avec Aaron le jour où je l'avais rencontré. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait, ça ne m'était jamais arrivé auparavant et je ne savais plus ce que je devais faire. J'étais perdu dans le néant le plus total. Qu'est-ce qu'il m'arrivait ? C'était incompréhensible. Je n'étais pas censé apprécié le baiser qu'il m'avait donné et pourtant il m'avait beaucoup plut et beaucoup plus que ce que je pensais. Ce n'était pas normal, surtout pour moi qui était hétéro. Il fallait qu'on parle face à face surtout après ce qu'il c'était passé à la soirée d'Alice où j'avais été encore plus troublé que ce que je ne devais. Je lui envoyais un texto pour savoir si l'on pouvait parler, il fallait qu'on mette les choses au clair et surtout que je sache ce qu'il se passait même si je doutais savoir finalement. Les minutes passaient et j'angoissais rien qu'à l'idée de le voir, j'angoissais vis à vis de ce qui allait se passer et de ce que je pourrais ressentir. Ca ne m'était jamais arrivé et dieu seul sait que je n'aimais absolument pas ça. Il me répondit enfin et me dis de le rejoindre dans un pub près de la fac. Ni une ni deux je pris mon blazer et me dirigeais vers l'endroit qu'il m'avait indiqué. Plus je me rapprochais du lieu et plus j'angoissais et une boule se formait dans mon estomac. Respire Romeo ça va aller. Non en fait ça n'allait absolument pas bien aller du tout, je n'allais pas faire la poule mouillée et finalement ne pas venir mais j'hésitais fortement et pourtant ce n'était absolument pas mon genre. J'avais peur, oui mais peur de quoi ? Je soufflais étant maintenant proche du lieu et rentrait et là je dois bien avouer que je m'attendais absolument pas à voir un Aaron complètement déchainé dans le pub. Alors là pas du tout. Je m'approchais de lui me repliant sur moi même plus que nécessaire, enfin si bien entendu c'était possible. « Euh Aaron ? » -dis-je d'une voix timide.

"To intense for me..."

« Qui chérit à l’excès sait haïr à l’excès »

Ces derniers temps ma vie n’était plus aussi linéaire qu’elle avait pu l’être jusqu’à présent. En effet, depuis le retour de Andrea dans ma vie, l’avoir en tant que tuteur de thèse, avoir goûter à nouveau à ses lèvres, à son corps m’avait complètement détruit à nouveau, comme avais-je pu avoir été aussi faible face à lui, face à ce monstre qu’il était, il m’avait brisé le coeur une fois et voilà que j’étais venu à ouvrir cette cicatrice peu profonde à nouveau. De plus il y avait aussi Romeo auquel je ne cessais de pensais, sans vraiment savoir pourquoi. Ma vie était donc un réel cauchemar éveillé ces temps-ci. Et quoi de mieux pour éviter de tomber dans le tourment, dans le néant turbulent … j’envoie tout valser. J’ai mal à l’âme du coup je me tourne vers l’excès en tout genre pour éviter de trop penser, de trop ressasser des souvenirs douloureux, c’est ainsi que ma devise est de ne pas rester enfermé, de sortir de l’effet de serre que ma vie est entrain de prendre à grand tournant. C’est ainsi que depuis plusieurs soirs maintenant, je ne passais pas une soirée sans me retrouver dans un bar complètement ivre à faire n’importe quoi. Tous les matins je me réveillais difficilement, tellement que cela faisait même une semaine que je n’avais pas mis les pieds en cours, ce qui ne m’était jamais arrivé depuis maintenant un peu plus de cinq ans passé sur les bancs de l’université. Cela ne m’inquiétait pourtant pas plus que ça, mon seul but était d’occuper mon esprit autant que je le pouvais pour ne pas penser. Les cours auraient pu être la voie de secours, mais au vue de mon quotient intellectuel et de mon avance sur certains élèves, ils ne me suffisaient pas pour occuper entièrement mon esprit, c’est pourquoi j’avais choisis l’excès en tout genre : à savoir un mélange d’alcool, de drogues et de sexe à outrance.

Je me trouvais donc ce soir comme tous les deniers autres soirs, dans un bar bondé où j’avais pris mes habitudes. Tout proche de la fac il était idéalement situé pour que je puisse rentré sans grands risques chez moi en un seul morceau chaque soir, malgré mon état d’ébriété très avancé. J’étais ainsi entrain de boire à grande gorgée mon cinquième verre de whisky quand mon téléphone portable se mit à vibrer dans ma poche, mettant quelques minutes avant de réussir à l’attraper difficilement, je fronçais les yeux pour essayer de déchiffrer le sms que je venais de recevoir, du peu que j’avais compris, Romeo chercher à me voir, je n’hésitais alors pas une seconde et lui répondait aussitôt avec toute l’agilité qu’il me restait, à savoir pas la moindre. « Rejoins moi au Deepers …chou » j’avais réussi à l’envoyer, je ne savais vraiment comment, mais je l’avais fait. Commandant un nouveau verre, je le finissais aussi vite que le précédent avant de commencer à me diriger vers la petite piste de danse où quelques personnes se déhanchaient. J’entamais alors quelques mouvements, tout en déboutonnant de plus en plus ma chemise, laissant entrevoir peu à peu mon torse. Ne pensant plus à rien, me laissant seulement guider par le rythme de la musique, je fus finalement ramener à la réalité par une voix que je connaissais et qui s’adressais à moi, ouvrant les yeux aussi grands que je le pouvais à ce moment là, je vis Romeo me faire face. Il était toujours aussi beau et à la fois si innocent dans sa façon de m’aborder, il y avait vraiment quelque chose chez ce garçon qui m’attirer d’une manière étrange. Ne contrôlant puis totalement le moindre de mes mouvements, je me laissais alors tomber dans ses bras, le regard remplis d’excès « Mon Romeo … » Passant l’une de mes mains contre son visage et sa barbe naissante, je fus parcouru de frissons dans tout mon corps, je décidais finalement de quitter la piste de danse pour finalement me diriger vers un coin plus tranquille où nous pourrions continuer de boire autour d’une table. « Viens avec moi … » lui lançais-je tout en l’attrapant par la main pour l’entrainer dans mon ascension.

"To intense for me..."

Je voyais Aaron comme je ne l'avais jamais vu, il était complètement déchainé sur la piste de danse, visiblement très saoul et surtout il avait la chemise bien ouverte laissant apparaitre son torse. Il faut dire que ça ne m'aidait pas spécialement à me concentrer, non mais qu'est-ce que je dis, n'importe quoi. Je secouais la tête pour me remettre les idées en place mais c'était peine perdue. Il semblait surpris de me voir là, enfin c'est lui qui m'avait demandé de venir mais au vu de son était je ne saurais dire si j'avais fait le bon choix finalement, non je ne pense pas que j'avais fait le bon choix. Je n'avais jamais été aussi intimidé de ma vie. Bon dieu il ne pouvait pas fermer sa chemise et pourquoi ça me perturbait autant merde ! Sans que je m'y attende il me saut dans les bras en criant Mon Romeo. Bon d'accord je crois qu'il était définitivement très saoul. Ca n'allait pas m'arranger tout ça mais alors pas du tout. Je ne savais pas quoi faire ni comment réagir et je n'avais pas ça du tout mais alors vraiment pas. Je sentis sa main sur mon visage et sur ma barbe de trois jours, son contact me fit devenir écarlate. Je n'avais pas l'habitude qu'on soit si près de moi ni qu'on me touche de la sorte. Non ce n'était vraiment pas dans mes habitude. Je le repoussais doucement sans le brusquer. Okay pourquoi mon coeur battant à la chamade comme ça ? Bon dieu ce n'est pas vrai mais qu'est-ce qu'il m'arrive quand il est dans les parages. Je ne sais plus ce que je fais, je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Au secours aidez moi ! Déjà que j'étais écarlate comme une tomate mais en plus mon coeur faisait des siennes. J'avais bien entendu perdu l'usage de la parole, rien de bien étonnant, j'étais complètement muet et encore je crois qu'il m'était arrivé d'être plus loquace que ça. Il me pris par la main pour nous emmener dans un coin plus reculé de la salle. Son contact me perturbait plus qu'il ne devrait. Moi qui voulait mettre les choses au clair voilà que j'étais d'autant plus confus, ce n'était pas possible si ? Visiblement oui. Mon dieu mais qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça. Je m'asseyais à la table en face d'Aaron, pitié fait qu'il ferme sa chemise. Je jetais quelques regard en direction de son torse et ceci me fit d'autant plus rougir et augmenta ma gêne. Je déglutis péniblement avant de dire: « Euh Je... Je crois que... Je crois que ce n'était pas une... si bonne idée de venir finalement. » Non ce n'était vraiment pas une très bonne idée, j'avais les idées encore plus embrouillée et sa chemise ne cessait de me perturber. Bon dieu reprends-toi Romeo !

"To intense for me..."

