(inachevé) Let it be - Noah

a rentrée ayant lancée la locomotive Oxfordienne pour un nouveau voyage, je me devais de me concentrer à nouveau sur mes objectifs. A tête plus ou moins reposée. Mes études en littérature anglaise poursuivait leur cours, je devais rester concentrée sur mon ouvrage. Mon été ne devait absolument pas interférer sur mes résultats, je ne pouvais pas me permettre de perdre le fil. Ma réussite au sein de l'université ne devait surtout pas être mise de côté à cause de mes problèmes; surtout lorsque je réalise en avoir réglé la plupart. Cette année, je réussirai tout ce que je n'ai pas pu réussir l'année dernière, coûte que coûte. Cette année, je rejoindrais le rang des Poshs. Il le fallait.

Depuis le diner du Doyen, j'avais repris mes habitudes de travail, du mieux qu'il m'en était possible, assidue, et avais remplis mon emploi du temps au maximum. Plus je serais occupée, moins j'aurais à me concentrer sur les parties encore manquantes de ma mémoire. Organisée au possible, j'avais arrangé mes journées et mes nuits entre réceptions, soirées arrosées, rendez-vous médicaux, leçons, révisions et entrainements.
Oui, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pu rentrer à nouveau dans une piscine. Mes blessures ne me permettant oas de reprendre la natation plus tôt, j'avais du mal à me forcer d'attendre encore un peu. Ce sport, ces moments qui me faisaient tellement de bien, j'avais été obligée de les voir s'éloigner un moment. Nostalgique, je passais régulièrement près des centres naautiques, avide de me glisser dans l'eau bleue. Combien de fois ais-je pu m'assoir au bord de la piscine de mon hôtel, sans même pouvoir y glissr un pied, à cause de mes blessures...

J'attendais avec une hâte profonde, l'autorisation du médecin, lorsqu'elle arriva. Je ne laissais pas une heure s'écouler que déjà, j'enfilais mon maillot de bain et demandais de privatiser la piscine de l'hôtel, un instant. J'étais heureuse, mais pas encore prête à montrer aux yeux du monde les séquelles de cet accident d'été m'ayant tellement affeté. Même ici, on me connaissait. Je ne pouvais pas me le permettre.
Mais la petite piscine de détente ne m'a pas suffit. Au bout d'une seule semaine, je ressentais déjà le besoin de reprendre réellement la natation. Sport qui me permettait tellement de choses, sport dans lequel j'excellais, j'avais peur d'avoir tout perdu. Ce soir-là, j'avais essayé de me renseigner afin d'être seule dans l'eau de l'université. Je voulais encore moins exposer la cicatrice sur ma cuisse et les bleus sur mes bras et mes jambes ici, à Oxford. Catherine Blackbird, puissante, indétrônable, imbattable. J'avais une réputation à tenir, et je ne supportais pas de ne pas avoir de réponse lorsque l'on osait me demandait ce que j'avais bien pu subir. Le coma m'avait enlevé une partie de ma mémoire, de ma force, et je n'étais pas encore à l'aise avec les personnes connaissant l'ancienne Catherine. J'étais revenue à Oxford plus fermée et hautaine que j'avais, dans une bulle de glace, afin que l'on ne puisse pas imaginer pouvoir déceler quoi que ce soit de mon âme. Les études et mes objectifs de vie étant mes seules préoccupations. J'avais mis de côté les problèmes avec mon père, que j'étais allée voir une bonne fois pour toute, mis de côté ma mère et ses prouesses sexuelles. A part Heathcliff, plus aucun de mes vieux fantômes ne me gênait. Un seul accident avait réussi à rajouter de la difficulté à ma vie, encore. Alors, au bord de la piscine olympique de l'université, seule, je jubilais. J'allais enfin pouvoir reprendre mon poste de co-capitaine comme il se doit, cette année encore. J'allais pouvoir tout oublier, vraiment tout, dans les flots turquoises.

Des vaguelettes se formaient au dessus du calme plat de la piscine. Mes mouvements résonnaient dans la grande salle, et je profitais de cette liberté retrouvée. Je reprenais peu à peu mes nages favorites, doucement, sans trop forcer pour ne pas risquer de retarder ma guérison. J'avais perdu, mes mouvements n'étaient plus aussi fluides qu'avant. Mes bras étaient tout aussi fragiles que ma jambe droite, mais bientôt, je retrouverais ma force habituelle.
Bizarrement souriante, je pris le temps de respirer un peu, un instant sur le bord de l'eau, une bouteille vitaminée à la main. Ce n'est qu'à ce moment-là que je repérais une silhouette masculine, se rapprochant. Surprise, je ne pu absolument pas bouger. Trop de questions me tétanisaient. N'étais-je pas censée être seule? Depuis quand était-il là? Sortait-il de l'eau? Avait-il vu ma cuisse? Et le reste? Qui était-il bon dieu !!!

lors que l'inconnu s'avançait vers moi, je levais un sourcil face à son arrogance et son amour propre qui semblait démesuré. Qui était-il pour se permettre de me parler comme ça? Je l'observais de bas en haut, alors qu'il prenait place à mes côtés, un petit sourire au coin de ses lèvres. Pour être franche, c'est vrai qu'il était canon. Ses cheveux, on avait automatiquement l'envie d'y passer ses doigts. Ses yeux, son regard, on avait envie de s'y plonger. Ses lèvres, j'avais soudainement l'envie d'y goûter. Tout comme ses mains, que l'on ne pouvait ne pas imaginer caressant notre dos, prenant les notre ... Je secouais la tête, tournant mon regard vers la piscine sans un mot, soucieuse qu'il s'aperçoive de mon intérêt incontrôlable pour ses abdos. Non non, il était juste arrogant, point.