Me retrouver dans de tel état d’ébriété ne mettait plus arrivée depuis plusieurs années maintenant. La dernière fois que j’avais pu finir comme une loque, une marionnette désemparée plus à même de contrôler ses moindres gestes cela remonte à l’époque où Andrea et moi nous nous étions séparés, ou du moins je l’avais quitté suite à sa trahison lorsqu’il était venu à me tromper. Cela fait donc environ six ans que je ne m’étais pas mis une « mine » comme dise les nouveaux jeunes étudiants de l’université. Il m’était arrivé de boire lors des soirées étudiantes certes, mais jamais au point de ne plus être même de moi même. Et voilà qu’avec le simple retour de Andrea dans ma vie, je me retrouvais au plus bas, au plus mal et je partais à nouveau dans l’excès. C’est donc dans cet état lamentable que Romeo me voyait à l’instant présent. Bien trop peu conscient de cette vision peu attrayante dans mon état, je réagissais sans vraiment savoir ce que je faisais. C’est ainsi qu’à la vue du beau blond, je m’étais jeté sur lui sans même réfléchir à la gêne que ça aurait pu lui provoquer, après tout il était bouleversé par notre baiser partagé il y a de ça quelques semaines et moi je venais là remuer le couteau dans la plaie encore bien ouverte. Qu’est ce que je pouvais me détester à ce moment là, vraiment au fond de moi je me trouvais si stupide que j’aurais voulu disparaître, être invisible. J’essayais alors de prendre le dessus et l’emmenait dans un coin plus tranquille où j’espérais pouvoir réussir à me concentrer davantage. C’était pourtant peine perdu d’avance, en effet assis face à Romeo, je me retrouvais maintenant à avoir la tête qui tournait tellement, que me concentrer me demandé un effort surhumain. Assis face à moi, je ne sais pas si s’était dû aux effets de l’alcool ou bien si c’était vraiment une vision véritable, mais je le trouvais plus beau et attrayant que jamais. Dans son blazer, avec sa barbe et son regard envoutant, je ne voyais plus que lui dans la salle. Je remarquais son air gêné et ses regards plutôt fréquents sur mon torse ce qui vint à me faire sourire. Il semblait tout aussi perdu que lorsque nous nous étions quittés la dernière fois, ce qui n’était peut-être pas une bonne chose, j’avais envie de l’aider, mais dans mon état, j’avais plutôt peur de faire un peu n’importe quoi. D’autant plus que lorsque le serveur passa près de nous, je lui commandais deux verres de whisky, comme si je n’avais pas déjà assez bu. C’est alors que Romeo me fit part de son doute quand à sa venue, il semblait regretter son choix d’être venu me rejoindre ce soir. Me sentant alors mal et peiné, je réagis aussitôt « Non ! non ! c’est une bonne idée Romeo, je suis content de te voir ! …Tu voulais me parler de quelque chose ce soir ? » Mon regard plongé dans le sien, je refermais discrètement ma chemise histoire de le mettre plus à l’aise, même si mon envie première aurait été de me mettre nu, tellement j’avais chaud. L’alcool, l’excitation, l’ambiance du bar me donner des bouffées de chaleurs. Mais si je pouvais faire en sorte de me rendre plus crédible face à lui, il fallait que je tente. Le serveur apportant finalement nos deux verres, j’en profitais pour tendre son verre à Romeo, frôlant par la même occasion sa main et c’est inconsciemment que je lâchais alors un « C’est étrange à dire ou à croire, mais tu m’avais manqué Romeo » … Oops sur ce coup là je n’avais pas su me retenir, ou du moins l’alcool me faisait parler davantage que je ne le pensais. Essayant de faire diversion, j’avalais alors une gorgée de mon verre avant de reprendre « Je suis désolé de me retrouver dans cet état là face à toi, mais j'ai eu une rude semaine, je suis content que tu sois là, ça me fait du bien »  

"To intense for me..."

J'étais tellement mal à l'aise en sa présence, je ne savais plus où me mettre. Il dut remarquer que je ne faisais que fixer sa chemise et que je devenais de plus en plus rouge car il entreprit de la refermer. Mon dieu quelle horreur il avait remarqué en plus de ça. C'est pas possible j'étais tellement peu discret qu'il avait vu que je le regardais, oh c'est pas vrai ! Je n'allais vraiment pas bien et puis pourquoi je me mettais à regarder moi aussi, quel con ! Lorsque j'avais été avec d'autres garçons dans les vestiaires entrain de se changer je n'avais pas regarder comme ça. Bon cela dit ça m'avait toujours déplut et gêné de devoir me déshabiller devant tout le monde mais quand même. Quel abrutit ! Qu'es-ce qu'il devait penser maintenant que j'étais un pervers ? Oui c'était certainement ça. Je avais l'allure. Je ne savais vraiment pas me comporter lorsqu'il était là. Lorsque je lui annonçais que c'était une mauvaise idée d'être venue, oh oui une très mauvaise idée il me rattrapa. Bon il ne voulait pas que je parte c'était déjà pas mal non ? Bon et aussi je voulais lui parler mais je ne sais pas si je devais le faire maintenant que nous étions là dans ce bar au milieu de tellement de gens. Et puis je ne sais pas si c'était vraiment le bon moment pour parler de ça avec lui, après tout il semblait tout de même assez éméché. Lorsqu'il me dit que je lui avait manqué je me mis à rougir encore une fois sans vraiment en savoir la raison et je me passais la main dans les cheveux signe de ma gêne. Intérieurement je venais à penser que lui aussi m'avait manqué. Je ne l'avais vu qu'une fois, on c'était embrassés et il me manquait ? C'était étrange, oui vraiment bizarre. Je ne voulais pas trop chercher à comprendre, non je n'allais pas me rajouter des questions supplémentaires. Il commanda deux whisky, je ne pense pas que c'était pour nous, enfin moi je ne buvais pas tant que ça alors... C'était peut-être pour lui qui sait, même si bon au vu de son était ça ne devait pas être trop conseillé. Je repris contenance. Bon allez Romeo t'es pas une poule mouillée et tu vas arrêter de jouer au petit garçon apeuré ! J'étais complètement apeuré mais bon il fallait que j'arrête de faire le soumis et que j'agissais en homme. Je prenais la posture que j'avais eu la dernière fois que j'avais envoyé baladé le type qui harcelait Aaron et je commençais. « Je voulais qu'on parle de ce qu'il c'est passé la dernière fois. » Clair et concis non ? Je ne devais pas en être très loin. La boule dans mon ventre doubla de volume. J'avais envie de partir en courant et de me réfugier dans les jupons de ma grand-mère. Mon dieu mais quel poule mouillée je faisais. Allez reprends-toi Romeo ! Ca ne pouvait pas être plus pire de toute façon ? Ce n'est pas comme si ça allait se reproduire de toute façon, il y avait peu de chance.

"To intense for me..."

Je n’étais peut-être pas en état de contrôle parfait en ce moment précis de la soirée, mais j’avais cependant deviné que si Romeo était venu ce soir, c’était certainement pour me parler de ce qui s’était passé entre nous il y a quelques semaines, dans cette ruelle où nous avions partagés quelques baisers. Depuis ce jour je n’avais cessé de penser à lui, à ce qu’il deviendrait après cette expérience qu’il n’avait encore jamais eu l’occasion d’entreprendre. Après tout c’est pas tous les jours qu’un hétéro se retrouve dans cette situation là, embrasser un autre homme c’est tout sauf dans leurs habitudes (à moins qu’on m’ait menti ? ^^). Je m’en voulais terriblement de l’avoir emmène dans cette troublante aventure. Car après tout j’étais un peu l’initiateur du premier baiser. Et comme on dit l’intention fait la culpabilité et le délit. J’étais donc en majeur partie le coupable de son état actuel, certes il était aussi en moindre mesure fautif, puisqu’il ne m’avait pas repoussé et avait même donné suite à mon baiser en le prolongeant la seconde fois. La situation se trouvait être donc dès plus complexe, un peu comme ma vie en ce moment, rien qui n’allait ainsi arranger mes affaires. On se retrouvait donc maintenant là dans ce bar étudiant, tous les deux à nouveau face à face. J’avais remarqué son gêne permanent en ma présence, mais je n’arrivais pas à discerner la raison, était-ce parce que le fait que je sois homo le repousse, le répugne ou bien était-ce le fait que je ne lui était pas si indifférent que ça au fond ? Je ne savais pas trop comment aborder la question. J’avais alors simplement entreprit de refermer ma chemise, histoire de paraître plus crédible face à lui, étant donné que mon état d’ébriété me faisait plus de tord que de bien. J’étais bien décidé à l’écouter, à l’entendre me faire part du raisonnement qu’il avait du entreprendre depuis ce soir là dans la ruelle, je me laissais à imaginer comment sa vie avait pu être chamboulée et à quel point il avait du ressasser sans cesse ce moment là dans sa tête. Je me sentais si mal, que malgré mon état peu gracieux, j’essayais de faire bonne mine face à lui, parce qu’après tout je lui avais promis d’être là quand il aurait besoin de moi et l’une des choses qu’il faut savoir à mon sujet, c’est que je tiens toujours mes promesses, même avec plusieurs grammes d’alcool dans le sang, ça doit être plus fort que les effets de celui-ci, ma raison arrive toujours à prendre le dessus quand il s’agit de respecter mes promesses. Malgré ma bonne volonté, les effets se faisaient tout de même ressentir, notamment dans ma manière de le regarder, de me rapprocher de lui en effleurant sa main, j’étais maladroit et il m’était difficile de rester de marbre face à lui, il avait ce je ne sais quoi qui m’attirait fortement. Je l’écoutais alors prendre enfin la parole et souriait en entendant ces quelques mots. Comme je l’avais pressenti il désirait parlé de ce qui s’était passé la dernière fois, en même temps de quoi d’autres aurait-il pu vouloir me parler hein. Avalant une nouvelle gorgée de mon verre avant de lui répondre, je plongeais mon regard dans le sien, essayant de lui faire comprendre tout mon intérêt à l’écouter « Je t’écoute Romeo, je suis tout à toi … » terminais-je maladroitement avant de me reprendre « Enfin je veux dire, que je t’écoute totalement, je fais abstraction de tout le reste dans ce bar, je suis là pour toi, je ne me laisserai distraire par rien, c’est promis …» Terminant la fin de mon verre avant de me concentrer pour l’écouter, j’espérais sincèrement qu’il allait enfin pouvoir mettre des mots sur ce qu’il en était aujourd’hui de sa situation, j’espérais qu’il est finalement trouvé les réponses à ses questions, car je savais que restais dans l’incertitude était vraiment une des choses les plus difficiles à vivre au quotidien.  

"To intense for me..."

Il semblait aussi gêné que moi, enfin même si j'étais certain que de mon côté ça devait être bien pire que lui. Il était difficile de faire pire que moi dans un moment de gêne. Il ne fallait surtout pas que je me mette à bégayer ou que je me bloque comme la dernière fois. Je détestais quand ça m'arrivait car j'étais dans l'incapacité de m'exprimer et ça devenait handicapant. J'espérais fortement que ça ne m'arriverait pas ce soir, oh que non, j'étais déjà partit complètement bloqué la dernière fois alors pas une seconde fois. Maintenant que j'avais amené le sujet je ne savais absolument pas ce que j'allais dire, je n'avais rien préparé à l'avance. Très bien Romeo de mieux en mieux ! J'étais vraiment débile. Bon il faut dire aussi que trouver Aaron dans ce bar saoul m'avait plutôt cloué sur place, bizarrement je ne l'imaginais pas comme ça ou tout du moins être dans cet état. J'étais un peu déçu certes mais dans un sens il faisait ce qu'il voulait non et pourquoi ça m'importait je ne le connaissais pas ? Je savais que j'avais au fond de moi la réponse mais je n'étais pas certain de vouloir qu'elle ressorte tout de suite. J'étais encore trop dans l'incertitude totale. Je ne savais plus où j'en étais et j'avais l'impression que depuis que j'étais entré dans ce bar c'était encore pire. J'avais ma posture de tout à l'heure mais je n'étais pas sûre de l'a garder longtemps. Je me raclais la gorge avant de commencer. « Lorsque tu m'as embrassé.... » Tu lui as rendu son baisé aussi idiot ! « J'aimerais que ça ne se reproduise plus, je suis hétéro et je ne suis pas attiré par les garçons. » J'avais très peu de mal à me convaincre moi même de ce que je venais de dire, mes paroles sonnaient fausses. Une petite voix dans ma tête ne cessait de me crier Menteur ! Oui je mentais mais pourquoi est-ce que je me sentais obligé de mentir ? Mais je me demandais aussi pourquoi je mentais, je me perdais moi même. Ca devait se voir à des kilomètres que j'avais inventé cette bêtise. Depuis qu'Aaron m'avait embrassé et que je lui avais rendu son baisé je ne cessais d'y penser nuit et jour, déjà pour trouver une explication mais aussi et surtout parce que je me remémorais ce sentiment que j'avais eu au fond de moi et que je n'avais jamais eu auparavant ou tout du moins d'une telle intensité. Je m'imaginais dans mes rêves entrain de recommencer, mais pourquoi ? Je ne comprenais pas. Etais-ce juste un fantasme à assouvir mais quel drôle de fantasme. Dans un sens j'avais cette intuition qu'il s'agissait de bien plus que ça, je me voilais simplement la face.

"To intense for me..."

J’étais peut-être bien éméché, mais dans des situations comme celle-ci, où quelqu’un avait réellement besoin de moi et surtout de tout mon esprit sérieux, je savais rapidement prendre le dessus sur les effets de l’alcool, même si je dois avouer que la lutte était souvent inégale en matière d’armes et de pouvoirs. Mais coûte que coûte, je me lancer dans cette bataille, dans cette lutte acharnée, afin de pouvoir être le plus disponible possible pour la personne ayant besoin de mes services. Ici il s’agissait de Romeo et allait savoir pourquoi, ma volonté de gagner cette bataille contre l’alcool se voulait être alors beaucoup plus forte qu’à mon habitude. C’est pourquoi, j’arrivais avec plus ou moins d’efficacité à trouver un certain semblant de sérieux. Je ne le quittais ainsi plus du regard, je me concentrais exclusivement sur lui pour éviter de laisser mon cerveau divaguer et surtout pour essayer de calmer le fait que je commençais à avoir le tournis. C’est donc de par mon observation de ce bellâtre, que je remarquais rapidement que ce qu’il allait m’annoncer n’allait pas forcément allait dans le sens que j’aurais pu penser. En effet, voilà qu’il venait de me faire part du fait qu’il ne voulait pas que je l’embrasse à nouveau, il se disait hétéro et de ce fait non pas attiré par les garçons … comme moi par exemple. Ben voyons, c’est comme si moi je disais que j’adorais faire l’amour aux femmes (chose qui m’était déjà arrivé hein juste pour tester ou bien même parfois pour dépanner une amie en manque ^^), en un mot : foutaise ! Je n’y croyais pas un seul instant à son charabia qui se voulait trop évasif et si peu affirmé. Il y a quelques semaines, j’aurais pu comprendre et accepter cette révélation là, mais aujourd’hui et surtout depuis quelques minutes maintenant je ne pouvais me renier à accepter cet amas de faux semblant. En effet, je me trompais que rarement sur la sexualité ou l’attirance de quelqu’un et si au départ je n’aurais jamais imaginé que Romeo puisse être homo, aujourd’hui cette idée me semblait de plus en plus probable. Il suffisait de voir comment il m’avait reluquer toute à l’heure lorsque ma chemise était plus ou moins ouverte et laissait ainsi apparaître mon torse viril. Puis, lorsqu’il venait de me prononcer sa fameuse phrase fatidique « je suis hétéro » j’avais pu noter que son non-verbal, son attitude, ses gestes en disait tout le contraire. En effet, on ne peut pas ne pas communiquer, même en faisant abstraction de la parole, l’attitude, le langage du corps trahit souvent le régime de vérité. C’est ainsi que j’avais pu remarqué que son regard avait été dans un sens contraire, ses mains ne tenaient pas en place, passant de ses cheveux à la table et j’en passe et enfin je pouvais remarquer son front luisant, traduisant une certaine contenance, une suffocation interne, qui évoquait un combat entre ce qu’il me disait tout haut et ce qu’il ressentait vraiment. Ne voulant tout de même pas le brusqué davantage qu’il ne pouvait être, je décidais de commencer par lui faire entendre une pensée aussi fausse que la sienne, tout en ne pouvant m’empêcher d’avoir un sourire dessiné sur mes lèvres, traduisant là mon manque de sérieux « Ah oui je vois, très bien pas de soucis, je ne viendrais pas t’embrasser à nouveau dans une ruelle … je te le promets, je suis content pour toi si tu as réussi à faire le point sur la situation » terminais-je tout en terminant le fond de mon verre. Me raclant la gorge, je reprenais décidé à tout de même vérifier le fond de ma pensée à son sujet, à savoir le fait qu’il était peut être bien homosexuel, ou du moins qu’il avait tout autant apprécié que moi ce baiser l’autre fois. « Pour fêter ça termine ton verre et je nous en commande un autre … et stop je t’arrête tout de suite tu ne peux pas refuser, après tout tu viens de briser tous les rêves d’un homo, à savoir perdre l’espoir qu’un aussi beau garçon que toi puisse être attiré par moi, tant pis j’en ferai tomber d’autres hétéros je suppose, du moins je tenterai ma chance … » sur ces mots, je faisais signe à nouveau au serveur qui aussitôt ayant compris ma demande, me servit à nouveau deux nouveaux verres qu’il termina par un « C’est offert par la maison » qu'il termina par un clin d'oeil appuyé en ma direction. Ne pouvant m’empêcher de rire nerveusement, ce rapprochement du serveur tombait à pic pour que je saute sur l’occasion « Ah ben tu vois, apparement je fais de l’effet sur certaines personnes ! ça me rassure un peu ! Allez buvons à ton hétérosexualité Romeo ! » Je venais ainsi à frapper mon verre contre le sien avant de le boire cul sec. À ce moment là alors, je me levais de la banquette sur laquelle j’étais assis et tout en attrapant Romeo par la main, je l’entrainais avec moi à nouveau vers la piste avec une idée derrière la tête sur la suite que je prévoyais à cette soirée « Allez viens avec moi, on va fêter ça sur la piste de danse, il y a un tas de jolies filles qui seront ravis de faire la queue, pour ne serait-ce que te parler ! ».

"To intense for me..."

Je sentais que je l'avais blessé et je me sentais tellement con de lui avoir fait ça mais je me sentais aussi très mal. Pourquoi avait-il fallut que je mente de là sorte ? Oui pourquoi ? Je me sentais tellement mal maintenant. J'avais essayé de faire le mec très sure de soit mais maintenant que ces mots étaient sortis de ma bouche c'était tout le contraire. Mais quel con. Pourquoi diable avais-je sortit ce mensonge. J'étais vraiment stupide des fois, enfin là pour le coup ça devait sans doute être la plus grosse connerie que je n'avais jamais sortie de toute ma vie. Je sentais que lorsqu'il me parlait ses mots étaient tout de même dure et je ne pouvais lui en vouloir pour ça j'agissais comme un con. Je ne savais plus du tout où j'en étais et je n'en pouvais plus de ne pas savoir ce qui m'arrivait mais au fond je savais que je savais, j'avais juste beaucoup de mal à l'accepter. Je ne sais pas pourquoi je me bornais à mentir comme ça ça ne m'apportait rien. Je bus quelques gorgées de mon verre, Aaron lui avait déjà fini son premier. Pourquoi buvait-il autant ? Il avait dit avoir une rude semaine mais tout de même il se mettait dans un état pas possible. Le serveur nous en apporta un autre alors que je n'avais pas fini le premier. Aaron quand lui continuais son petit manège. Mais qu'est-ce qu'il avait, ce n'est sans doute pas l'image que je m'étais faîtes de lui la dernière fois. Je le regardais plus en détails et je remarquais qu'il avait des cernes et qu'il semblait être dans état minable outre sa surconsommation d'alcool. « Ah ben tu vois, apparement je fais de l’effet sur certaines personnes ! ça me rassure un peu ! Allez buvons à ton hétérosexualité Romeo ! » Cette phrase me blessa plus qu'elle n'aurait dut. Je le regardais le regard triste avant de déglutir péniblement. Ma gorge se serrait et mon coeur se comprima dans ma poitrine. Qu'est-ce qui m'avait pris de raconter un bobard pareil ?! Je pris une autre gorgée de mon premier verre et avalais difficilement, j'avais encore plus envie de partir cette fois pour rentrer chez moi et me morfondre de ma stupidité. Son verre s'entrechoqua avec le mien et je fis un mince sourire, le coeur n'y était vraiment pas. Sans que je m'y attende il fini son verre et m'entraina sur la piste de danse en me prenant la main. Le contact de sa paume chaude sur la mienne me fit inconsciemment rougir, j'aimais le contact de sa peau sur la mienne. Heureusement qu'il faisait tout de même un peu sombre car je ne sais pas si j'aurais aimé que tout le monde me voit aussi rouge qu'une tomate. « Je ne suis pas sure que ce soit une bonne idée. » -dis-je alors que nous étions sur la piste.