Ce n'est que lorsqu'il se présenta, connaissant apparemment mon nom et mon rang, que je tiltais. Je tiltais, qu'en fait, je le connaissais. Je l'avais déjà croisé, et c'est sans doute pour ça que lui, me connaissait vaguement également. Évidemment, tous les élèves d'Oxford savent qui je suis. Merci papa. Et il faut dire que dès mon entrée ici, j'avais su alimenter les conversations. J'ai imposé mon règne de Reine d'Oxford aux côtés d'Alice dès les premières semaines. Un but que je ne cessais de vouloir prolonger, perpétuer. Je me battais pour ça. Constamment. Même si, depuis mon retour, j'avais peur de me remettre clairement à la tâche, ébranlée par cet atroce accident.
D'ailleurs, perdue dans mes pensées, j'avais presque oublié de camoufler au mieux ma blessure. Vilaine cicatrice que j'avais peur de dévoiler et autres bleus. Il avait dû en remarquer, il faut dire que j'en étais presque recouverte et ça me rendais malade, moi qui était tellement et constamment attachée à l'image que mon corps renvoyait. Je prenais tellement soin de moi, de mon corps, que j'étais désespérée. Mais apparemment, même si je ne le savais pas encore, Noah était prédestiné à en voir un peu plus que je ne l'aurais pensé...

Je m'autorisais à tourner à nouveau le regard vers lui pour lui répondre. En effet, c'est ça. Catherine. on a déjà dû se croiser dans les couloirs de la piscine, c'est ça? Tu fais bien partie de l'équipe? Pendant des années à la tête de l'équipe de natation, j'avais toujours été bien trop fière, bien trop royale pour apprendre à connaitre les membres qui la composait. Mais mon accident m'avait fait ouvrir les yeux sur certaines choses, sur certaines parties de mon être, de mon caractère, de ma personnalité, que j'avais décidé de changer, légèrement. Et c'est vrai que j'avais déjà aperçus, auparavant, le corps parfait de mon acolyte. Sans y prêter plus d'attention que ça; ce sont les hommes qui me regardent, pas moi. Regrettable réaction, étant donné le jeune homme qui se trouvait à mes côtés à ce moment-là.

Un sourire aux lèvres, je me retournais pour glisser en douceur dans l'eau, m'accoudant au bord. Il était là, il faudra que je m'y fasse. Et autant en profiter, si le destin nous offre des occasions pareilles. Et puis... J'en avais peut-être marre, au final, d'être seule.
Tu viens souvent nager seul? Moi qui pensais que j'avais l'établissement rien que pour moi... Je penchais la tête, laissant mon regard bleu planté dans le sien, un sourire malicieux au coin des lèvres. Me trouvait-il aussi sexy que je le trouvais beau?

a présence du jeune homme commençait à me troubler. Son sourire me rendait toute chose, moi qui d'habitude savait tellement prendre sur moi et gérer mes émotions. Il faudrait apparemment que je m'y fasse, sans doute cela ferait partie de la nouvelle Catherine.
Alors que je laissais mes jambes flotter en suspens au-dessus des profondeurs, je l'observais s'y glisser à son tour, ne lâchant pas mon regard. J'essaie de rester impassible, distante, mais il arrive à me chambouler. Mon esprit tellement encombré se vide petit à petit, ou plutôt se remplit de l'image de ce nouveau venu.

On s’est croiser plu souvent que ça croit moi, de plus j’ai entendu parler de toi miss. Tout mon corps frissonna lorsqu'il se rapprocha de moi au point de venir coller son torse contre ma colonne vertébrale. Je fermais un instant les paupières, respirant l'odeur du chlore mélangée à son propre parfum. Habituellement, je l'aurais renvoyé d'un coup de pied bien placé, mes cours d'arts-martiaux prenant raison de mes mouvements. Mais il se trouve que j'avais décidé d'apprécier sa présence. Alors je me retournais, de sorte à me retrouver face à lui, plantant mon sourire et mon regard face à lui. J'aurais adoré être seule mais je suis bien contente d'avoir de la compagnie. Tu ne me gênes absolument pas Je lui souris, caressant sa lèvre boudeuse du bout de mon ongle parfaitement manucuré, mais le repoussant légèrement de l'autre main. Main qu'il s'empressa de saisir et de tirer légèrement vers lui, alors qu'il pataugeait vers les profondeurs du bassin.

Nage avec moi. Je lui jetais un rapide coup d'oeil, qui s’enfuit un instant vers les bords de la piscine, avant de revenir se poser sur lui. Ses yeux malicieux matiraient et sa main aimantait la mienne bizarrement. De l'autre, je touchais un instant mes cicatrices. Elles ne semblaient pas l'avoir gêné, ou il ne les avait pas vu. Confiante, je me pinçais la lèvre inférieure entre mes dents, et lâchais sa main afin de lier les miennes pour plonger vers les longueurs. Essaie donc de me rattraper, alors !