"To intense for me..."

Parfois je peux me montrer persévérant quand j’ai une idée en tête et il s’avère que là j’en avais une en particulier qui me trottait en tête depuis le moment où Romeo était venu à m’annoncer qu’il préférait que ce qui s’était passé l’autre soir reste du passé. Dans d’autres circonstances j’aurais certainement soupirais et laisser passer la chose en me réfugiant dans les bras d’un autre, mais là j’avais très bien cerner que ses mots n’étaient pas du tout dans la corrélation de ses véritables pensées. En effet, j’avais très bien vu qu’il était tout aussi gêné et perturbé par ma présence que les hommes avec qui j’avais l’habitude de sortir. Je faisais toujours cet effet là aux premiers abords, avant de leur en faire ressortir un tout autre effet si vous voyez ce que je veux dire, mai là n’est pas la question. Pour lui la gêne était bien évident dû au fait qu’il n’acceptait pas son attirance à mon égard pour le moment, mais il était aussi certain que je ne le laissais pas indifférent. Et je savais que le laisser s’en aller en le laissant me faire entendre que tout ça n’était qu’une simple histoire incohérente dû à l’alcool et à l’adrénaline n’était pas non plus la bonne solution, car il allait se renfermer sur lui et j’avais peur qu’il puisse devenir comme beaucoup d’homos de nos jours, fragile et cloisonner dans un monde qui ne le comprendrait plus, auquel il n’appartiendrait plus réellement. C’est ainsi que j’avais pris l’initiative de prendre les choses en main, pour lui faire avouer et voir que la réalité de la situation n’était peut être pas si horrible que ça. Je l’entrainais alors sur la piste de danse à mes côtés, en prenant bien soin de plonger ma main dans la sienne, histoire d’établir un premier contact. Dans le bar peu de personnes s’intéressaient à nous et il faut avouer qu’aujourd’hui voir deux hommes aussi proches ne choquait presque plus personnes et surtout pas à l’université où tous les excès sont permis. Nous nous retrouvions donc sur cette piste de danse où la lumière tamisée permettait de pouvoir être plus proche. D’ailleurs il ne tarda pas à me faire part de son avis sur la situation, qui semblait le déranger, du moins le mettre très mal à l’aise. Secouant la tête en signe de désapprobation je lui rétorquais bien rapidement « Romeo, avant de dire quoi que ce soit laisse moi te montrer ce que tu rates en te résignant à refouler ce que tu ressens vraiment … » Et bim, voilà que je l’avais dit, il allait peut être mal le prendre, mais je me devais d’être franc finalement, car trop jouer avec le faux risqué dans le futur de lui apporter bien plus que de problèmes plutôt que d’affronter la réalité. À ce moment là alors je lâchais sa main pour finalement passer la mienne dans le bas de son dos et ainsi le rapprocher tout près de moi, avant de poser mon autre main sur son torse « Tu sens là ton coeur s’accélérait quand tu t’approches de moi ? … ce n’est pas parce que tu es dégouté de ce rapprochement, non au contraire tu apprécies ma présence contre toi, tu y prendrais même presque goût si tu te laissais la chance de pouvoir ressentir tes véritables désirs … » Toujours aussi proche de lui, je me rapprocher de son oreille et je continuais dans ma lancée en venant lui susurrer quelques mots à l’oreille « Je crois même que si je te demandais de m’embrasser maintenant tu viendrais à en mourir d’envie … alors fait-le …. » Je me rapprochais encore plus de lui, laissant mes lèvres à à peine quelques millimètre des siennes, espérant qu’il se laisse enfin aller à ses véritables pulsions.

"To intense for me..."

Je n'étais pas du tout à l'aise avec le fait qu'il m'emmène sur la piste de danse, déjà je n'aimais pas spécialement dansé parce que bon je ne savais pas dansé et puis je me retrouverais sans doute proche de lui et ça ce n'était pas envisageable pour le moment. « Romeo, avant de dire quoi que ce soit laisse moi te montrer ce que tu rates en te résignant à refouler ce que tu ressens vraiment … » Oh mon dieu il avait compris, ce n'est pas vrai oh non non non. Je déglutis difficilement avant d'ouvrir les yeux ronds apeuré. J'étais fait comme un rat. Bon sang je pensais avoir été plus convainquant que ça mais visiblement ce n'était pas le cas, j'avais été très médiocre, voir pire que ça. J'étais dans la mouise jusqu'au coup. Je savais que je n'aurais pas dut venir à cette soirée, je n'allais y survivre je le sens, j'allais avoir une attaque avant la fin de la soirée. C'est alors qu'il lâcha ma main pour l'a poser dans le bas de mon dos pour me rapprocher de lui, son autre main se logea sur mon torse me coupant le souffle. Mon coeur rata un battement. Aaron qu'est-ce que tu me fais ? Je sentais son souffle proche de mon visage et je ne saurais dire vraiment pourquoi mais cette proximité soudaine me plut. Je sentis mon ventre se tordre, pas de stress ou d'angoisse mais plutôt de plaisir si je puis dire. C'était plaisant. Mon souffle était saccadé et je déglutissais péniblement. La proximité de nos corps n'arrangea rien à mes rougeurs. On ne peut pas dire que j'étais un garçon de timide, un peu certes mais j'étais d'autant plus renfermé sur moi même. Avec Aaron j'étais plus timide qu'à mon habitude et ça ce n'était pas normal, ça ne présageait rien de bon. Comme ma grand mère m'avait toujours répété si j'étais plus timide autour de certaines personnes c'est que soit elles m'impressionnaient soit elles me plaisaient et comme j'étais peu impressionnable il ne restait que la seconde option. Au fond je le savais déjà mais ça ne faisait que se confirmer. Il voulait me montrer que j'avais tord, je le sais déjà et le fait qu'il se montre entreprenant de la sorte avec moi ne rendait pas les choses plus simples. Au contraire je me sentais encore plus mal que ce que je n'étais. Nos lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres l'unes de l'autre et comme il l'avait souligné j'avais très envie de poser les miennes sur les siennes aussi étrange que cela puisse paraitre. J'avais envie de ressentir ce que j'avais ressentit la dernière fois. « Je ne suis pas un jouet tu sais. » J'avais aussi cette impression qu'il se jouait de moi et je n'aimais pas spécialement ça. Néanmoins sur le moment je ne sais pas ce qu'il m'a pris mais je me suis moi aussi pris au jeu, le whisky sans doute même si je n'en avais pas beaucoup bu. Je me rapprochais légèrement de lui avant de lui dire doucement: « Pourquoi est-ce que toi tu ne le fais pas ? Je sais que tu en as très envie aussi. » Je venais d'admettre que j'en avais envie aussi mais je n'allais pas céder le premier, d'abord parce que j'avais trop honte et que je n'aimais pas spécialement "perdre". Je savais que je pouvais résister à la tentation et sur le moment je n'avais pas spécialement envie de lui donner raison même si ses lèvres semblaient m'appeler plus qu'elles ne devraient.

"To intense for me..."

Je savais que partir sur le terrain de l’intimidation, ou plutôt de la mise en danger pour Romeo s’était jouer avec le feu, c’était un peu quitte ou double. Soit il allait complètement paniquer et s’en aller en me laissant seul dans ce bar, ou bien il allait être sur la défensive et pourquoi pas se montrer aussi agressif qu’il avait pu l’être notamment lors de notre première rencontre, contre le lourdingue qui était venu m’ennuyer. J’avais pourtant pris mon courage à deux mains et je m’étais alors lancé dans cette bataille acharnée, visant à faire ressortir la vérité concernant les réels sentiments, les émotions que le beau blond pouvait ressentir au fond de lui, sans qu’il ne se force à vouloir les cacher aux yeux de tous et surtout à mes yeux à moi. Après tout même si l’on ne se connaissait pas, il devrait savoir qu’il pouvait me dire qu’il avait aimé notre baisé, je n’avais rien dit à ce sujet à quiconque, donc il pouvait me faire confiance aujourd’hui pour me dire que lui aussi pouvait peut être ressentir une certaine jouissance à embrasser un autre homme et ainsi avouer qu’il était peut être dans l’optique d’être plus ouvert sexuellement, voir sentimentalement parlant, qu’il n’aurait pu le croire jusque là. C’est donc dans cette démarche là, de lui faire tomber le voile qu’il semblait vouloir s’efforcer à garder, que je l’avais entrainer sur la piste de danse où je comptais bien le provoquer afin de le faire réagir, puisque les mots ne semblaient pas suffisant à le faire avouer, j’allais mettre en place des actions qui ne devraient pas le laisser de marbre. Nous retrouvant au milieu de la foule, j’avais alors rapidement entreprit mes démarches, je lui laissais entendre le fond de ma pensée, à savoir qu’il aimait le fait que je sois si proche de lui, à tel point que je sentais le désir qu’il avait de m’embrasser une nouvelle fois, histoire de goûter à nouveau à mes lèvres qu’il avait tant apprécié la fois dernière. Sa première remarque me fit légèrement sourire, il pensait que je jouais avec lui, ce n’était pas totalement le cas, j’essayais juste d’être celui qui lui permettrait de pouvoir s’assumer pleinement, j’essayais d’avoir le bon rôle, peut être que je m’y prenais mal du fait de l’alcool, mais au moins j’étais là pour lui dans ce moment de doute et d’incertitude, donc non je ne jouais pas avec lui « Je ne suis pas entrain de jouer Romeo, j’essaie juste de t’aider, c'est différent » Il tenta alors de retourna la situation en prétextant que c’était à moi de l’embrasser si j’en avais envie. Là où il se trompait c’est que moi je n’avais pas peur de reconnaitre le fait que mon envie était bien là, bien trop présente même. C’est toujours aussi amusé par ces mots que je ne pus retirer le sourire de mon visage tout en détournant le rapprochement de nos lèvres en posant un doigt sur sa bouche « Bien entendu que de mon côté mon envie de t’embrasser à nouveau est présente Romeo, depuis le moment même où tu es entré dans ce bar, mais là n’est pas la question, ce n’est pas moi qui ait un problème pour accepter la réalité … ». Je laissais glisser mon doigt le long de son torse avant de reprendre « Après tout cela ne devrait pas être mon problème, je ne sais même pas pourquoi je m’acharne à vouloir t’aider … désolé d’avoir été si perturbant dans ta vie Romeo … » J’essayais de jouer maintenant la carte de l’ami perdu à mon tour, la provocation ne semblait pas avoir bien marchée, quoi qu’après réflexion le fait qu’il me dise que j’avais également envie de l’embrasse,  signifiait qu’il admettait le fait qu’il en avait réellement envie. Souriant à nouveau malicieusement je plongeais mon regard dans le sien tout en me mordant la lèvre inférieure « En repensant à ce que tu viens de me dire, tu viens tout juste d’affirmer mes propos, mes lèvres ne te sont pas si insignifiantes que ça apparement, mais dans tous les cas je ne ferai pas la démarche de les poser contre les tiennes, je ne voudrais pas être le genre de type lourdingue à insister pour une cause perdue … » Je lâchais son regard pour balayer finalement la salle du regard tout en me trémoussant au rythme de la musique, m’éloignant petit à petit de lui je lui laissais entendre quelques mots, sans trop en espérer de lui « Si jamais tu me cherches je serai dans les toilettes des hommes … » Je me faufilais alors à travers la foule, me frayant un chemin jusqu’au toilette où j’allais soulager une envie pressante, tous ces verres avaient eu raison de moi.

"To intense for me..."

Il avait envie de m'embrasser et lui au moins il ne s'en cachait pas, au contraire il me le disait cache. Je n'étais pas très à l'aise avec cette situation, toute ma vie et mes dernières relations, enfin si on peut dire ça ainsi étaient remises en cause. Je n'avais jamais eu de relations avec une fille et voilà que j'étais intéressée par les garçons, c'était des plus surprenant. C'était même carrément déroutant. Je ne savais plus où j'en étais ni ce que je devais faire. Moi Romeo, toujours puceau, j'avait toujours été attiré par les femmes mais voilà que maintenant j'étais attiré par des hommes, enfin un homme plus particulièrement et pas n'importe qui Aaron qui assumait complètement d'être gay. Le simple fait qu'il révèle qu'il avait envie de m'embrasse me retournait l'estomac dans tous les sens. C'était réciproque ainsi donc ? Enfin du moins pour ce qui était de s'embrasser. Mais voilà est-ce que je lui plaisait car toute la question était là et c'est que je cherchais à comprendre depuis des jours. Il m'attirait et c'était indéniable je ne pouvais le nier, surtout maintenant qu'il était juste en face de moi entrain de me chauffer et de me retourner le cerveau. Je ne voulais pas être un jouet, je voulais compter pour quelqu'un, je m'étais interdit d'y penser à cause de la mort de mes parents mais aujourd'hui c'était différent et j'avais envie de lui plaire autant qu'il me plaisait. Je ne voulais pas être laissé de côté, alors ça non. Je le laissais terminer ce qu'il avait à me dire sans rien dire. Oui il ne ferait sans doute pas le premier pas et je ne le ferais sans doute pas non plus étant donné que j'étais trop timide mais à un moment donné ça allait bien arriver non ? Enfin du moins je suppose. Je ne voulais pas qu'il parte tout de suite, je savais comment j'étais et je risquais de prendre la fuite comme un lâche. Je le retins alors par le bras. J'attendis quelques instants histoire de savoir quoi dire ou faire. Je pris une grande inspiration avant de dire ce que j'avais sans doute le plus peur de dire. « La question n'est pas de savoir qui va embrasser qui en premier mais de savoir si je te plais autant que tu me plais. » Je l'avais dit et j'étais pétrifié par ce que je venais de dire. Mon dieu mais qu'est-ce qui m'avait pris. Pourquoi est-ce que j'avais dit ça ? J'étais complètement fou ma parole. Je n'aurais jamais dut dire ça. Ma pression sur son bras diminua. Mais qu'est-ce que j'avais dit ! Il allait me prendre pour quoi maintenant.

"To intense for me..."

C’est donc au moment où j’allais le quitter pour rejoindre les toilettes qu’il se décida à passer à l’action et à enfin avouer qu’il était finalement bien attiré par moi, cependant la question qu’il sous entendait dans ses propos était bien plus complexe que ça. Sentant la pression de sa main sur mon bras, je m’arrêtais alors net et me retournait vers lui le regard inquisiteur et perplexe « Bien sûr que tu me plais c’est indéniable Romeo ! … mais j’ai l’impression que la question que tu me poses vraiment c’est de savoir si je suis prêt à devenir exclusif pour toi, à ne jurer que par toi … » Et bien là était le réel problème, car outre le fait que j’étais connu pour être un coureur non pas de jupons, mais de boxers, il est tout aussi indéniable que pour moi la possibilité de pouvoir aimer à nouveau quelqu’un, de pouvoir faire confiance à un homme était bien loin d’être dans mes priorités actuelles.Je ne suis tout simplement pas prêt à franchir ce cap là, j’ai bien trop peur, trop peur pour espérer laisser un inconnu entrer dans ma vie et surtout dans mon coeur. Je ne veux plus souffrir comme j’ai pu souffrir et en plus de ça avec le retour de Andrea récemment, me demander de me concentrer sur seulement une personne, c’était quasiment une mission impossible. Je fis alors une moue bien distinctive qui traduisait mon malaise soudain face à cette situation ambigüe dans laquelle nous nous retrouvions tous les deux « Je ne peux pas te promettre d’être celui qui pourra t’offrir ce que tu viens de me demander Romeo, je ne suis tout simplement pas prêt à offrir mon coeur à une nouvelle personne … » Cette révélation avait agit sur moi comme un véritable remède conte mon état de sobriété, puisque je me trouvais maintenant complètement lucide et agile. Raclant ma gorge je continuais en essayant de lui faire comprendre que sa requête me touchait, mais que malheureusement je ne saurais y faire face « Tu me plais énormément, tu as du peu que je te connaisse tout un tas de qualité qui pourrait faire de toi le parfait boyfriend, celui dont j’ai toujours rêvé, mais je ne peux pas Romeo … je ne peux pas risquer de souffrir à nouveau … » Je baissais mon regard qui était devenu humide, je gardais le contrôle pour ne pas éclater en sanglot, mais le torrent de larmes était là bien prêt à déborder à tout moment. Je me sentais tellement mal en ce moment présent, j’aurais tellement aimé me retrouver dans ses bras, le sentir contre moi, me sentir rassurer par sa force, son odeur, son contact, mais je ne pouvais pas me laisser à ressentir ce genre de sentiment, je m’étais promis depuis ma rupture avec Andrea de ne jamais un jour pouvoir laisser un nouvel homme entrer dans ma vie, pour me blesser comme il avait pu le faire lui à l’époque.

"To intense for me..."

Evidemment ça ne pouvait pas être aussi simple que ça, on se connaissait à peine tout les deux et pourtant nous avions ce petit quelque chose. Petit quelque chose que je n'avais jamais eu avec personne avant. Je n'étais pas quelqu'un qui va vers les autres au contraire j'évite de trop m'attacher pour ne pas souffrir, je ne voulais pas subir la perte de quelqu'un à nouveau. Dans un sens c'est ce qu'Aaron voulait et je ne pouvais le blâmer pour ça j'étais dans le même cas. Cependant je ne voulais pas que ça se termine comme ça car je savais que je ne ferais que penser à lui durant les prochains jours comme ça avait été le cas cette semaine. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait et quoi de mieux pour savoir que de se jeter dans la gueule du loup ? Ca pouvait être un début bien entendu. Je voyais qu'Aaron avait été blessé par le passé et qu'il en souffrait encore aujourd'hui, je pouvais le voir sur son visage et sa manière d'agir, au fond est-ce qu'il n'était pas volage à cause de cet homme qui lui avait brisé le coeur ? Ca me semblait être ça. Je n'avais finalement pas tellement de chance, néanmoins je voulais tout de même essayer avec lui, au moins pour comprendre si ce n'était que passager ou au contraire si c'était bien plus. Non Aaron ne serait pas une expérience de ma part rien de cela mais il me plaisait et c'était indéniable et la tentation était trop forte. Le simple fait de savoir que moi aussi je lui plaisais me fit rater un battement. Peut-êtêre que j'avais une infime chance, cette fois ci je n'allais pas reculer. « A vrai dire je ne te demande pas d'être exclusif étant donné que tout n'est pas encore très clair pour moi. Cela dit je sais que tu me plais et j'ai envie de tenter quelque chose avec toi si tu es d'accord. Je comprend que ça ne soit pas simple pour toi étant donné qu'on t'a fait souffrir et je comprend tout à fait que tu ne veuilles pas souffrir à nouveau. Je suis dans le même cas que toi, je ne veux pas souffrir non plus, c'est l'une des raisons qui me pousse à être pour la plus part du temps solitaire. Tout est confus en ce moment mais je sais une chose c'est que tu me plais et que je serais idiot de laisser passer ma chance avec toi. J'ai trop souvent reculé et je ne veux pas le faire avec toi, tu n'es pas comme les autres, je le sens. » Il y avait définitivement quelque chose de plus chez lui qui m'attirait c'était indéniable et je ne pouvais le nier. Je ne savais pas ce que c'était mais j'avais l'impression d'enfin me réveiller. Je ne pouvais pas toujours me cacher derrière ma timidité, je l'avais trop souvent fait et me voilà sans jamais avoir eu une copine de ma vie. Je pouvais tenter quelque chose de différent et c'est peut-êtêre ça qu'il me fallait au fond. Aaron avait dut se remémorer des souvenirs douloureux car je le vis à son visage qu'il essayait de contenir ses larmes. Je n'étais pas le mieux placé pour consoler les gens, en temps normal je fuyais ce genre de situations comme la peste. Cette fois je n'allais pas laisser Aaron comme ça. Je m'approchais de lui et monta son visage pour qu'il soit face au mieux. Nous étions si proche, je sentais son souffle saccadé contre ma peau et ça eu l'effet de me troubler encore plus que ce que je n'étais déjà. Depuis que j'étais arrivé dans ce bar j'avais l'impression d'être dans une bulle. Je ne pensais pas que j'allais le faire ni que j'en aurais le courage mais contre toute attente je pris rapprochais mon visage du sien pour poser quelques secondes mes lèvres sur les siennes. Heureusement qu'il faisait sombre car s'il faisait plus clair on aurait put voir mes joues complètement rouges par ma timidité que j'essayais de contenir sans grand succès jusqu'à maintenant. « Tu veux qu'on aille ailleurs ? »

"To intense for me..."

Je savais que si je me laissais à tenter quelque chose avec toi, je risquerai de te faire souffrir. Je ne pouvais te promettre de te rester fidèle, de t’accorder mon amour et surtout de t’accorder l’accès à mon coeur si fragile. Je ne pouvais simplement pas me permettre de te laisser ainsi être aussi proche de cet organe là, tu risquerais ainsi de me rendre si faible que me détruire en deviendrait une banalité. Je savais que tu n’étais pas à première vue l’un de ces gars insensible n’en voulant qu’à mon corps et mon coup de rein indéniable, je savais en regardant au fond de tes yeux que ton âme semblait si pure … mais je l’avais aussi pensé avec Andrea et je m’en étais retrouvé que plus con lorsque la vérité m’avait été déballé sous mes yeux. Il avait beau eu clamer pendant des semaines et des semaines qu’il m’aimait, cela ne l’avait pas empêcher pourtant de me tromper à plusieurs reprises d’après ce que j’avais pu voir. Enfin bref, tout ça pour te dire que c’était une mauvaise idée que de vouloir tenter quelque chose avec moi. Aujourd’hui je n’étais plus qu’une pauvre épave déambulant dans un cimetière à la recherche de plaisirs simplement charnels, par peur de souffrir à nouveau. Je t’avais fait part de ma crainte et du fait que je ne pouvais rien te promettre et il semblerait qu’en plus de me comprendre, tu ne voulais pas pour autant lâcher l’affaire, à tes mots je semblais déjà trop important pour toi, il semblerait que tu ne veuilles pas rater ta chance. À ce moment là je comprenais qu’il y avait définitivement quelque chose de plus chez toi que je n’avais pas trouvé en un homme depuis ma rupture avec Andrea. Tu semblais différent des autres, peut être était-ce parce que tu étais novice dans ce monde gay et qu’après avoir goûter au fruit défendu tu deviendrais à ton tour un amateur de chair fraiche, je n’en savais strictement rien à ce moment précis, mais je trouvais en tes mots cette manière si touchante de vouloir me rassurer que tu me paraissais bel et bien différent « Justement si tu ne veux pas souffrir, je ne suis peut être pas la personne qu’il te faut Romeo, je risque de ne t’apporter que des ennuis, rien de plus … ». C’était bien vrai, si au départ j’allais pouvoir t’apporter une certaine excitation, mêlée à ça peut être même bien un mélange de sentiments, au final je savais que je risquais de déraper à tout moment, non pas car tu ne me plais pas, mais bien parce que ce serait un moyen pour moi de fuir la peur de souffrir, ce sera mon échappatoire à moi pour éviter d’être blessé à nouveau. Les rôles s’inverseraient donc, c’est moi qui deviendrait le bourreau de ton coeur et je dois avouer que c’était la dernière des choses que je désirais qu’il se produise, je ne voulais pas devenir cette personne si ignoble que tu viennes à haïr toute ta vie. Il semblerait pourtant que tu en décidais autrement puisque ne me laissant pas le temps de te convaincre de ce danger, tu venais à rapprocher ton visage du mien pour venir déposer un baiser sur mes lèvres. Ce baiser là fut différent de ceux que nous avions partagés la première fois, celui-ci est véritablement ancré d’un petit quelque chose en plus que je ne me laissais pas le droit de pouvoir ressentir. Quittant tes lèvres, je restais d’abord muet, avant de finalement essayer de reprendre mes esprits « Romeo je ne pense pas que ce soit une bonne idée … » Ma peur de devenir ton cauchemar le plus intense m’envahissait, je ne savais plus réellement comment réagir, j’étais maintenant tiraillé entre le désir de tenter quelque chose avec toi et au contraire celui de te repousser pour éviter de te faire du mal. Finalement mon premier sentiment eu raison de l’autre « J’irai où tu iras … »

"To intense for me..."

Maintenant que j'avais pris mon courage à deux mains je n'avais pas envie de me dégonfler, non certainement pas. Il ne fallait pas que je le fasse car je savais que ça serait sans doute bien pire après. Je pris une inspiration, sans doute pour me donner du courage je ne sais pas. Quelque chose au fond de moi me disait que j'étais dans le vrai et que je devais continuer sur cette voie là. « Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. » Comment es-ce que j'allais rattraper ma bourde maintenant. Bien sure que si je lui disais que je ne voulais pas être blessé il allait me répondre cela mais je ne voulais pas le tourner dans ce sens là. Quel crétin, j'étais tellement stupide c'est pas possible. Il fallait que je me rattrape. « Je suis comme toi, voir même pire que toi sur certains points. Tes motivations pour ne pas être blessé sont différentes des miennes, je n'ai pas peur d'avoir le coeur brisé. Je sais que tu es quelqu'un de bien malgré ce que tout le monde dit, je le vois et je le sais. Tu n'es pas un garçon ordinaire loin de là et j'ai envie de mieux te connaître. Je sais le risque si on peut dire si on continue tous les deux et ça ne me fait pas peur, si c'était le cas je n'aurais jamais rien dit et je n'aurais pas pris les devant. J'ai trop reculé dans ma vie pour laisser passer une chance d'enfin pouvoir partager quelque chose avec quelqu'un et être heureux même si c'est juste pendant un temps. » Je n'étais pas très doué avec les mots, je ne l'avais jamais été mais j'espérais qu'avec Aaron ça serait différent, plus simple si on peut dire. Je voulais tenter ma chance et ne pas reculer encore une fois devant ce que je ne connaissais pas. Tout ça était très nouveau pour moi, je ne savais plus où j'en étais mais je savais une chose et uniquement une c'est que je voulais tenter quelque chose avec lui. Je me sentais différent lorsque j'étais près de lui et il ne semblait pas me voir comme tous le monde me voyait et ça faisait du bien, beaucoup de bien. Après un moment d'hésitation il accepta finalement de venir avec moi, une vague de soulagement me submergea. Je lui souris timidement avant de le prendre par la main et de sortir du bar. Il faisait un peu froid dehors mais rien de bien alarmant. Nous marchions cote à cote, mains dans la mains et son contact me donnait des frissons dans tous mon corps. Il fallait que je me contrôle. Respire Romeo. Je ne savais pas vraiment où nous allions encore jusqu'à ce que nous passions près d'un chemin que je connaissais par coeur. « Par là. » Nous étions proches de mon endroit de prédilection. Il y avait un petit lac non loin de là, j'adorais venir à cet endroit pour étudier et y être au calme ou simplement pour réfléchir. Je ne sais pas sur le moment ça m'a semblé être le meilleur endroit qu'il soit pour discuter de tout ceci. Après quelques minutes de marche nous étions enfin arrivés. Je n'osais me tourner vers Aaron, mon courage si soudain semblait encore une fois s'être envolé.

"To intense for me..."

Je ne voulais pas te blesser Romeo, oh non loin de là était mon intention et ça je peux te l’assurer. Cependant au final je savais très bien comment tout ça allait se terminer, j’allais te faire du mal bien que je ne le veuille pas. Tu venais de découvrir ton homosexualité et j’en étais en grande partie responsable et voilà que maintenant tu voulais tenter de découvrir ce que c’était d’aimer quelqu’un, qui plus est un homme, en tenant quelque chose avec moi. Il semblerait qu’entre nous il se passe quelque chose que je ne saurais expliquer. Je ne peux nier l’attraction qui m’attire vers toi à chaque fois que tu te trouves dans la même pièce que moi, il est certain qu’il s’agit plus que d’une simple attirance physique ou sexuelle, car de ce côté là je m’y connais plutôt bien et je sais bien discerner cette situation là. Non là il s’agissait bien d’autre chose, je ne parlerais pas d’amour, c’est bien trop tôt et surtout innenvisageable à mes yeux, mais il y avait ce petit quelque chose en plus qui faisait que tu me laissais pas de marbre. Bien entendu ayant connaissance de la douleur que représente un coeur brisé en mille morceaux, je ne voulais pas te faire connaitre cette souffrance affreuse que cela représente, j’avais vécu ça avec Andrea et au vue de l’état des choses aujourd’hui, de ma réputation, de mon comportement vis à vis des hommes, je ne voulais pas que tu puisses souffrir à ton tour de mes agissements. Tu voulais vivre quelque chose avec moi, cela me touchait et me donner ce petit pincement au coeur, ce titillent à la fois étrange et agréable, mais j’avais bien trop peur de te faire du mal pour accepter de pouvoir tenter une histoire avec toi. Et pourtant, même si ma raison m’interdisait de pouvoir pensait à une quelconque relation possible entre nous, ma passion me fit te suivre, lorsque tu m’entrainas vers l’extérieur. Tu ne lâchas pas ma main tout le long du trajet, je n’osais pas dire un seul mot, à vrai dire je ne savais pas quoi dire, j’étais à mon tour un peu perdu maintenant. Finalement nous arrivions dans un petit endroit merveilleux, un petit lac entouré de verdure, où nous sérions bien au calme pour continuer notre discussion, bien mieux que dans ce bar où la musique assourdissante et le regard de tous les clients pouvaient te gêner et m’empêcher de me concentrer. Scrutant l’horizon quelques minutes, je ne pus m’empêcher de fermer les yeux quelques instants pour profiter de ce silence apaisant et si agréable à l’oreille. Me tournant vers toi, je souriais agréablement surpris de ce lieux « Pour un premier rendez-vous, on peut dire que tu as bien choisis ton lieu … » M’avançant encore un peu plus vers toi, je te volais alors un baiser se voulant tendre et passionné, avant de plonger mon regard dans le tien, inquiet « Tu es sûr de ce que tu fais avec moi Romeo ? » J’étais inquiet, inquiet de pouvoir te blesser, cette peur me paralysait et venait à me faire douter de ce que je devais faire ou pas avec toi « Je risque de te faire plus de mal que de bien tu sais ... c'est un risque à prendre, mais je t'aurais prévenu ... »

"To intense for me..."

Je ne savais pas spécialement pourquoi je l'avais emmené ici, nous marchions et puis nous étions arrivés proches de ce chemin et nous voilà ici dans mon coin secret. Personne ne le connaissais à part moi et je n'avais jamais emmené personne ici, enfin ce n'est pas comme si j'avais énormément d'amis non plus remarque. J'étais tellement solitaire qu'on pouvait compte mes amis sur le doigts de la main. A vrai dire j'allais tellement peur qu'on me trahisse que je trainais avec peu de mondes. Avec Aaron c'était différent, je ne saurais réellement expliqué pourquoi, tout semblait tellement différent avec lui. J'avais ce sentiment au fond de moi qui me faisait comprendre que notre relation ne serait sans doute pas comme celles que j'avais l'habitude d'avoir. En même temps il est vrai que je n'étais jamais sortit avec un garçon, j'avais déjà du mal avec une fille. Je me demande ce qu'il penserait de moi s'il savait, est-ce qu'il se moquerait de moi ? Je n'espère pas. « Je viens souvent ici lorsque je veux être seul et réfléchir, ça m'apaise d'être là. » Je pouvais laisser mes pensées divaguer en ce lieu, je me sentais toujours mieux après être passé un instant ici, peut-êtêre étais-ce pour ça qu'inconsciemment j'étais venu là. Il c'était tourné vers moi pour me dire que j'avais bien choisi pour un premier rendez-vous, je rougis inconsciemment. Notre premier rendez-vous, cela semblait bizarre, je n'étais pas tellement le genre à avoir des rencards mais les choses étaient entrain de changer. Il se tourna alors vers moi pour m'embrasser tendrement. Mon coeur battait déjà la chamade mais alors là il était à la limite de sortir de ma poitrine. Lorsqu'il se détacha de moi je me mis à rougir encore plus. Tout ceci était nouveau pour moi mais je restais toujours autant timide et gêné en sa présence. J'aurais aimé ne pas rougir à chaque occasion mais j'en étais incapable. Peut-être qu'avec le temps j'arriverais à ne plus rougir comme une tomate au moindre baiser. Peut-être, rien n'était moins sure. « Oui je suis sure de moi. Je suis prêt à prendre le risque, du moment que je suis avec toi ça me va. » -avais-je dit la gorge serrée. Maintenant j'avais peur qu'il se rende compte que j'étais une horrible erreur et que finalement je n'étais absolument pas ce qu'il recherchait et qu'il me laisse. J'espérais que ça ne se passerait pas comme ça, un noeud se forma dans mon ventre rien qu'à y penser.

"To intense for me..."

J’aurais dû te demander de partir en courant, de me fuir, de rester loin de là, mais j’avais pourtant agis de manière totalement opposée en t’embrassant tendrement. Que m’arrivait-il maintenant à vouloir croire, vouloir surtout te faire croire que je pourrais être ce genre de garçon qui conçoit la possibilité de vivre une histoire d’amour. Je me trouvais complètement perdu avec toute cette histoire de retrouvailles avec Andrea et avec ce qu’il s’était passé dans son bureau. Depuis je ne l’avais plus revu, mais c’est comme s’il était toujours présent là et ainsi en t’accordant cet espoir que je puisse t’aimer, te rendre heureux en essayant de vivre avec toi une relation amoureuse, j’essayais certainement de me contraindre à l’oublier. Oui mais ce n’était pas la bonne solution, ce n’était en tout cas pas la plus juste vis à vis de toi. Mon ventre complètement noué par tout ce questionnement qui était entrain de me faire bouillir littéralement le crâne, je me reculais alors de quelques pas pour venir contempler le cours d’eau face à moi. Tu venais ici quand tu avais besoin de réfléchir, d’être au calme pour être apaisé et c’est bien tout ce dont j’avais besoin en ce moment précis. Laissant ainsi mon regard balayer cet horizon qui était animé d’une douce lumière émanant de la belle lune qui nous surplombait de toute sa grandeur et splendeur. Je restais un long moment ainsi, calme et silencieux. J’avais besoin de temps en temps de faire le point sur moi, sur mes sentiments et le seul moyen d’y parvenir était de me retrouver seul avec moi-même. Me retournant finalement en ta direction, te fixant d’un regard inquisiteur je vins alors à te poser une question qui me tourmentait maintenant depuis quelques temps « Pourquoi moi Romeo ? … pourquoi suis-je le garçon qui t’ai fait découvrir ton attirance pour les hommes ? … » Attrapant ta main, je te tirai vers moi pour te rapprocher « Je suis loin d’être le parfait boyfriend tu sais … regarde moi, je suis complètement perdu moi-même alors comment veux-tu que je puisse tenter de pouvoir t’offrir ce que tu veux réellement ? » terminant par caresser les courbes de ton visage, je pris une lourde respiration avant de reprendre plus déterminé que jamais à te faire entendre que je n’allais t’attirer que des ennuis, cela aurait été un autre garçon, je n’aurais même pas pensé aux conséquences, j’aurais profité de lui et de ses sentiments pour le mettre dans mon lit égoïstement, mais avec toi c’était bel et bien différent, tu n’étais pas un garçon anodin parmi tant d’autres, tu étais spécial et c’est pourquoi je voulais tant faire attention avec toi, pour ne pas risquer de te faire du mal, c’était vraiment la chose que je redoutais de faire en acceptant de m'ouvrir à toi et de nous accorder une quelconque chance « Si je te fais souffrir, je m’en voudrais toute ma vie tu sais … »

"To intense for me..."

Je devais camper sur mes positions pour une fois et ne pas lâcher, il était hors de question que je perde Aaron ce soir. Je le voyais hésiter et je savais qu'il était entrain de se dire que c'était une mauvaise idée tout ça, s'en était peut-être une mais il fallait au moins essayer. Désormais j'avais tellement peur de me faire rejeter. C'est vrai je n'avais aucune expérience dans le domaine et peut-être que c'est pour ça qu'il ne voulait pas tenter ? C'est vrai qu'est-ce que j'avais à lui apporter ? Je lui ferais sans doute perdre son temps. J'étais littéralement paralysé. Maintenance que j'avais pris mon courage à deux mains j'avais peur qu'il me laisse, je ne voulais pas de ça. Il pris ma main pour le rapprocher de lui, je sentais que la suite n'allait peut-être pas me plaire. Ça y est il allait me dire qu'il n'était absolument pas intéressé. L'angoisse montant crescendo. Je n'avais pas envie d'entendre ça, non vraiment pas. Pitié pourvu qu'il ne me laisse pas. Je sentis sa main sur mon visage et je fermais inconsciemment les yeux à son contact électrisant. J'adorais le contact de sa peau contre la mienne, c'était agréable, voir même plus que ça. Je me sentais bien, vraiment bien, comme je ne l'avais pas été depuis longtemps. Il ne fallait pas que le "rêve" se brise maintenant. Oh que non. Il avait peur de me blesser. Je pouvais le comprendre mais honnêtement j'en étais arrivé à un stade où tout ça était bien loin, je ne voulais que lui. Je ne sais pas ce qui avait fait que finalement je me décide à sauter le pas, je ne saurais peut-être jamais mais je savais une chose c'est que peu importe si je souffre ou non, je ne voulais qu'une chose c'était d'être avec lui, maintenant. Le reste paraissait inutile à côté de ça. Mais en même temps j'étais paralysé qu'il me quitte, je ne voulais pas ça. Je voulais être avec lui, je n'avais jamais autant voulu quelque chose de toute ma vie. Et je ne cessais de me demandé s'il n'avait pas peur que je lui fasse perdre du temps et que finalement je me rende compte que les hommes ce n'était pas fait pour moi et que je le laisse. Je ne sais pas. Es-ce que mon inexpérimentation jouait là dedans ? Je ne cessais d'y penser et ça devait sans doute être ça non ? Je ne sais pas. Je déglutis pénible la gorge nouée. La voix cassée je lui demandais: « Est-ce que mon inexpérimentation te gêne ? Je ne... » Je n'arrivais plus à parler. Je suis stupide bien sure que c'est ça, ou alors il se rend compte que je ne suis qu'une grosse erreur à moi seule. Je n'étais peut-être qu'un jeu ? Non il ne ferait pas ça, le problème vient de moi, le problème est toujours venu de moi. Je n'amenais que des ennuis avec moi, j'étais tellement stupide, comment je n'avais pas put le voir avant. Je repris d'une petite voix: « Ce n'est pas grave. Je comprendrais si tu ne veux pas être avec moi à cause de ça. » D'autant plus qu'il ne savait pas que j'étais encore puceau pour ma part, s'il savait il partirait certainement en courant. Je baissais la tête pour regarder mes pieds avant de reprendre à voix basse. « Je ne suis jamais le choix de personne de toute manière. »

"To intense for me..."

Mon pauvre Romeo, je n’imagine même pas à quel point tu pouvais te sentir bouleversé et complètement perdu à ce moment précis. D’autant plus que je ne t’aidais pas tellement à garder l’esprit complètement clair et précis puisque d’un côté je ne cessais de te dire que je n’étais pas le bon garçon pour toi et de l’autre je n’arrivais pas à me contrôler en me retrouvant face à toi. J’avais toujours cette attirance, qui me faisait de toucher ou même pire t’embrasser. Il fallait que je sois plus fort que ça, pour ne pas risquer de te faire trop de mal. J’étais moi-même bien trop perdu avec ce qu’il s’était passé dans le bureau de Andrea, pour venir risquer à faire de ta vie un véritable problème. Avant de vouloir tenter quoi que ce soit avec toi, il fallait vraiment que j’arrive à faire le tri dans mal vie. Je me devais alors de te rassurer, de te prouver que tout cela n’était bien évidemment ta faute. D’ailleurs tes prochains mots vinrent à me rappeler qu’il fallait vraiment que je mette en avant le fait que tu n’avais rien à te reprocher. Ne voulant ainsi pas te laisser te dévaloriser, te remettre en question, je t’arrêtais net en venant poser un doigt sur ta bouche, oui là encore devoir te toucher m’était venu tout naturellement « Stop ! Arrête tout de suite, de dire n’importe quoi Romeo … » secouant la tête de façon à te faire comprendre que tu divaguais, je reprenais aussitôt « Le problème ne vient pas de toi, ni du fait que tu sois inexpérimenté en matière de relation homo … non loin de là crois-moi ». Prenant à nouveau l’initiative de te toucher, cela en devenait presque une nécessité à ce stade, je poursuivais « Crois-moi Romeo, tout homo qui se trouverait à ma place n’hésiterait même pas une seconde pour tenter quelque chose avec toi ! Tu as tout pour plaire aux hommes et je ne parle pas uniquement de ton physique si cela peut te rassurer …. » Raclant ma gorge pour essayer de rester proprement distinct dans mes propos je reprenais « Le truc c’est que je tiens déjà trop à toi pour risquer de te blesser ! … Tu penses peut être que cela vaut le coût de tenter de vivre quelque chose avec moi, certes c’est très attractif, certes je meurs d’envie de tenter moi aussi quelque chose, mais si je veux être totalement honnête et respectueux vis à vis de ta personne, je dois rester lucide et ainsi ne pas te faire espérer quoi que ce soit, pour te faire par la suite du mal … » Baissant à mon tour ma tête, ne fixant désormais plus que mes pieds, je laissais un léger blanc s’installer entre nous, avant de finalement venir à laisser entendre ces derniers mots « Donne-moi le temps de réfléchir à tout ça, je te promets une réponse, mais je ne peux pas te la donner, là tout de suite Romeo … » Plongeant mon regard dans le tien, j’espérais sincèrement que tu comprennes que tout cela n’avait rien à voir avec toi, mais bel et bien avec moi et la situation dans laquelle je me trouvais à ce stade de ma vie.

"To intense for me..."

Je n'avais que trop peu confiance en moi, tout le problème était là. J'avais toujours eu et ce depuis mon plus jeune âge un problème de confiance en moi. Je ne pouvais pas concevoir de plaire à quelqu'un, c'était impossible selon moi. Je me demandais bien ce qu'Aaron pouvait bien me trouver. Maintenant que j'avais fait le premier pas j'avais peur d'être rejeté, c'était ce dont j'avais le plus peur. Je n'avais jamais fait ça auparavant et c'était assez effrayant. Il voulait prendre du temps pour réfléchir à tout ça pour ne pas me faire souffrir, j'étais arrivé à un point où je m'en fichais. Je voulais juste être avec lui et pourtant c'était étrange car je ne le connaissais pas tant que ça. Je ne pouvais pas ne pas lui dire que je n'étais pas d'accord pour qu'il réfléchisse mais j'avais tellement peur que finalement il se rende compte que je n'étais pas assez bien pour lui. Voilà tout le dilemme. Je me doutais qu'après ce moment de réflexion il viendrait à se rendre compte que je n'étais pas pour lui. « Je comprends. C'est juste que... » Mon mutisme légendaire faisait son retour. Pourquoi je ne pouvais pas être comme les autres garçons ? Je ne sais pas avoir la tchatche ou même être comme le mec que j'avais interprété la dernière fois. Oui pourquoi je ne pouvais pas devenir ce type qui avait dégagé celui qui embêtait Aaron ? J'étais trop timide ou je ne sais pas. Je me désespérais moi même. J'étais une vrai larve, non en réalité j'étais plutôt un poussin qui n'arrivait pas à sortir de sa coquille. Dès que je faisais un pas en avant je reculais de deux. Il fallait que je me dégourdisse. C'était le but lorsque j'étais entré chez les Riot mais non je restais toujours dans ma petite coquille. Une vraie catastrophe. Il fallait que je prenne plus confiance en moi mais comment ? Je ne sais pas. Je trouverais bien, enfin j'espère. « Je veux juste qu'on profite de cette soirée sans se poser trop de questions. » Ça semblait être un bon début. Après tout je n'étais pas encore très à l'aise avec le fait d'avoir une attirance pour un homme.

"To intense for me..."

Tu étais si fragile, si apeurée et si désorientée à cet instant précis, que te voir dans un tel état me déchirait le coeur. Je pouvais ressentir toute ta sincérité dans le fait que tu veuilles tenter de construire quelque chose avec moi, cela me touchait énormément, cela me tentait même beaucoup de te dire oui, de me lancer dans une histoire « officielle » avec toi et pourtant ma conscience venait à me rappeler à l’ordre à chaque instant. À chaque fois que mon coeur semblait être enfin prêt après six années de débauches, à vouloir essayer de fonctionner à nouveau, voilà que ma raison prenait le dessus et m’alertait. Non ne fais pas cette erreur là, rappelle toi de ce qu’il sait passer avec Andrea. Tu lui avais ouvert ton coeur, tu lui as tout donné et il s’est bien moquait de toi derrière ton dos. Tu veux à nouveau te retrouver aussi mal que tu l’as été après votre rupture ? Souviens-toi de ta tentative de suicide, des nuits à pleurer encore et encore … Tu ne veux pas revivre ça Aaron, me lançait en boucle ma conscience. Et outre ma peur de l’engagement, j’avais aussi peur qu’en ne pouvant te jurer fidélité et surtout te jurer de pouvoir vivre une véritable histoire, je puisse te faire souffrir comme j’avais pu souffrir à l’époque. Cela faisait plus de six ans que j’avais jeté les clés de mon coeur et pouvoir te promettre de changer mon attitude du jour au lendemain, à savoir ne plus coucher avec un garçon différent chaque soir, était pour moi difficile. Je ressentais certes pour toi plus qu’une simple attirance physique, j’en suis totalement conscient, mais n’étais-ce pas seulement une manière détournée de mon esprit pour essayer d’oublier le retour d’Andrea ? En voulant ainsi me faire croire que je puisse ressentir quelque chose pour toi ? J’étais donc bel et bien perdu dans toutes ces pensées, tes derniers mots vinrent alors à me sortir de ce cercle vicieux. « Tu as raison, profitons de cette soirée, après tout on a rien à perdre à ce stade là … ce soir ce sera donc toi et moi contre le reste du monde Romeo … » Esquissant enfin un léger sourire, preuve que ce remaniement de situation tombé à pic, j’attrapais alors ta main que j’entremêlais à la mienne avant de t’entraîner avec moi, pour aller marcher le long de ce petit étang, éclairée par la lumière si éclatante et intense dégagée par la pleine lune. Marchant ainsi main dans la main, je restais muet, profitant simplement du calme de cette nuit douce. Le contact de ta peau contre la mienne ne me laissait pas indifférent, mes pulsions de séducteurs semblaient vouloir se réveiller et prendre le dessus. Elles ne cessaient de me faire perdre la raison, en essayant de vouloir me pousser à prendre possession de ton corps, à me jeter sur toi. Je résistais tant bien que mal à mon désir de goûter à tes lèvres à nouveau, de te débarrasser de tous tes vêtements, de te caresser et de me laisser aller avec toi. La tentation était pourtant très pressante, mais je savais que ce n’était tout simplement pas la bonne attitude à avoir maintenant avec toi, cela viendrait peut être à tout gâcher, à te blesser en te faisant penser que tu n’étais qu’un trophée de plus sur mon tableau de chasse. Bien entendu tu étais plus que ça et c’est peut être bien aussi pour cela que mon désir pour toi grandissait de plus en plus. Cherchant alors à faire diversion, je te regardais au travers de cette lumière blanche émanant de la lune et souriait en te découvrant encore plus beau que d’habitude « Tu es vraiment un très bel homme Romeo … » laissais-je échapper sans m’en rendre compte. Je me stoppais alors net, non pourquoi, qu’allais-je faire, il ne fallait pas que je craque. Je cherchais alors à embrouiller mon esprit pour le faire changer de direction, c’est ainsi que je te lançais finalement « Je peux te poser une question à laquelle tu n’as encore pas répondu ? … Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je le premier garçon à t’attirer comme ça ? Je n’arrive pas à comprendre ce que j’ai bien pu faire pour me démarquer de tous les autres … » Bon c’était peut être pas la question la plus adéquate pour ne pas repartir dans un dialogue de sourd, mais j’avais besoin de savoir pourquoi j’étais celui qui t’avait fait prendre en compte ton attirance pour les hommes, peut être que la réponse à cette question m’aiderait à franchir les limites que je m’étais fixé, en craignant de t’ouvrir mon coeur.